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Mon ancre et ma voile
Trouver son ancrage et sa motivation dans la Passion de Christ
Marc 15.22-39
1. La grâce
de Dieu
Six heures un certain vendredi ont changé le cours de l’Histoire.
Voici ce qu’écrit Max Lucado à ce sujet :
“Six
heures. De 9h00 à 15h00.
Six
heures. Un certain vendredi.
Pourquoi guérir les malades si ce n’est que
pour postposer le moment de la mort ? Pourquoi donner de la force si ce
n’est que pour la revoir diminuer ? Pourquoi être né si ce n’est que pour
commencer à mourir ? Qui pointera un doigt crochu vers la victime
prochaine de la mort ? Qui est celui qui sépare l’âme du corps avec tant
d’hasard régulier ?
Six
heures, un certain vendredi.
Dieu
est cloué sur une croix. Le Créateur de l’univers est exécuté.
La
salive et le sang maculent ses joues. Ses lèvres sont gercées et gonflées. Des
épines lacèrent son crâne. Ses poumons hurlent de douleur. Ses jambes se nouent
à cause des crampes. Ses nerfs tendus sont près de claquer pendant que la
douleur vibre sa mélodie morbide. Pourtant, la mort n’est pas encore prête. Et
il n’y a personne pour le sauver, car il se sacrifie lui-même.
Ce
ne sont pas six heures habituelles … et ce n’est pas un vendredi ordinaire.
Pire
que le brisement de son corps est le déchiquetage de son cœur.
Ses
propres compatriotes ont crié pour qu’il meure.
Son
propre disciple a planté le baiser de la trahison.
Ses
propres amis se sont mis à l’abri.
Et
maintenant c’est son propre Père qui commence à se détourner de lui, à
l’abandonner à son sort.
Un
témoin ne pourrait éviter de poser une question : Jésus, tu ne penses donc
pas à toi-même ? Qu’est-ce qui te garde ici ? Qu’est-ce qui te
maintient sur cette croix ? Les clous ne peuvent retenir des dieux sur des
arbres. Pourquoi tu restes là ?
Voilà
que le soleil disparaît. L’air est frais. Le ciel est noir. Pas de tonnerre.
Pas d’éclairs. Pas de nuages. Ça a l’air sinistre. C’est quoi, ces ténèbres
infernales ? Pourquoi cet éclipse mystérieux ? Qu’est-il arrivé à la
lumière ?
Un
cri au loin.
Un
soldat, inconscient que son geste spontané fait partie du plan divin, plonge sa
lance dans le côté de l’homme. Le sang de l’Agneau de Dieu coule et purifie.
L’ange
noir rôde autour de l’homme sur la croix centrale. Pour cette mort, pas de
travail délégué à un démon quelconque : Satan s’est réservé cette tâche
spécialement. Avec un plaisir malin il passe sa main de mort sur les yeux de la
vie.
Mais
à l’instant même où s’échappe le dernier souffle, la guerre commence.
Dans
ses profondeurs, la terre tremble. Une vibration se propage comme une charge de
cavalerie. C’est comme si les portes d’une prison se sont ouvertes et que les
captifs se ruent vers la liberté.
Six
heures. Un certain vendredi.”
(Max Lucado, Six Hours One Friday, Thomas
Nelson, 2004, pp 6-10)
Tôt ou tard, toutes nos vies seront affectées par ces six heures au centre de l’Histoire, amis ou ennemis du Christ. Pour nous, disciples de Jésus, nous pouvons puiser ici la force pour vivre. Une ancre et une voile. Un repos profond et une dynamique nouvelle.
Voici les quatre choses que nous pouvons puiser à la croix de Christ afin de rester à flot dans ce monde méchant. Quatre choses qui nous donnent courage, persévérance, ténacité et paix dans le coeur : La grâce de Dieu. La Parole de Dieu.
L’Evangile de Dieu. L’espérance en Dieu.
Regardons d’abord ce que le récit de la Passion nous apprend sur la grâce de Dieu.
1. La
grâce d’un nouvel ancrage Luc 19.1-10
Où
commence la descente vers la croix ? Dès Luc 9.51 (littéralement : Jésus durcit son visage pour se rendre à Jérusalem) ! Mais le dernier tournant de ce voyage se trouve à Jéricho (Luc 19).
Voici un homme sans ancre ni voile, à la dérive, sans moralité, sans fondement. Englué dans les sables mouvantes de l’argent. Un homme qui n’a pas reçu de grâce et qui ne fait grâce à personne. Un perdu, et un perdant, car ainsi va la vie, surtout quand on choisit un maître aussi cruel.
Mais Zachée est aussi un fils d’Adam, et un fils d’Abraham, même s’il est condamné par tous et, sans doute, par lui-même. Une vie finie,
futile. Cela, veut-il dire que même avec la meilleure famille on peut tout gâcher ? Ou cela veut-il dire que, malgré tout, il reste un mince filet d’espoir ? L’espoir de tendre les mains de son âme vers ce Jésus qui passe.
“Matthew
Huffman était le fils de six ans de missionnaires à Salvador au Brésil. Un
matin, il a commencé à se plaindre d’avoir de la fièvre. Puis sa température
est montée, il a commencé à perdre la vue. Son père et sa mère l’ont mis dans
la voilure et se sont précipités à l’hôpital.
