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“Pourquoi ne baptisez-vous pas les enfants ?”

 

Dans nos Eglises, nous ne baptisons pas les enfants. Ou, pour être plus précis, nous ne baptisons pas les nourrissons. Il y a des raisons évidentes à cela. Dans la Bible, la condition absolue pour être baptisé est de se repentir, Actes 2.38, et de croire en Jésus-Christ, Actes 8.37. L’ordre de Jésus est de faire des disciples et de ne baptiser qu’eux, Matthieu 28.19. Si Paul a bien baptisé le geôlier de Philippes et tous les siens, il leur a d’abord annoncé l’Evangile. Dire que “les siens” implique aussi les petits enfants est raisonner à partir d’un silence d’une part, d’une improbabilité d’autre part : cela se passe au milieu de la nuit ! (Actes 16.30-34) Ce qui plus est, cela va à l’encontre de l’enseignement clair de l’Ecriture.

Le baptême est le symbole de la mort spirituelle, Romains 6.3-11, il représente l’ensevelissement. Il est l’image du tombeau. Or, on n’enterre que les morts. Baptiser un enfant, c’est ensevelir un vivant. Cela n’a aucun sens. Tant que par l’Esprit de Dieu, quelqu’un n’est pas mort en Christ, en le recevant comme son Sauveur et Seigneur, en acceptant la mort du Seigneur Jésus comme étant spirituellement sa propre mort, il nous est totalement impossible de le baptiser. Il peut passer par le rite, mais ce ne sera rien d’autre qu’un bain public. Le jour où il se repentira vraiment de ses péchés pour mettre toute sa confiance en Christ, il sera baptisé. Il ne sera pas rebaptisé, parce qu’il n’a pas encore été baptisé au sens biblique du mot. On ne peut enterrer quelqu’un deux fois, pour la simple raison que personne ne peut mourir deux fois !

 

Les enfants sont-ils donc exclus de la bénédiction de Dieu ? Loin de là ! Ils sont sanctifiés par la foi de leurs parents, 1Corinthiens 7.14. Cela veut dire qu’ils sont mis à part, privilégiés. Ils partent avec un avantage énorme dans leur vie : avoir des parents qui leur transmettront leur amour pour Dieu. C’est alors aux parents de les éduquer dans la foi et de les amener à Jésus, cf. Marc 10.13-16. Mais s’il est, de toute évidence, impossible de se faire baptiser à leur place, il est tout aussi impossible de croire à leur place. Ou de les baptiser en attendant qu’ils croient à leur tour. Pour qu’ils soient baptisés, ils doivent mourir, participer à la mort de Christ par la foi en lui. Le faire avant, ce serait en quelque sorte voler l’enfant.

L’appel à la circoncision des garçons juifs n’est pas utile. Le baptême d’enfants n’est jamais dans la Bible compris comme ou sous-entendu être le remplacement de la circoncision. Est-ce que nos enfants sont donc hors de l’alliance de Dieu ? La vraie question est plutôt : est-ce que le rite extérieur du baptême fait entrer un nourrisson dans cette alliance ? Rien n’est moins sûr ! En fait, la Bible dit le contraire, puisque le baptême n’y est administré qu’aux personnes converties à Jésus-Christ.

Le baptême, ferait-il miraculeusement naître cet enfant à la vie de Dieu ? La réalité est tout autre. Personne ne peut naître de nouveau, devenir enfant de Dieu par le seul baptême d’eau. On devient chrétien par la confiance personnelle placée en Jésus-Christ. Le baptême est une demande adressée à Dieu d’une bonne conscience, dit l’apôtre Pierre (1Pierre 3.21). Il est un engagement de bonne conscience, selon une autre traduction. Mais le baptême ne sauve personne sans cette bonne conscience qui devient la nôtre par la foi en Christ, cf. Hébreux 9.14.

Il est clair qu’on ne peut baptiser valablement que des croyants. Et c’est donc ce que nous faisons.

 

Pourtant, beaucoup de parents veulent quand même manifester dans l’Eglise leur reconnaissance d’avoir reçu un enfant. Ils ne veulent pas prédéterminer le destin spirituel de cet enfant. Cela ne nous est pas possible. Mais ils désirent publiquement remercier Dieu qui a donné l’enfant et demander à l’Eglise de les aider à éduquer cet enfant dans la connaissance de Dieu.

En cela, ils posent un acte de foi. Dans un monde où de plus en plus on croit maîtriser la naissance – on va “faire” un enfant –, ils reconnaissent que la vie est un don de Dieu. Dans un monde où l’enfant à naître peut être supprimé à volonté et risque de devenir une simple marchandise embryonnaire, ils clament leur conviction que la vie est sacrée parce que venant de Dieu. Venir “présenter” leur nouveau-né à l’Eglise, lors d’un culte, est alors une célébration de la vie par la grâce de Dieu. Et c’est un engagement public de faire son mieux pour qu’un jour, cet enfant puisse reconnaître Christ au travers de ses parents. Ils acceptent la responsabilité spirituelle de l’enfant et l’Eglise, en priant avec eux et pour eux, accepte la co-responsabilité dans cette tâche.

Ce n’est donc pas une cérémonie “parce que c’est comme ça qu’on est sensé de faire”, ou, pire, parce qu’ainsi, l’enfant sera béni. Que veut-on dire par “être béni” ? Que Dieu sera obligé à agir pour notre bien parce que avons appliqué le bon rituel ? Dans ce cas, Dieu deviendrait notre serviteur, un peu comme l’esprit dans la bouteille d’Aladin ! Mais Dieu ne sera JAMAIS notre serviteur. Venir présenter son enfant nouveau-né sera donc obligatoirement un acte de foi par des parents, ou par un parent, engagés à suivre Jésus-Christ dans sa vie de tous les jours.

 

Comment se passe une “présentation” d’un enfant ?

Les parents font savoir qu’ils voudraient que leur enfant soit présenté. En général, cela se pratique dans les mois qui suivent la naissance.

Lors d’un culte, les parents (avec leurs autres enfants si tel est le cas) s’avancent. Le pasteur ou, en son absence, un autre responsable de l’Eglise, explique courtement ce qu’est une présentation d’enfant, lit un texte biblique, prend l’enfant dans ses bras et prie pour lui et pour ses parents. Eventuellement, on chantera un cantique de circonstance.

Ce n’est pas un “baptême déguisé” et l’enfant n’est pas habillé de façon particulière.

 

   
 

Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)