La fête de l’Assomption n’est pas une fête chrétienne ‘normale’. Pourquoi ? Parce qu’elle ne figure aucunement dans la Bible. Croire que la mère de Jésus est montée au ciel, couronnée comme la reine du ciel, est une croyance ajoutée par les hommes. Une invention humaine et rien d’autre. Les “Salva Regina” et autres “Regina coeli” non seulement ne figurent pas dans la Bible, elles vont même à l’encontre de la Bible, parce qu’elles élèvent un être humain à une place réservée à Dieu seul, cf. Romains 1.24,25. Permettez-moi de reprendre quelques paragraphes de mon texte sur le Catéchisme de l’Eglise Catholique, texte que vous le trouverez en suivant ce lien : Catéchisme.
“Est-elle la reine du ciel ?
Nous avons déjà parlé du culte
de l’antique déesse-mère. En élevant Marie à la royauté céleste, l’Eglise lui
donne le titre antique de reine du ciel (cf. Jérémie 7 et 44 déjà cités). Une
fois encore, Christ est volé. L’Assomption singe l’Ascension et donne à la mère
un rôle que seul Christ possède. Déjà “unie de toute éternité à Jésus-Christ”,
elle l’est maintenant aussi pour toute l’éternité à venir. Venant dans la
gloire, nous y verrons donc Christ à la droite du Père et Marie à la droite du
Fils. Nous voudrions éviter tout langage propre à blesser qui que ce soit, mais
peut-on aller plus loin dans le blasphème ? Christ, règne-t-il donc entre son
Père et sa Mère ? A quand, la divinisation totale de cette dame ?
Pie XII rappelle que l’Assomption
“s’appuie sur les Saintes Lettres”, mais oublie, malencontreusement, de les
citer. Ces “saintes lettres” sont écrites par quel saint ? Sont-elles
identiques à la Bible ? Pourtant, aucun texte de l’Ecriture ne peut être
cité pour attester ce qu’il faut sans doute appeler un des plus grands non
événements de l’histoire
D’ailleurs, est-ce en
devenant reine de l’univers, qu’elle devient “plus entièrement conforme à son
Fils” ? (§966) Comme nous sommes tous, en tant que disciples de Christ, appelés
à être conformes à l’image de Christ, Romains 8.29, allons-nous tous devenir
rois et reines de l’univers, assis à la droite de Christ ? Est-ce cela ce que l’apôtre
voulait dire ? L’Eglise, sait-elle lire la Bible ? Est-ce cela l’effet du
Magistère infaillible ? Mais si elle se trompe ici, qui nous dira qu’elle ne se
trompe pas partout ailleurs ?”
Pourtant, nous pouvons, et nous devons, apprendre des choses importantes de la vie de cette grande dame de la foi chrétienne que fut Marie. En voici cinq :
1.
Elle a mené une vie normale Matthieu
1.25
Marie a eu une
vie de couple et une vie de famille normales. Elle n'était pas une sainte en plâtre,
mais sa vie était presque banale, comme la vie de chacun de nous. Pour elle comme pour nous, la plupart du temps,
Dieu ne semble rien faire ! On pourrait presque l’oublier ! Presque. La vie de Marie était marquée par une attente de l’action de
Dieu qui viendrait sûrement. Comme tant d’autres membres de son peuple, elle s’attendait à la venue du Messie. Dieu interviendrait dans la vie de son peuple. La vie chrétienne est une vie normale chargée d’une attente anormale : Christ, le Messie, va revenir. Nous l’attendons avec impatience. Et nous préparons son retour.
2.
Elle avait une foi fervente Luc
1.46-55; 2.19
Voilà une
chose qui semble se perdre aujourd’hui. Fervent veut dire : ‘ce qui est en train de bouillir’.