En
route, alors qu’il était étendu sur les genoux de sa mère, il fit quelque chose
que ses parents n’oublieront jamais. Il tendit sa main vers le ciel. Sa mère la
prit et il la retira brusquement. Il l’étendu à nouveau. Sa mère la prit
encore, et une fois encore il la retira et la tendit vers le ciel. Perturbée,
la mère demanda à son fils : "Qu’est-ce que tu cherches à atteindre, Matthew?"
"Je
cherche à atteindre la main de Jésus", répondit-il. Et sur ces paroles, il
ferma les yeux et tomba dans un coma dont il ne se réveilla jamais. Il mourut
deux jours plus tard, victime d’une méningite infectieuse.
Malgré toutes les choses qu’il n’avait pas apprises au cours de sa
courte vie, il avait appris la plus importante : qui chercher à atteindre au
moment de mourir.”
(Max Lucado, Le
silence des anges, Vida 1998, pp 18,19)
Sur le chemin de la croix, à la première occasion--et la dernière--de sa vie, les mains de Zachée trouvent la grâce d’un nouvel ancrage.
2. La
grâce sur le chemin de la croix
Jésus,
a-t-il été soutenu par la grâce en allant à la croix ? Pas au sens de la
grâce de Dieu qui coule pour nous de la croix. Il est la source de cette grâce. Sa mort sans grâce nous assure l’accès au trône de la grâce.
De la croix la grâce coule comme un
fleuve, constamment.
Oh !
venez, venez en foule; un plein pardon vous attend.
Oui, pour tous la grâce abonde, à
tous le ciel est ouvert.
Pour
tous les pécheurs du monde le Rédempteur a souffert.
Crois à sa miséricorde qui dure
éternellement.
Pour
toi, la grâce déborde, à cette heure, en ce moment. (ATG 226)
Mais Jésus, a-t-il au moins rencontré la grâce d’un acte gratuit de bonté ? A trois reprises, peut-être. La
femme de Pilate, Mt 27.19. Simon de Cyrène qui porte sa croix et le soldat qui
entend son cri (J’ai soif !). Les trois étaient des étrangers. Leurs trois gestes étaient, humainement parlant, “dérisoires”.
3. La
grâce qui rend redevable Luc 19.11-28
Peut-on recevoir
la grâce et reprendre sa course comme avant ? Non. La grâce rend
redevable. C’était spontanément vrai pour Zachée, cf. 19.8, mais c’est encore vrai pour tout Chrétien. Jésus raconte une parabole. Il doit recevoir la royauté
avant de revenir. Entretemps, il laisse sa fortune aux siens. Ici une ‘mine’ = ±7.000 euros.
En Mt 25, un talent = ±420.000 euros. Ces deux paraboles nous rappellent la grâce ordinaire et la grâce
extraordinaire. Ce que tous ont reçu et ce que je reçois en particulier, 19.17,
une ‘petite affaire’, c’est le pardon, la Parole de Dieu, la promesse de la présence et de la direction du Seigneur. Nous en sommes redevables. Cette grâce devient la motivation d’une vie nouvelle. Elle est comme une voile qui nous pousse en avant sur la mer de la vie.
Ne pas donc secontenter d’une ancre (‘Je suis sauvé, et cela me suffit’).
Paul réunit cette double compréhension, l’ancre et la voile, en 1Cor 15.10 : Ce que je suis à présent, c’est à la grâce de Dieu
que je le dois, et cette grâce qu’il m’a témoignée n’a pas été inefficace. Loin
de là, j’ai peiné à la tâche plus que tous les autres apôtres non pas moi,
certes, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.
Le texte “Mon ancre et ma voile” est inspiré par la chant suivant (JEM 794) :
Dieu tu es ma force, ma
consolation, une lampe devant mes pas.
Ta voix a triomphé de l’ouragan, remporté
le combat.
Tu m’offres chaque jour ton infaillible amour;
Toi, qui as fixé le
cours des étoiles, sois mon ancre, sois ma voile !
Tu étends mes ailes pour
toucher les cieux, protégé par ta main.
Ta grâce m’appelle à lever les yeux et
suivre ton chemin.
Ta miséricorde coule de
la croix, ton sang m’a racheté.
Tout ce que je suis me vient de toi. Sans fin
je te louerai.
Repos et service, ancre et voile
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Matthieu 27.32-54
2. La Parole
de Dieu
Quatre choses pour rester debout, pour ne pas sombrer. Une
ancre pour ne pas aller à la dérive, Héb 6.19, et une voile pour ne pas stagner, Héb 6.11,12. La première chose est la grâce de Dieu. La deuxième est
la Parole de Dieu.
