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Esaïe et Jérémie

Les prophètes Esaïe et Jérémie ont été appelés par Dieu dans des situations de crise internationale. Les grandes puissances du moment avaient jeté leur dévolu sur Israël et Juda. Une crise spirituelle grave avait enlevé au peuple de Dieu le désir, la possibilité ?, de revenir à Dieu et de lui faire confiance. Le seul roi durant leurs deux ministères qui ose se fier à Dieu est Ezéchias au temps d'Esaïe, et le résultat est frappant. Mais aucun réveil spirituel n'est à l'horizon et le peuple périt.

Comment servir Dieu dans des temps de crise ? Le message de ces deux prophètes est d'une actualité évidente dans la réponse qu'ils donnent à cette question.

Voici leur message en parallèle :

Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem et criez-lui que son combat est terminé...

Esaïe 40.1,2

Un immense espoir

Le livre du prophète Esaïe a été appelé “le cinquième évangile”. Nulle part mieux et plus qu’ici nous n’entendons la voix d’un immense espoir. Le Fils qui nous est né, le Serviteur de l’Eternel qui subit notre châtiment, la libération annoncée aux captifs, le règne de paix, les épées transformées en socs, le loup et l’agneau qui séjourneront ensemble... Ce n’est pas que le prophète souffre d’une cécité sélective. Il voit bien les ombres au tableau. Ce fut d’ailleurs sa charge : “Rends insensible le cœur de ce peuple, endurcis ses oreilles et bouche-lui les yeux, de peur qu’il … ne comprenne avec son cœur, qu’il ne se convertisse et ne soit guéri”. (6.10) Mais la lumière n’en ressort que mieux. Dieu consolera son peuple. Le cœur rendu insensible n’est pas le dernier mot. Le combat prendra fin. La voix crie dans le désert : Votre Seigneur vient avec puissance. Avec un amour éternel il aura compassion.

Il y a de l’espoir. Nous sommes ces privilégiés qui en avons vu commencer l’accomplissement. Au milieu des ténèbres qui s’épaississent  nous levons les yeux. Ce Dieu qui a partagé nos détresses (63.9) a su parler à notre cœur. Le mot de la fin a déjà été donné du haut de la croix : “Accompli !”, acquitté, achevé, fini. Sois consolé, tout est payé, tu es gracié : Vis joyeusement ! Tout est payé ! Ce Dieu qui demande tout donne tout. Alors, laisse-toi envahir par cet immense espoir !

Tu leur diras cette parole : Mes yeux fondent en larmes nuit et jour, sans arrêt; car la vierge, fille de mon peuple, a été frappée d’un grand désastre, d’une plaie très douloureuse.

Jérémie 14.17

Une immense détresse

Il n’y a pas que l’immense espoir d’Esaïe. Il y a aussi l’immense détresse dont témoigne Jérémie. Pas seulement la détresse du prophète, mais celle de Dieu. Plus que quiconque, le prophète s’est identifié à la douleur de la souffrance de son peuple. Sa souffrance est provoquée par la rébellion sans fin de son peuple contre Dieu. Elle est provoquée encore par le mal incurable dont il est question plus loin : “Pourquoi te plaindre de ton désastre, de ta douleur incurable ? C’est à cause de la multitude de tes fautes, de la gravité de tes péchés que je t’ai fait cela.” (30.15) Mais la main qui frappe, qui doit frapper, est la main qui souffre. La détresse du prophète, son torrent de larmes, n’est qu’un faible reflet de la détresse divine.

N’y a-t-il pas de ‘baume en Galaad’ pour guérir le cœur ? La réponse vient plus loin : Le cœur, notre cœur, tortueux par-dessus tout et incurable (17.9), rend le jugement inévitable, à moins de se tourner vers Dieu. Quand on se détourne de Dieu, il ne reste que l’attente du jugement. Mais le désastre incurable et la souffrance indicible que cela entraîne, même mille fois mérité, ne peut soulever notre joie.

Connaissons-nous quelque chose à cette détresse ? Ou observons-nous nos semblables avec le détachement de Jonas ? La vengeance de Dieu est une réalité aussi terrifiante qu’inéluctable. Pourtant : “Je suis brisé par la blessure de la fille de mon peuple, je suis sombre, la désolation me saisit.” (8.21)

Peu à peu, je reproduirai ici les notes d'étude de ces deux livres de la Bible. Il suffit de cliquer sur le lien suivant. Pour commencer, voici les notes complètes du livre d'Esaïe, et un essai de chronologie et de structure du livre de Jérémie :

Esaïe

Jérémie - chronologie et structure

 


Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)