Ruth
Trouver le repos
Ce livre est lu lors de la fête de la Pentecôte dans le Judaïsme.
Ruth 1
Choisir son repos
Où trouver
le repos ? Vacances, week-ends... Mais en revenons-nous reposés ? Toute une
industrie du repos, avec catalogues, programmes etc. Il faut choisir son repos.
Quelques leçons d’une vieille histoire de deux femmes en quête du repos.
1. Déçu de Dieu ? (:1-5,20,21)
D’abord décoder les noms. Cf. :20, Noémi, ma
gracieuse, devient Mara, amère. Bethléhem = maison du pain... et il y a famine.
Elimélek = mon Dieu est roi. Une étiquette dont la vie devra montrer la
validité. Mahlon et Kilyon = maladif et languissant. Cela sent déjà l’attente
déçue.
Cette
famille ‘croyante’ part pour Moab, cf. No 22-25; Dt 23.4-7 et Jug 3.14. Pour y trouver le repos en
abandonnant le pays de la promesse et en vivant comme un étranger à la
promesse.
Résultat
: Tout se perd et tout termine dans l’amertume dont un seul est accusé : Dieu,
:21. Quand tout va mal, Dieu se trouve au banc des accusés !
2. Quel repos ? (:6-18)
Dix ans plus
tard, le nom de Dieu est enfin mentionné. Noémi et ses 2 belles-filles se
mettent en route pour rentrer.
Orpa = celle
qui tourne le dos. Ruth = la compagne. Donc tout est déjà décidé à l’avance ?
Non. Cf. Elimélek. Le sens d’un nom restera toujours à prouver dans la vie.
Quel repos
convoitons-nous ? Noémi propose à ses filles le repos d’un avenir matériel
assuré, du mariage, d’une famille, des dieux connus plutôt que l’agitation de
ce Dieu inconnu. Un repos sans Dieu. Orpa part. C’est raisonnable. Suivre ce
Dieu qui a tout pris à Noémi ? Qui a fermé son propre sein maternel ? Elle
montre ainsi que son attachement à Dieu et à son peuple n’était qu’une
parenthèse dans sa vie. Mais Ruth se rend avec armes et bagage à ce Dieu
inconnu,
:16,17.
3. Retour à la case départ (:19-22)
Un double
retour, car les deux reviennent, :22. Et dans les deux cas, un retour vers le
repos encore ignoré. Déçues de ce que la vie n’a pas tenue ses promesses.
Du pain à
Bethléhem. Le pain de vie descendra à Bethléhem. Quand reviennent-elles ? Au
début de la moisson des orges = Pâques. La case départ = Pâques. Tout vrai
repos commence en passant par cette case.
Spirituellement
en exil, comme Noémi ? Alors : reconnaître, rompre et retourner vers ce Dieu
qui se révèle à Pâques.
“Notre âme
est agitée jusqu’à ce qu’elle trouve le repos en Dieu.” (Augustin)
|
Orpa embrassa sa belle-mère, mais Ruth s’attacha à
elle. (Ruth 1.14)
Embrasser ou s’attacher ?
Voici deux femmes
moabites, Orpa et Ruth. Orpa vient de : tourner le dos. Ruth veut dire :
compagne. (Tout est fixé d’avance ? Non. Le beau nom qu’on porte, il
faut encore le rendre vrai dans la vie. Il n’est pas un sort inévitable. Rien
n’est joué d’avance.) Par mariage, elles rejoignent le peuple élu. Pas évident
pour des non croyantes ! Suivent dix années stériles. La promesse de la vie
reste sans suite. Les débuts prometteurs s’enlisent dans la déception. Et
enfin, leurs maris meurent.
La famille retourne
vers Bethléhem. C’est alors que, brusquement, se pose le vrai choix. Car
on ne peut intégrer la famille de Dieu en restant sur les terres de Moab. Le
choix exigé est autrement plus difficile. Celui qui ne renonce pas à lui-même
et qui ne se charge pas de sa croix ne peut pas être mon disciple. [Luc
14.27]
Le choix est entre la
certitude et l’incertitude, entre les dieux confortables de toujours et ce Dieu
exigeant et compliqué. Embrasser pour un moment et repartir vers une vie qu’on
connaît ou s’attacher à cette femme amère qui retourne vers ce Dieu qui lui a
tout pris. S’attacher à un Dieu pareil ? Mieux vaut retourner vers la promesse
d’une vie tranquille au milieu des siens. Orpa, celle qui tourne le dos, la
raisonnable, n’ira pas plus loin.