1. Ancré
en Dieu Jn 12.1-11
La
Parole de Dieu est si différente de la nôtre :
Oui,
il t’a fait connaître la pauvreté et la faim, et il t’a nourri avec cette manne
que tu ne connaissais pas et que tes ancêtres n’avaient pas connue. De cette manière,
il voulait t’apprendre que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais aussi de
toute parole prononcée par l’Eternel. (Dt 8.3)
Or,
la pluie et la neige qui descendent du ciel n’y retournent jamais sans avoir
arrosé et fécondé la terre, sans avoir fait germer les graines qui s’y
trouvent, sans fournir au semeur le grain qu’il doit semer, et sans donner du
pain à tous ceux qui le mangent. Il en sera de même de la parole que j’ai
prononcée : elle ne reviendra jamais vers moi à vide, sans avoir accompli
ce que je désirais et sans avoir atteint le but que je lui ai fixé. (Es 55.10,11)
Car
la Parole de Dieu est vivante et efficace. Elle est plus tranchante que toute épée
à double tranchant et, pénétrant jusqu’au plus profond de l’être, jusqu’à atteindre
âme et esprit, jointures et moelle, elle juge les dispositions et les pensées
du cœur. (Héb 4.12)
Car
vous êtes nés à une vie nouvelle, non d’un homme mortel, mais d’une semence
immortelle : la Parole vivante et éternelle de Dieu. En effet, il est
écrit : Tout homme est comme l’herbe des prés, toute gloire humaine comme
la fleur des champs. L’herbe sèche et sa fleur tombe. (1P 1.23,24)
Toute sa Parole est ainsi, celle qui nous touche facilement comme cette autre qui gêne tout aussi facilement …
Jésus entre dans les derniers jours d’une tâche gigantesque. C’est le Sabbat avant les derniers jours de son ministère. A-t-il finie ? Mais a-t-on jamais fini avant
les examens ? Voici la Parole de Dieu sur le Sabbat : Dt 5.12-15 et l’habitude de
Jésus, Luc 4.16. Voilà le Sabbat, et encore tant à faire … Une journée perdue ?
Un trou dans un programme surchargé ? Ou le repos essentiel avant l’épreuve ? La Parole de Dieu est-elle une règle qui
nous fait souffrir et qui nous contrarie ou une nourriture qui nous renouvelle, l’ancre indispensable avant la tempête ? Ce Sabbat, Jésus trouve
un homme qui accueille, une femme qui adore et un disciple qui méprise. Deux
preneurs de risque, un qui ne risque plus rien, qui a largué les amarres et qui perd son ancrage. Avant la fin de la semaine, il aura grossi les statistiques du suicide ...
2. La
Parole de Dieu à la croix
La Parole de Dieu cadre la croix :
Jésus pria :
Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. [1]
(Luc 23.34)
…
Lorsque les
soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses vêtements et en firent quatre
parts, une pour chacun d’eux. Restait la tunique qui était sans couture, tissée
tout d’une seule pièce de haut en bas. Les soldats se dirent entre eux : Au
lieu de la déchirer, tirons au sort pour savoir qui l’aura. C’est ainsi que
s’accomplit cette prophétie de l’Ecriture : Ils se sont partagé mes
vêtements et ils ont tiré ma tunique au sort. [2]
C’est exactement ce que firent les soldats. (Jn 19.20-24)
Puis ils
s’assirent pour monter la garde. Les deux brigands furent crucifiés en même
temps que lui, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. (Mt 27.36,38) C’est ainsi que s’accomplit ce que
disait l’Ecriture : Il a été mis au nombre des criminels. [3]
(Mc 15.28)
La foule se
tenait tout autour et regardait. [4]
(Luc 23.35)
Ceux qui
passaient par là lui lançaient des insultes en secouant la tête, et
criaient : Hé, toi qui démolis le Temple et qui le reconstruis en trois
jours, sauve-toi toi-même. Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! De
même, les chefs des prêtres se moquaient de lui, avec les spécialistes de la
Loi et les responsables du peuple, en disant : Dire qu’il a sauvé les autres,
et qu’il est incapable de se sauver lui-même ! [5]
C’est ça le roi d’Israël, [le Messie,
l’Elu de Dieu ? (Luc 23.35)] Qu’il descende donc de la croix,
alors nous croirons en lui ! Il a mis sa confiance en Dieu. Eh bien, si Dieu
trouve son plaisir en lui, qu’il le délivre ! [6]
… (Mt 27.39-43)
…
Vers trois
heures, Jésus cria d’une voix forte : Eli, Eli, lama sabachthani ? ce qui veut
dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? [7]
… (Mt 27.46,47)
…
Après cela,
Jésus, sachant que désormais tout était achevé, dit, pour que l’Ecriture soit
accomplie [8]
: J’ai soif. Près de là se trouvait un
vase rempli de vinaigre. On attacha donc une éponge imbibée de ce vinaigre au
bout d’une branche d’hysope, et on l’approcha de la bouche de Jésus. (Jn 19.28,29)
Quand il eut
goûté le vinaigre, [9]
Jésus dit : Tout est accompli. Il pencha la tête et (Jn 19.30) poussa un grand cri : Père, je
remets mon esprit entre tes mains. [10]
Après avoir dit ces mots il mourut. (Luc 23.46)
…
L’un des
soldats lui enfonça sa lance dans le côté, et aussitôt il en sortit du sang et
de l’eau. [11]
Celui qui rapporte ces faits, les a vus de ses propres yeux et son témoignage
est vrai. Il sait parfaitement qu’il dit la vérité pour que, vous aussi, vous
croyiez. En effet, tout cela est arrivé pour que se réalise cette parole de
l’Ecriture : Aucun de ses os ne sera brisé. [12]
De plus, un autre texte déclare : Ils tourneront leurs regards vers celui
qu’ils ont transpercé. [13]
(Jn 19.31-37)
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Elle est d’abord une ancre solide : Dieu n’a pas perdu le
contrôle. Il veille à sa Parole et pas un mot tombera à terre. Tout est donc facile ? Non ! L’ennemi se sert de la Bible comme une
arme (Le Ps 22 servira à assassiner le Fils de Dieu). La nuit tombe. L’ancre est coupée. Jésus subit une nuit sans Parole, un silence au poids pesant du péché. Le nôtre ...