Cf. Apocalypse 3.15,16 et Romains 12.11. En quoi se voit sa ferveur ? En sa
connaissance et sa compréhension de la Bible, en son désir
d’en découvrir plus, en sa fidélité dans sa foi,
en la transmission de la foi à ses enfants, en sa présence et
en sa prière avec les autres chrétiens (Actes 1.14)… Sommes-nous des chrétiens fervents ? Avons-nous su maintenir notre premier amour pour le Seigneur ? Ou nous sommes-nous refroidis, sommes-nous devenus des tièdes dans notre service de Dieu et des hommes ?
3.
Elle a manifesté son humilité dans l’épreuve Jean
2.4,5
Cela va à l’encontre
de notre tendance naturelle à nous mettre au centre de notre vie. Comme si tout tourne autour de nous ! Comme si tout est là pour nous plutôt que de voir que nous ne sommes pas là pour nous-mêmes ! Marie se
fait rabrouer par son Fils. L’histoire des Noces de Cana voit Marie se mêler des affaires de son Fils. Un peu genre : par Marie à Jésus. Il réagit avec une parole presque rude : Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi ! Mon heure n’est pas encore venue. Se met-elle à bouder ?
Claque-t-elle la porte ? Ou fait-elle humblement confiance à son Fils ? En nous mettant parfois à bouder Dieu, et son Eglise, nous trahissons
notre peu de connaissance de Jésus. Jean 3.30 ! Et en voulant à tout prix faire le détour par Marie pour aller à Christ, nous disons en fait : Seigneur, je ne crois pas que tu m’aimes autant que ta mère m’aime. Ne serait-ce pas un affront terrible ?
4.
Elle avait une confiance sans bornes en son Fils Matthieu 12.46-50
Voilà que dans cette parole de Jésus elle
perd ses privilèges. “Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? Puis, désignant ses disciples d’un geste de la main, il ajouta : Ma mère et mes frères, les voici. Car celui qui fait la volonté de mon Père céleste, celui-là est pour moi un frère, une soeur, une mère.” Mais Marie fait confiance, même quand elle ne comprend pas tout. La confiance naît de l’amour. Celui, celle, qui aime Dieu apprend à lui faire confiance quoi qui arrive.
Comme, plus tard, Jésus dans le jardin de Gethsémané (Matthieu 26.39,42), ou comme Paul à
Damas, Actes 26.14.
5.
Elle était un fruit de la grâce de Dieu Luc
1.28,37,38
Voici
le secret de sa vie : elle est une graciée. On ne peut pas traduire la salutation de l’ange Gabriel par “pleine de grâce”, mais par : “Sois sans crainte, Marie; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.” (Bible de Jérusalem) A partir de là plus rien n’est impossible. Si Dieu nous fait grâce, nous pouvons faire face. Est-ce que tout cela semble très loin de nous ? Cf. Actes 15.11 : “Voici au contraire ce que nous croyons : c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous sommes sauvés, nous Juifs, de la même manière qu’eux.” Et Paul le dit ainsi en 1Corinthiens 15.10 : “Ce que je suis à présent, c’est à la grâce de Dieu que je le dois.” Le même secret peut animer notre vie. Nous ne vivons pas grâce à nos efforts. Faibles que nous sommes, nous ne serions jamais tranquilles, jamais sûrs, et jamais pardonnés. Mais il en va pour nous comme pour le débiteur de la parabole : “Comme ils n’avaient pas de quoi rembourser, il fit grâce à tous deux. Lequel des deux l’en aimera le plus ? Simon répondit : Celui-là, je pense, auquel il a fait grâce de plus. Il lui dit : Tu as bien jugé.” (Luc 7.42,43). Le dernier mot de la Bible, Apocalypse 22.21, résume bien comment nous pouvons faire face à la vie, à ses défis comme à ses impossibilités : “Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! Amen.” C’est là que tout commence, et que tout revient.
Apprendre de Marie ?
Comme elle, je peux vivre une vie normale avec une foi et une attente fervente, en faisant humblement confiance au Fils de Dieu, parce que je peux puiser chaque jour à la même source de la grâce inépuisable de Dieu. Vivre
de cette grâce est la clef à la ferveur.
Egbert Egberts
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