Et Ruth ? “Où tu
iras, j’irai...” Avec armes et bagages, elle se rend au Dieu d’Israël. Sa
liberté de Moabite elle l’échange contre l’attachement au Dieu de l’alliance.
Avons nous embrassé la
foi dans un mouvement d’émotion sincère, mais sans réellement nous attacher à
Christ “pour le meilleur et pour le pire” ?
L’histoire de Ruth ne
fait que commencer. L’histoire d’Orpa est déjà à sa fin. C’est à méditer, non ?
|
Ruth 2
Préparer le repos
Non
seulement il faut choisir son repos (cf. Orpa et Ruth, et la famille de Noémi),
il faut aussi le préparer.
1. La grâce et le travail
Les débuts
de la vie de foi de Ruth ont été laborieux. Rien ne laissait présager un
quelconque repos. Mais son livre traite du repos que Dieu donne. C’est la grâce qui dépasse les calculs de l’homme. Mais
en attendant, elle doit travailler pour deux. Si tout est grâce, tout est aussi
travail. Tout est frappé de la condamnation du péché, Gen 3.17-19. Pourtant, tout est grâce. Car
elle appartient à Dieu, elle est sous sa
responsabilité. Cf.
Pr 16.7;20.24;10.22.
Mais cela n’exclut pas le travail, Pr 10.4,5; 12.27. Travail que pour soi ? Et nous
? Cf.
1Cor 15.10.
Une autre
leçon de son travail : Si je veux trouver le vrai repos, je dois me mettre à
glaner dans le champ du Seigneur.
2. Le champ de la Parole de Dieu
Une question
de survie. Nous nourrir et nourrir les nôtres.
Où
glanons-nous notre nourriture spirituelle ? Ne devenons pas une “génération
MacDo” spirituelle !
Le fort
nourrira le faible. Boaz = en lui est force. Type de Christ (voir chapitre
3). Quel homme fort
nous nourrira et nous liera ? (Cf. Luc 11.21,22)
Cf.
Amos 8.11,12. Si je
ne prépare pas activement le repos en cherchant ma nourriture dans la Parole de
Dieu, je ne le trouverai jamais.
3. Comment glaner dans ce champ immense ?
—Avec ordre, :3,7. Suivre les moissonneurs qui ont
l’habitude. Pas n’importe comment, mais suivre un plan. Et discerner son besoin
: lait ou nourriture solide ? (Cf. Héb 5.11-6.3)
—L’exclusivité du champ, :8,22. Ce qui bâtira notre vie
intérieure ne peut venir que d’ici. Cf. 2 Tim 3.14-17. Elémentaire, mais pour ne
l’avoir pas suivi, combien sont tombés ?
—Du travail, :17. Glaner, battre, moudre, pétrir,cuire. De même la Parole de Dieu exige du travail, cf. l’illustration de la main :
- Ecouter : Rom 10.17.
-
Lire : Ap
1.3.
-
Etudier : Act 17.11.
-
Mémoriser : Ps 119.9,11.
-
Méditer :
Ps 1.1-3.
|
Ruth 3
Le chemin vers le repos
Bien choisir
et bien préparer, mais ensuite se mettre en route. L’Evangile ne se limite pas
aux paroles et aux pensées : il faut agir !
1. Un repos sans souci :1
Quel repos ?
La farniente ? Non. Le repos, c’est
perdre l’inquiétude, le stress de devoir toujours anticiper le lendemain,
l’agitation d’un esprit jamais tranquille.
Cf. Ruth :
trouver quelqu’un qui la prend en charge, qui s’occupe de son avenir et le
garantit. La vraie détente, celle qui met fin à la tension.
Cf. Marthe
en Luc
10.40-42 et la
parole de Jésus en Mt
11.28-30. Repos
parce qu’un autre se charge de l’inquiétude, cf. Rt 3.13,18. L’œuvre du Christ est la base de notre repos. Donc possible de se
décharger sur lui, 1P 5.7.
2. Un attachement sans retour :9
Le chemin
vers le repos = le chemin vers Boaz = le chemin vers le rachat. Tant qu’elle
n’y va pas, elle est libre. Mais d’une liberté qui est pesante et pleine
d’incertitude. Une fois la démarche faite, elle est engagée, et donc
pratiquement fiancée.