Mais la Parole redevient une voile. La croix ne sera pas une défaite, mais une victoire. Pour que l’Ecriture soit accomplie ! Le souffle de Dieu gonfle les voiles. La victime meurt en vainqueur : TOUT est accompli. Tout ce qui a été dit, promis, annoncé, prophétisé. La fin de la nuit sonne le glas des ténèbres. L’œuvre
de Dieu faite selon la Parole de Dieu jouira toujours des ressources de Dieu.
3. Il
y a écouter et écouter Mt 21.1-22
La
Parole devient voile par l’écoute obéissante. Le problème des Juifs est une
écoute stérile. Ils écoutent Sabbat après Sabbat, mais leur oreille est devenue dure. La Parole vivante a été transformée en religion morte, la Parole de vie en mots de mort. Le figuier est stérile. Des prédicateurs sans scrupules volent le peuple de Dieu. Un peuple sans scrupule vole Dieu.
Mais tous ne sont pas stalactisés. Pour certains, la Parole devient le mot de passe de Dieu dans le cœur humain, et l’homme devient donateur d’âne. “Le Seigneur en a besoin” libère les ressources de Dieu : ânes, dons, argent, temps, vies. La voile de
la vie se gonfle et Jésus est porté plus loin par notre obéissance. Malgré la
stérilité de beaucoup, la Parole de Dieu fait germer la vie de Dieu.
C’était une femme toute menue. Petite. Asiatique. Les épaules voûtées
par des années de travail. Une femme aux revenus modestes. Elle travaillait
comme femme de chambre dans l’un des nombreux hôtels qui sillonnent la plage.
Quand elle apprit que nous parlions de Christ, elle insista pour nous faire
entrer dans sa maison et nous montrer comme elle essayait d’influencer ses
collègues de travail. Nous sommes allés dans une pièce à l’arrière de la
maison. Il y avait une grande table couverte de matériel de découpage : colle, peinture, cadres en bois.
Mais la plus grande partie de la surface étaitoccupée par des morceaux de bois taillés pour ressembler, chacun, à un livre
ouvert en bois. Elle expliqua qu’elle ne savait pas lire et que par conséquent il lui serait difficile d’enseigner.
Elle expliqua qu’elle avait peu de moyens,il lui serait donc impossible de donner de l’argent. Mais quelque part elle
avait appris cet art et l’utilisait maintenant pour présenter sa foi à ses
amis. Son plan était simple. Elle prenait le livre en bois et sur un côté
collait une photo Polaroïd de son ami(e). Sur l’autre, elle mettait un verset de la Bible.
Son raisonnement ? Les gens adorent voir une photo d’eux. La
plupart des ses amis étaient des gens simples ayant peu de décorations sur
leurs murs. C’était là un moyen de suspendre un verset de la Bible sur leur mur
où ils pourraient le voir tous les jours. En sortirait-il quelque chose ?On ne sait jamais.
Mais Dieu le sait. Dieu utilise des semences minuscules pourdonner des moissons abondantes. C’est sur le dos d’un âne qu’il monte—pas sur
des purs sangs ou des chars—de simples ânes. (Max
Lucado, Le silence des anges, p 52,53)
L’obéissance à la Parole de
Dieu libère les ressources de Dieu
Oh ! que ton joug est
facile ! Oh ! combien j’aime ta loi !
Dieu saint, Dieu de
l’Evangile, elle est toujours devant moi.
De mes pas, c’est la lumière,
c’est le repos de mon cœur;
mais pour la voir
tout entière, ouvre mes yeux, bon Sauveur !
2
Non, ta loi n’est
point pénible pour quiconque est né de toi;
toute victoire est possible
à qui combat avec foi.
Seigneur, dans ta
forteresse, aucun mal ne m’atteindra;
si je tremble en ma
faiblesse, ta droite me soutiendra.
3
Dieu qui guides, qui
consoles, j’ai connu que le bonheur
c’est de garder tes
paroles et je les serre en mon cœur.
Fais-moi marcher dans
ta voie et me plaire en tes statuts !
Si je cherche en toi ma joie, je ne serai pas confus.
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Luc 23.33-49
3. L’Evangile
de Dieu
Golgotha,
un lieu de désolation, une colline maudite, un lieu d'exécution macabre. Trois êtres humains déchiquetés, maudits. Un lieu de bonnes nouvelles pour ancrer nos vies et
gonfler nos voiles ? Cette chose hideuse, la croix : l’Evangile ?
