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La guerre de religion a-t-elle commencé ?
Voici un article qui mérite notre attention. Il a été écrit au début de 2011 et il tranche avec l’ignorance délibérée de la plupart de nos médias. Quand le massacre de Chrétiens a-t-il “fait la une” au journal télévisé ? Pourquoi ce refoulement, qu’il soit conscient ou non ? On ne peut qu’être reconnaissant qu’un homme des médias brise l’omerta.
Il serait grand temps que nous nous apercevions -enfin- qu’une nouvelle
guerre de religion a éclaté et, cette fois, à l’échelle planétaire. Les
Islamistes massacrent les chrétiens en Egypte, en Irak, aux Philippines, en
Indonésie, au Pakistan, au Nigéria, un peu partout.
Malraux avait dit : « Le XXIème siècle sera religieux ou il ne sera pas ». On a bien l’impression que ce siècle
qui commence va voir le déchaînement sans pitié d’un Islam renaissant, voulant
dominer le monde et faire payer à la civilisation chrétienne les quelques
siècles pendant lesquels elle a régné sur la planète.
Cette haine du chrétien dépasse de
beaucoup tous les problèmes de la foi. En s’attaquant aux églises, aux prêtres,
aux religieuses, aux fidèles, les islamistes veulent abattre la civilisation
occidentale, la démocratie, le capitalisme, ce qu’ils appellent le «
néo-colonialisme », la parité hommes-femmes, les Droits de l’Homme, le progrès
tel que nous le concevons.
Le XXème siècle a été marqué par l’affrontement
est-ouest, le bloc communiste contre les pays « libres ». Marx, Lénine et
Staline se sont effondrés d’eux-mêmes sous les incohérences, bien souvent
monstrueuses, de leur idéologie. Mais ils ont aussitôt été remplacés par Allah
et son Prophète. Le Coran a pris la place du Communisme, le drapeau vert de l’Islam
celle du drapeau rouge, les imams prédicateurs des mosquées celle des
commissaires politiques.
Le XXIème siècle sera une guerre sans
merci car les foules immenses du Tiers-monde islamisé (et des banlieues de nos
grandes métropoles) sont autrement plus dangereuses que ne l’ont jamais été les
chars du Pacte de Varsovie.
Nous pleurons, avec nos larmes de crocodiles
habituelles, les coptes massacrés à Alexandrie et les chrétiens assassinés à
Bagdad. Mais nous restons les bras ballants.
Il faut bien dire qu’on voit mal ce
que nous pourrions faire. Ce n’est plus guère le temps des croisades et nos
dernières expériences en Afghanistan ou en Irak (où nous commençons à regretter
la belle époque de Saddam Hussein qui savait, lui, au moins, faire respecter la
laïcité baasiste) n’ont pas été très concluantes, c’est le moins qu’on puisse
dire.
Il est bien loin le temps où Napoléon
III pouvait envoyer un corps expéditionnaire protéger les maronites du Liban
que massacraient les Druzes. Mais au moins restons lucides et surtout arrêtons
de ressortir une fois de plus la fameuse « repentance » qui nous sert désormais
pour maquiller toutes nos lâchetés.
Hier, un imbécile de service nous a
longuement expliqué à la télévision que si les islamistes égyptiens
massacraient les coptes c’était parce que ces chrétiens de la vallée du Nil
étaient « les représentants de l’Occident », les ambassadeurs de la culture
européenne », les symboles vivants du capitalisme, du néocolonialisme, du
dollar et du coca-cola. En un mot, les ultimes survivants de l’époque
coloniale. Autant dire, à l’en croire, que les Islamistes avaient parfaitement raison
de vouloir éliminer ces survivances d’un passé détesté.
L’imbécile était, en plus, un inculte.
Les coptes sont les descendants du peuple des pharaons. « Copte » veut dire «
égyptien ». Ils étaient sur les bords du Nil bien avant la conquête arabe et
musulmane. S’ils sont plus nombreux au sud, entre Assiout et Assouan, c’est
précisément parce qu’ils ont fui les cavaliers conquérants venus d’Arabie. Ils
avaient leurs églises bien avant que nous ne construisions nos cathédrales.