Rachat –
rédempteur (goël en Hébreu). Suppose un état de faillite, de pauvreté,
d’esclavage, de perte de ses moyens. Dans l’AT, un frère peut rétablir
l’héritage et susciter une postérité au défunt sans héritier, cf. Lév 25.10. Boaz est de la génération
d’Elimélek. Mais le goël devait être parent, assez riche et volontaire.
Dans le NT :
idée du marché des esclaves : racheter = payer la rançon pour libérer un
esclave, cf.
Eph 1.7; Gal 3.13; 1Cor 6.19,20.
Ruth ne
devient pas esclave, mais épouse. C’est très différent !
Pas très romantique
? Cf.
3.10. Idée moderne.
Elle ne pouvait pas penser qu’à elle-même.
3. Une provision sans limites :17
Fini de
mendier : elle reçoit abondance. Cf. Ps 78.19 et 23.5. C’est encore ainsi : Dieu
pourvoira aussi dans nos besoins.
4. Un chemin sans détours ?
Cf.
Ps 49.7-10,16 : on
peut passer complètement à côté du rachat en se trompant de chemin.
Cf. Ps 103.2-5 : Les haltes sur le chemin vers le repos :
pardon, guérison, rachat. Elles nous amènent vers la couronne, le rassasiement
et le rajeunissement. Ruth est passée par ce chemin. Job l’a trouvé praticable,
cf. Job 19.25-27. Mais un chemin coûteux. Pas un repos au rabais. Il nous faudra passer
par les mêmes haltes.
|
Ruth 4
L’entrée dans le repos
Le chemin
vers le repos passe par le rachat. Pour cela, cf. Lév 25.10,23,25,39-42,55 et
Dt 25.5-10. Les
haltes sur ce chemin : pardon, guérison, rachat (cf. Ps 103.3-5).
Pardon, cf. Rt 1.16; guérison, cf. Rt 2, le rôle de la Parole de Dieu;
rachat, cf.
Rt 3.
Tout ce
récit un type de la relation entre le croyant et Christ. Trois grands principes
en évidence dans ce dernier chapitre.
1. Abandon
Une fois
qu’elle s’est tournée vers Boaz, Ruth perd l’initiative. Elle s’est abandonnée.
C’est maintenant lui qui agit. Pour entrer dans le repos, il n’y a rien d’autre
à faire. Cf. son absence du récit en 4.1-12. Elle a des choses à faire avant : choisir, découvrir si Boaz est digne de sa confiance,
apprendre à le connaître en glanant en son champ. Mais elle ne peut rien faire de plus. Cf. Ps 37.5; Es
45.22 et l’appel du
NT à la foi, la repentance, la conversion.
Cf. aussi Héb 3.12-4.11. Si nous reprenons notre
indépendance, nous sommes chassés loin du repos sur les routes de l’errance et
du vagabondage spirituel.
2. Grâce
Boaz s’occupe
de suite de la question. Quand on aime, on ne traîne pas !
L’autre avec
devoir de rachat : il ne peut pas le faire par peur d’y perdre trop et de
diminuer son héritage. En fait, c’est trop cher. Image de la Loi, qui a des
droits sur nous, mais qui ne peut nous racheter, qui ne peut nous faire entrer dans le repos. Pour cela, il faut la grâce
qui est prête à tout perdre afin de tout gagner. La vie de Dieu est par grâce et pour la grâce.
4.10,11
– le nom du défunt : Christ relève le nom
d’une humanité perdue et fait de nous son épouse. Il se fait un nom par grâce,
par amour, en allant au-delà des “impossible” de la Loi. Ainsi, Dieu est de
nouveau connu comme notre Roi (Elimélek) et le maladif (Mahlon) que nous étions
est rétabli par grâce.
3. Fruit
Le but de
tout cela est de produire du fruit, Jn 15.16. Mais la loi universelle est que pour avoir du
fruit, il faut une union. Dans la vie spirituelle, c’est pareil : il faut une
union réelle et intime entre Christ et nous pour que la semence de sa Parole produise
du fruit.
Quel fruit ?
-
Un caractère renouvelé, cf.
Gal 5.22 sur le
fruit de l’Esprit.
-
La sanctification, Rom 6.22.
-
Des gens gagnés à Christ par
nous, cf.
Pr 11.30.
Ces
principes en action dans notre vie ?
|
|