1. La
bonne mauvaise nouvelle Mc 12.1-11
Jésus, comment peut-il ôter le péché (Jn
1.29) ? C’est en lui qu'Es 59.2 trouve enfin sa solution. Mais la bonne nouvelle est mauvaise pour celui qui
paie le prix. L'Evangile est une bonne mauvaise nouvelle. Mc 12.6 montre le prix vertigineux qui doit être payé. Cela ressemble à Jn 3.16 : Un amour infini, un don infini,
et une souffrance infinie. La souffrance de Dieu qui rend la joie de Jn 3.16 possible. Une ancre solide. Un repos sans quoi nous serions perdus. Mais que cela a coûté cher …
2. L’Evangile
d’un nouveau départ Mt 26.26-29
Une
nouvelle alliance. C’est peut-être la meilleure nouvelle qui soit avant lacroix : Jésus qui annonce l’accomplissement tant attendu des promesses. L’infidélité profonde du peuple avait violé et rompu l’alliance. Mais un peuple sans alliance est un peuple sans protection. Cf. la prière de Jérémie : Pour l’honneur de ton nom, ne nous méprise pas, ne
laisse pas déshonorer le trône de ta gloire; et n’oublie pas l’alliance que tu
as conclue avec nous, ne la révoque pas ! (Jér 14.21) Pourtant, le peuple n’en avait eu cure. Jérémie et Ezéchiel le rappellent : 22.8,9; 31.31-33; 32.40 et Ez 44.7.
Depuis, le peuple était revenu. Jérusalem avait été rebâtie. Mais Dieu n’habitaitplus au milieu du peuple. Le temple était vide.
Le Messie changerait cela. Et voici le temps venu. Un nouveau départ était offert. La tristesse sera changée en allégresse. L’Evangile de la
nouvelle alliance peut gonfler les voiles de notre vie. Dieu écrit un nouveau
chapitre et nous sommes dedans ! Le voile est déchiré : l’accès auprès de Dieu est ouvert. La tempête peut souffler. Quand le Fils est dans la barque, elle ne peut sombrer. Comme le chantait cette Haïtienne, sauvée in extremis d’une mort lente dans les décombres de Port-au-Prince :
Si la mer se déchaine, si le vent souffle fort,
si ta barque t’entraîne, n’aie pas peur de la mort.
Il n’a pas dit que tu coulerais, il
n’a pas dit que tu sombrerais,
il a dit : “Allons de l’autre bord.”
Si ton cœur est en peine, si ton
corps est souffrant,
crois en Jésus, il t’aime, il est le
Tout-Puissant.
Il n’a pas dit que tu coulerais, il
n’a pas dit que tu sombrerais,
il a dit : “Je te délivrerai.”
Si un jour sur ta route, tu croises
le méchant,
ne sois pas dans le doute, Dieu
prend soin de son enfant.
Il n’a pas dit que tu coulerais, il
n’a pas dit que tu sombrerais,
il a dit : “Je te protégerai.”
3. L’Evangile
à la croix
Sur
la croix, l’Evangile est écrit. Le rouleau compresseur de notre péché écrase le
Fils bien-aimé de Dieu. Abandonné du Père, il paie le prix fort de notre réconciliation. En ces instants ultimes de sa vie, Jésus a-t-il pu
sentir ces deux effets de l’Evangile, ancre et voile ? Lisez le récit
de ce moment sacré en Luc 23.39-43.
Le cadeau de la onzième heure
Nicodème était venu au milieu de la
nuit. Le centenier au point du jour. Le lépreux et la femme adultère étaient au
milieu de la foule. Zachée était perché sur un arbre. Matthieu lui a fait une
fête.
Des gens éduqués. Des puissants. Des
rejetés. Des malades. Des gens seuls. Des riches. Qui aurait jamais pu réunir
une telle équipe ? Qu’avaient-ils en commun sinon leurs coffres vides de
tout espoir, dévalisés par des charlatans et des profiteurs ? Bien qu’ils n’aient
rien à offrir en retour, ils ont tout demandé : une nouvelle naissance, un
deuxième départ, une autre chance, une conscience pure. Et sans aucune
exception, leur demandes avaient été honorées.
Voici un autre mendiant, un tout dernier,
qui vient avec sa requête. L’un comme l’autre, ils sont à quelques minutes de
la mort, mais il vient là devant le Roi. Il vient mendier quelques miettes. Et,
comme les autres, il recevra un pain entier.
La colline du crâne—battue par les
vents et pierreuse. Le brigand—émacié et pâle.
Les charnières grincent tandis que la porte
de la mort se referme sur la vie.
Sa situation est piteuse. Il se trouve
sur la dernière marche de l’escalier en spirale de l’échec. Un crime avait
suivi l’autre. Un rejet avait entraîné le suivant. Il avait dégringolé de plus
en plus bas. Le voilà maintenant tout en bas—une barre transversale et trois
clous.
Il ne peut pas cacher qui il est. L’unique
vêtement qui lui reste est le manteau de sa disgrâce. Aucun langage sophistiqué.
Pas de CV impressionnant. Pas de récompenses de l’école de dimanche.
Seulement l’histoire
nue de son échec.
Ainsi, il voit Jésus.
Plus tôt, il s’était moqué de l’homme.
Lorsque la foule avait chanté en chœur sa critique de Jésus, il y avait joint
sa voix. Mais maintenant, il ne se moque plus de Jésus. Il l’étudie. Il
commence à se demander qui peut être cet homme.
Que
c’est bizarre. Il ne résiste pas contre les clous. Il semble presque les
inviter.