On peut d’ailleurs dire exactement la
même chose de tous les chrétiens d’Orient qu’ils soient catholiques (de rite d’Antioche,
de rite syriaque comme les maronites libanais, de rite byzantin, de rite
arménien, de rite d’Alexandrie) ou « non chalcédoniens » comme les coptes, ou
orthodoxes (ayant leur patriarcat soit à Istanbul, soit à Alexandrie, soit à
Jérusalem, soit à Damas). Tous sont « chez eux » dans ces pays-là depuis des
millénaires, certains parlant encore l’araméen, la langue du Christ. En faire
des ambassadeurs de l’Occident, des représentants du capitalisme colonial est
évidemment une absurdité. Même si, en effet, ils sont « de culture chrétienne
». Mais ils l’étaient avant nous.
Nous ne pouvons rien faire pour les
protéger, mais au moins ne les trahissons pas en reprenant à notre compte les
accusations odieuses de leurs assassins. Nous pouvons les accueillir, comme
nous nous devons d’accueillir tous ceux qui sont persécutés. Beaucoup ont déjà
fui leur pays. Mais, en tous les cas, ne continuons pas à nous boucher les
yeux, à parler de « l’amitié islamo-chrétienne », d’un « Islam à l’occidentale »,
de « la cohabitation harmonieuse des trois monothéismes ».
Soyons intransigeants avec les règles
de notre laïcité, mais ne nous laissons entraîner ni vers la stigmatisation ni
vers la discrimination (surtout si elle devait être « positive », comme le
souhaite certains), car ce serait, évidemment, faire le jeu des fanatiques.
Aujourd’hui, la grande mode est d’évoquer,
d’invoquer à tout bout de champ "les années les plus sombres de notre
histoire". C’est souvent absurde et parfois odieux. Mais s’il y a une
leçon qu’il ne faut jamais oublier c’est bien celle de Munich. Churchill avait
dit : « Ils ont préféré le déshonneur à la guerre et ils auront les deux ». Il
ne faut jamais tenter de pactiser avec ceux qui vous ont déclaré la guerre.
Thierry Desjardins Journaliste
et Reporter, né en 1941,
Directeur général adjoint du
Figaro.
Auteur d’un nombre considérable
d’ouvrages politiques. Lauréat de l’Académie française.
Prix Albert Londres 1975. Prix
Louis Pauwels, 2000
http://www.thierry-desjardins.fr/2011/01/la-guerre-de-religion-a-commence/
Notes de
www.nuitdorient.com
1- Avant de s’attaquer aux chrétiens, les Arabes se sont
attaqués aux Juifs qui sont nés au Moyen Orient deux millénaires avant l’apparition
de l’Islam en Arabie. Dans les années 40/50/60, plus de 900 000 juifs ont été
chassés des pays arabes, laissant pour la plupart leurs biens et leur berceau.
En dehors du Maroc et de la Tunisie où il reste quelques centaines de Juifs,
les pays arabes sont "judenrein", à la méthode nazie, qu’on veut
reproduire en Palestine. Et après la "libération" récente de la Tunisie, les
quelques Juifs qui restent sont aujourd’hui menacés et leurs synagogues
incendiées…
2- En dehors des chrétiens qui quittent massivement le Moyen
Orient, les autres minorités ethniques des pays arabes ou musulmans du Moyen
Orient sont persécutées, les amazigh en Algérie, les kurdes en Turquie et en
Syrie, les mazdéens en Iran etc… En Islam, il y a un refus catégorique de l’autre
dans sa différence.
3- La gauche européenne et aujourd’hui la gauche américaine
se sont faites les alliées objectives de l’Islam conquérant, à la fois par
dogmatisme et par une incompréhension invraisemblable des conséquences néfastes
que cela peut avoir pour elle. Il s’agit d’un suicide collectif à court et
moyen terme.
4- A long terme, avec la disparition de la manne pétrolière
qui finance le jihad pacifique des wahabites, avec l’apparition d’énergies
alternatives compétitives, l’Islam retrouvera son désert d’origine. Bien avant
le jihad pacifique, le jihad conquérant d’al Qaeda et des ayatollahs shiites
aura mesuré les conséquences de ses excès vis-à-vis des populations locales qu’il
domine, parce qu’il trouvera en face de lui la Résistance de quelques
peuples courageux, et heureusement pour l’humanité, il en reste.
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