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La Bible : comment l’interpréter ?
La question de l’herméneutique
Peut-on faire dire à la Bible ce qu’on veut
? Oui et non. Cela dépend selon quelles règles vous l’interprétez.
Qui détermine ces règles ? Ce sont en grande partie les
règles de base de toute interprétation littéraire.
Cependant, il y a une différence d’appréciation très
notoire entre l’Eglise catholique et les églises issues de
la Réforme. Notons que les sectes sont très proches dans
ce domaine de la façon catholique de voir la chose.
L’opposition entre Catholiques et Protestants
Selon le Catéchisme de l’Eglise Catholique, la situation
est la suivante : “La charge d'interpréter de façon
authentique la Parole de Dieu, écrite ou transmise, a été
confiée au seul Magistère vivant de l'Eglise...” Cette
charge appartient aux évêques en communion avec le successeur
de Pierre, l'évêque de Rome, selon la formule consacrée,
§85. Le Magistère se place-t-il alors au-dessus de la Parole
de Dieu ? Non, dit le §86, mais il la sert. Ce service à la
Bible doit toutefois être reçu avec docilité par les
fidèles. Le §87 porte à cet endroit un renvoi au §1548
qui rappelle l'autorité du prêtre qui agit en la personne
du Christ. Cette docilité est alors due non seulement aux évêques,
mais aux prêtres. Il ne s'agit pas pour les fidèles de discuter
et de contester cet enseignement suivant leur propre lecture de la Bible,
mais de se plier et de donner à cet enseignement “l'assentiment
religieux de leur esprit”, §892. Après tout, n'a-t-on
pas vu se multiplier des mouvements fanatiques, “illuminés”,
anarchisants là où on a voulu détacher la Bible de
l'Eglise catholique ? Et qui pourrait prétendre discerner dans
la Tradition tout seul les expressions fidèles et celles qui ne
le seraient pas ? Le danger est donc grand et les raisons pour faire confiance
au Magistère sont nombreuses et impérieuses. (…)
L'Eglise atteint le “degré suprême dans la participation
à l'autorité du Christ” à cause du charisme
de l'infaillibilité. Il n'est alors pas étonnant qu'il existe
un devoir d'obéissance, un devoir de docilité, §2037.
Il ne convient pas, dit le §2039, d'opposer la conscience personnelle
et la raison (...) au Magistère de l'Eglise. Après tout,
celle-ci agit en tout par sollicitude maternelle et doit donc pouvoir
s'attendre à un véritable esprit filial à son égard
de la part des chrétiens, §2040.
Où réside l'autorité finale dans l'Eglise ? Est-ce
la Bible par l'Eglise et donc soumise à elle ou est-ce que l'Eglise
se doit d'être soumise à la parole de Dieu telle qu'elle
nous vient à travers la Bible ? Si c'est cela, et nous le croyons
avec l'Eglise Primitive, alors, il nous faut soumettre toute doctrine
d'Eglise à cette Parole.
Les règles de base
- Respecter le contexte historique. Donc essayer
de se mettre dans la peau des premiers lecteurs. La Bible est un livre
historique, contrairement au Coran, par exemple. Cela peut nous aider
dans un texte comme 1Cor 11.1-16.
- Respecter l’intégrité du texte.
Ne pas sortir un texte hors de son contexte sans le soin le plus grand.
C’est le problème des sectes. Cf. 1Cor 7.1 ! Il nous faut
aussi respecter la grammaire, le style, par exemple, pour discerner
ce qui est langage imagé.
- Respecter l’harmonie de la Bible. Donc, la lire
toute entière et de manière systématique. L’interprétation
d’un texte ne peut pas être pris en défaut par un
autre texte. Et l’enseignement clair de certains textes l’emporte
sur l’enseignement peu clair de certains textes obscurs. Cf. les
textes catholiques sur la papauté et Marie ou la pratique mormone
de se faire baptiser pour les générations antérieures.
- Chercher un juste milieu entre l’indépendance
et la dépendance. Nous ne sommes pas les premiers à interpréter
la Bible. Mais nous ne sommes pas non plus les esclaves des autres.
Il faut de toute façon chercher toujours à nouveau ce
que le texte veut dire pour nous aujourd’hui. Sachons apprécier
ceux qui ont voulu faire cela avant nous.
- Chercher l’avis de l’Auteur divin. Prier,
c’est élémentaire…, mais on peut l’oublier
si facilement. Cela implique aussi qu’on ne peut jamais se contenter
d’une explication théorique. Il faut appliquer l’enseignement,
Mt 7.24-27. N’oublions pas ce qui constitue le message central
de toute la Bible que résume si bien Tt 3.3-7.
L’importance pour la foi et l’éthique
Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes attaqués
de tout côté dans ce domaine de l’herméneutique.
Cf. les questions suivantes et leur rapport à ce qui précède
:
- Jésus, est-il vraiment ressuscité
?
- Sa mort, un exemple ou une propitiation ?
- Est-il vraiment né d’une vierge ?
- Comment sommes-nous sauvés ? N’y a-t-il
pas plusieurs chemins de salut ?
- Peut-on accepter l’avortement ?
- Aujourd’hui, ne doit-on pas permettre le mariage
homosexuel ? Un pasteur homosexuel ?
- Pour aimer mon prochain, ne dois-je pas d’abord
m’aimer moi-même ?
- L’amour, n’exige-t-il pas l’euthanasie
par compassion ?
- Ne faut-il pas se soumettre aux autorités en
toute chose ?
Tout cela dépend de notre interprétation
des Ecritures. Mieux vaut donc savoir comment s’y prendre ! Notons
que l’interprétation dépendra en bonne partie de notre
compréhension de l’inspiration.
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