Il entend les plaisanteries et les
insultes et il voit le calme de l’homme. Il voit le sang qui coule sur les
joues de Jésus, la couronne d’épines qui pénètre dans son crâne, et il entend la
voix rauque, presqu’un chuchotement : “Père, pardonne-leur.”
Pourquoi
veulent-ils le tuer ?
La curiosité du brigand lutte contre
la douleur vive de son corps. Pour un court instant, il oublie les clous qui râpent
les os vifs de ses poignets et les crampes dans ses mollets.
Il commence à sentir un étrange chaleur
dans son cœur : il perd son indifférence. Il commence à s’intéresser à ce
martyr si étrangement paisible.
Il
a les yeux remplis de larmes, mais pas de colère.
Il regarde les soldats qui jouent aux
dés sur le sol pour un manteau usé. Il voit le signe au-dessus de la tête de
Jésus. On y a écrit avec sarcasme : Le roi des Juifs.
Ils
se moquent de lui comme s’il était un roi. S’il était fou, ils l’auraient
ignoré. S’il n’avait pas de gens qui le suivaient, ils l’auraient oublié. S’il
n’était pas quelqu’un à craindre, ils ne le feraient pas crucifier. On tue
seulement un roi qui possède un royaume.
Etait-il
possible que …
Ses lèvres desséchées s’ouvrent pour
parler.
Mais à ce moment même, ses pensées
sont explosées par les accusations du brigand sur l’autre croix. Lui aussi
avait étudié Jésus, mais à travers la lentille floue de son cynisme.
“Ainsi, tu es le Messie, n’est-ce pas ?
Prouve-le en te sauvant toi-même—et nous avec, tant que tu t’y mets !”
Qui peut expliquer ce dilemme ?
Deux personnes entendent les mêmes paroles, voient le même Sauveur, et l’un
voit l’espoir là où l’autre ne voit que lui-même.
Le premier brigand n’en pouvait plus.
Peut-être que le truand avait lâché sa flèche en s’attendant que l’autre le
suivrait et tirerait quelques flèches à lui. Mais il ne le fit pas. Il n’y eut
pas de deuxième couplet. A la place, le criminel acerbe entendait des paroles à
la défense de Jésus.
“Tu ne crains pas Dieu ?”
Si peu avant, les mêmes lèvres avaient
maudit Jésus. Et maintenant, il le défendait. Tous les visages sur la colline
se tournaient vers celui qui parlait en faveur du Christ. Les anges pleuraient
et les démons étaient bouche-bée.
Qui eut pu imaginer que ce voleur
penserait à quelqu’un d’autre que lui-même ? Lui qui avait toujours été le
dur-à-cuire, le morveux qui détroussait les gens ? Quand était-ce la
dernière fois qu’il avait aidé quelqu’un d’autre ? Mais là, pendant
que les dernières graines de sable s’écoulent dans le sablier du temps, il fait
la chose la plus noble qu’un homme puisse faire. Il parle pour Dieu.
Où sont ceux qui auraient dû défendre
Jésus ?
Un Pierre, autrement plus spirituel, l’a
abandonné.
Un Pilate, autrement mieux éduqué, s’est
lavé ses mains de lui.
Une foule de compatriotes, autrement
plus loyaux, ont crié pour qu’il meure.
Un groupe de disciples, autrement plus
fidèles, s’étaient dispersés.
Alors qu’il semble que tout le monde s’est
détourné de lui, un brigand se place entre Jésus et ses accusateurs et parle
pour lui.
“Tu ne crains donc pas Dieu même quand
tu te meurs ? Nous méritons de mourir à cause de nos crimes, mais cet
homme n’a rien fait de mal.”
Les soldats regardent. Les prêtres se
taisent. Marie essuie ses larmes et lève les yeux. Personne n’avait ne fut-ce
que remarqué cet homme, mais maintenant tous le dévisagent.
Peut-être que même Jésus le regarde. Peut-être
qu’il se tourne pour voir celui qui avait parlé quand tous les autres s’étaient
tu. Peut-être qu’il lutte pour fixer l’œil sur celui qui lui offrait ce dernier
geste d’amour avant de mourir. Je me le demande : a-t-il souri pendant que
cette brebis rentrait in extremis
dans l’enclos ?
Car c’est exactement ce qui se passe. Titubant,
le brigand entre dans la sécurité de l’enclos à l’instant même où la porte se
ferme. Dans ses dernières paroles, il mentionne les deux faits que tout homme
doit reconnaître s’il veut venir à Jésus. Regarde cette phrase. Tu les vois ?
“Nous recevons ce que nous avons
mérité. Cet homme n’a rien fait de mal.”
Nous sommes coupables et il est
innocent.
Nous sommes sales et il est pur.
Nous sommes dans l’erreur et il est la
vérité.
Il ne se trouve pas sur cette croix à
cause de ses péchés. Il s’y trouve à cause des nôtres.
Une fois que le brigand comprend cela,
sa requête n’est que des plus naturelles. En regardant dans les yeux de son
ultime espoir, il demande ce que tout Chrétien demande : “Souviens-toi de
moi quand tu entreras dans ton royaume.”
Pas d’homélies ecclésiastiques. Pas d’excuses.
Seulement une supplication désespérée pour recevoir de l’aide.
Alors Jésus fait le plus grand miracle
de la croix. Plus grand que le tremblement de terre. Plus grand que les
ténèbres. Plus grand que le déchirement du voile dans le temple. Plus grand que
l’apparition des saints ressuscités dans les rues.
Il fait le miracle du pardon. Un
criminel trempé de péché est reçu par un Sauveur maculé de sang.
“Aujourd’hui tu seras avec moi dans le
Paradis. Je te l’assure formellement.”
Wow ! Quelques secondes
auparavant, le brigand était un mendiant à la porte du château du Roi, tordant nerveusement
son chapeau dans ses mains, se demandant si le Roi lui laisserait quelques
miettes. Et voilà que, tout-à-coup, les armoires du palais s’ouvrent devant
lui.
C’est ainsi que se conjugue la grâce.
Max Lucado, Six hours one Friday
L’Evangile a coûté bien trop cher pour le négliger
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Jean 19.17-30
4. L’espérance
au-delà de la croix
C’est Pâques. Mais sans la croix, personne ne peut comprendre. Sans cela, Pâques se limitera aux oeufs, aux cloches at aux lapins.
Quatre choses dans l’événement central de l’univers : la grâce, la Parole de Dieu, l’Evangile et l’espérance. Chacune est comme une ancre et comme une voile.
La parabole de nos aéroports modernes : pour partir, il faut se rendre au terminal. Cela sonne lugubre. Comme une maladie terminale. Mais la croix est le terminal de Dieu, la fin qui est le début, le cap de Bonne Espérance de la foi.
1. Levez
la tête ! Luc 21.25-28
La
tempête est annoncée, force 10 sur notre vie : l’ancre tiendra-t-elle ? Peu avant de mourir,
Jésus annonce la tempête de la fin, et son retour certain au-delà. Il va mourir
et il parle d’espérance ! Il approche du terminal et il parle de revenir !
La croix est déjà prête. Le tombeau encore vide l’attend. Le complot est ourdi et la trahison est déjà décidée. Mais à travers la nuit la plus noire, il nous donne l’ancre de l’espérance, Héb 6.19,20.
2. Tout
est accompli !
Y
a-t-il de l’espoir quand on voit Dieu mourir sur une croix ? Quand la nuit
semble engloutir la lumière, tout est-il fini ? Quand la tombe froide se referme sur le Dieu de la vie, peut-on encore espérer ? Oui, tout est accompli ! Non pas : Tout est fini. C’est ce que croient les païens. Mais tout est accompli. Tout obstacle est enlevé,
Eph 2.14-20. La mort est condamnée. Jésus ne meurt pas en victime impuissante, comme nous tous. Il entre dans la mort. Personne ne lui ôte la vie, il la donne. Du terminal de la mort, Christ part en
vainqueur invincible. Nous y puisons la force pour vivre, pour mourir, et pour ne plus jamais
mourir. Pourquoi alors pleurer ? Ton Sauveur est vivant !
Pourquoi pleurer, la
Madeleine ? Sèche tes larmes, crois et ris.
Toutes les fautes sont effacées, Et
maintenant commence la vie.
Christ a pris sur lui tes peines Il
t’enlève toutes les chaînes.
Alléluia, chantons-nous !
Tu devrais rire, la Madeleine, Tu
peux entrer dans la vie.
Toute dette est envolée Et sur
toi le soleil luit.
Christ a combattu pour toi, Mort,
enfer sont cloués sur la croix.
Alléluia, chantons-nous !
Chante, jubile, la Madeleine, Le
Fils de Dieu est apparu.
Toute peine est enlevée, Jésus
vit et a vaincu !
Jésus qui est mort pour toi, Il
est vivant, lui, ton Roi.
Alléluia, chantons-nous !
Tu peux vivre, Madeleine, Tu peux
vivre et danser.
Toute souillure est emportée Et
ton passé pardonné.
Cesse tes plaintes, chasse tes
craintes, Aime ton Seigneur sans feinte :
Alléluia, chantons-nous !
D’après Gerard Wijdeveld, Pone luctum, Magdalene
3. Hissez
les voiles !
Si
l’homme, une fois mort, pouvait revivre, tous les jours de mon service,
j’attendrais, jusqu’à ce que vienne ma relève. Tu appellerais alors, et moi, je
te répondrais, tu languirais après l’œuvre de tes mains.
(Job 14.14,15 NBS)
Oh !
si quelqu’un voulait consigner mes paroles ! Si quelqu’un voulait bien les
graver dans un livre ! Que d’une pointe en fer ou d’un stylet de plomb,
elles soient incisées pour toujours dans le roc ! Mais je sais, moi, que
mon Défenseur est vivant : il se lèvera sur la terre pour prononcer le
jugement. Après que cette peau aura été détruite, moi, dans mon corps, je
contemplerai Dieu. Oui, moi, je le verrai prendre alors mon parti, et, de mes
propres yeux, je le contemplerai. Et il ne sera plus un étranger pour moi.
Ah ! mon cœur se consume d’attente au fond de moi. (Job 19.23-27 Sem)
Marie-Madeleine n’avait pas la foi de Job. Personne n’avait compris sur cette colline maudite de la croix. Mais ce matin de Pâques, elle repart du jardin la joie dans le cœur et les voiles hissées “J’ai vu le Seigneur ! Il est vivant ! Plus de 500 personnes le verront pour partir, les voiles gonflées, à la conquête du monde pour l’Evangile.
Au XVIme siècle, les marins étaient en recherche d’un passage vers les Indes. L’Afrique ne semblait jamais finir, un continent gigantesque. Enfin, ils atteignent le cap qu’il appelleront le cap de Bonne Espérance où ils trouvent ancrage, ressources et la route tant recherchée, cf. 2Th 2.16. Une bonne
espérance permet de se ressourcer, d’aller plus loin, de voir plus loin. Col
1.27; 1P 1.13. L’histoire de Tigyne souligne cela.
Tigyne appartenait à la tribu Wallamo de l’intérieur
de l’Ethiopie. Au cours des années précédant la Deuxième Guerre Mondiale, des missionnaires
sont venus apporter le message de Christ à cette tribu adoratrice de Satan.
Tigyne fut l’un des convertis de la première heure. Raymond Davis était le
missionnaire qui l’a connu et l’a libéré.
Tigyne était un esclave. Sa
décision de suivre Jésus déplut à son maître qui interdit à Tigyne d’assister
aux cours bibliques ou d’adorer. Il le battait et l’humiliait fréquemment pour
sa foi. Mais c’était un prix que ce jeune chrétien était prêt à payer.
Il y avait un autre prix, cependant, qu’il ne pouvait pas payer. Il ne pouvait
acheter sa liberté.
Pour seulement douze dollars, son maître était prêt à le libérer, mais pour cet
esclave qui ne savait pas ce que c’était d’avoir un salaire, c’aurait pu tout
aussi bien être un million.
Quand les missionnaires apprirent que sa liberté pouvait s’acheter, ils se sont consultés, ont mis de l’argent en
commun et acheté sa liberté.
Maintenant, Tigyne était libre—à la fois
spirituellement et physiquement. Il ne s’est jamais départi de sa
reconnaissance envers les hommes qui l’avaient racheté.
Peu de temps après le jour de sa
libération, les missionnaires furent chassés d’Ethiopie. Vingt-quatre années
passèrent avant que Raymond Davis pût revenir à Wallamo. Au cours de ce quart
de siècle, Tigyne est demeuré un témoignage vivant de la puissance de la liberté.
Il désirait ardemment revoir Davis.
Quand il apprit que son ami revenait, il est allé à la mission plusieurs jours de suite pour l’attendre. Les dates
sur le calendrier et le temps n’avaient aucune signification pour Tigyne. Il
venait donc chaque jour à la recherche de Davis.
Enfin,
Davis arriva, monté à
bord d’une voiture conduite par un frère missionnaire.
Quand Tigyne vit le véhicule apparaître
derrière le tournant, il courut à la vitre et prit la main de Davis, et se mit
à la baiser encore et encore. Le conducteur ralentit pour permettre à Tigyne de
courir à côté. Tout en courant, il criait à ses amis : “Regardez ! Regardez
! Celui qui m’a racheté est de retour !”
La
voiture s’arrêta enfin. Davis sortit
et Tigyne se jeta à genoux, mit ses bras autour des jambes de son ami, et
commença à baiser ses chaussures couvertes de poussière. Davis se baissa et le
redressa complètement et ils se tinrent enlacés et pleuraient.
…
Je
prie que tu n’oublies jamais ta marche ni la sienne : la dernière marche de Jésus de Jéricho à Jérusalem. Car
c’est cette marche-là qui t’a promis la liberté.
Sa dernière marche dans le
Temple de Jérusalem. Car c’est par cette marche qu’il a dénoncé la religion
stérile.
Sa
dernière marche au Mont des
Oliviers. Car c’est là qu’il a promis de revenir et de te ramener à la maison.
Et
sa dernière marche du palais de
Pilate à la croix de Golgotha. Ses pieds nus, ensanglantés traînant sur le
sentier étroit et pierreux. Mais aussi vive que la douleur du madrier qui lui scie
le dos mis à vif est sa vision de toi et lui marchant ensemble.
Il
voyait l’heure où il entrerait dans ta
vie, dans ta case sombre pour te sortir de ton sommeil et te guider vers la liberté.
Mais
la marche n’est pas finie. Le voyage n’est pas terminé. Il reste encore une marche à faire.
“Je
reviendrai”, a-t-il promis. Et pour le prouver, il a déchiré le voile du Temple et brisé les portes de
la mort.
Il reviendra.
Comme
le missionnaire, il reviendra chercher ses disciples. Et nous, comme Tigyne,
nous ne pourrons pas retenir notre joie.
“Celui qui nous a rachetés est de retour !”, crierons-nous.
Et
le voyage prendra fin et nous prendrons place à son banquet … pour l’éternité.
J’espère te voir à la table.
Max Lucado, Le silence des
anges, pp 190,191
Levez la tête !
Tout est accompli !
Hissez les voiles !
Christ est ressuscité !
N’ayez pas peurdu terminal de la croix. Ce n’est pas la fin, mais le début, la source et la
puissance d’une vie qui aboutit au retour promis de Jésus.
Le secret : Christ en vous, lui en qui se
concentre l’espérance de la gloire à venir
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