Paraboles de Jésus
Le bon Samaritain, le fils prodique, la brebis perdue, qui ne connaît certaines des paraboles de Jésus ? Ces images en paroles pour que nous puissions de nouveau capter LA Parole. Les sens ancien et moderne ne sont pas si éloignés que cela.
Nous sommes la civilisation qui a perdu Dieu, et qui s’est perdu du même coup. Les paraboles du Christ nous permettent de poser les bonnes questions et de réfléchir aux bonnes réponses. Elles nous découvrent le danger d’une religion fonctionnant au pilote automatique, et nous invitent avec insistance à le laisser prendre la main. Chiche ?
Rembrandt, Le retour du fils prodigue
Matthieu 13.1-23
Il y a écouter et … écouter
La parabole
du Semeur est la clé aux autres, Mc 4.13. Les paraboles, sont-elles des histoires
simples ? Ou des choses qui nous échappent ? Pourquoi Jésus s’en
sert-il ?
1.
Le cheval de Troie 13.10-17
La
guerre de Troie et la ruse d’Ulysse pour pénétrer dans la ville. Les paraboles
ressemblent à cela : elles renferment une vérité cachée, prête à pénétrer notre esprit.
La raison que Jésus se sert de paraboles :
le peuple de Dieu n’est plus réceptif à la Parole de Dieu, cf. Mc 4.11; Rom
2.17-24. Leur but : pénétrer la forteresse de l’âme et secouer
les assurances trop faciles. Faire réfléchir afin de changer.
2. Semer
et être ensemencé 13.1-9
Qui
est le semeur ? Jésus (13.37) ? En fait, quiconque aime Dieu sème sa Parole.
En même temps, nous sommes tous ensemencés de cette Parole. Pour quel résultat ?
3.
Quatre façons d’écouter 13.18-23
Tous entendent ou écoutent ! La question est : que ferons-nous de
ce que nous entendons ?
Les sourds, 13.19. ‘Il n’y a de pire sourd …’ Problème intellectuel ?
Ou une incapacité induite par un refus répété ? Sont-ils victimes de vol
ou coupables de négligence ? A qui pensait Jésus ? Au bord de quel
chemin ?
Les déçus, 13.20,21. Le risque de tout disciple : ne pas
laisser s’enraciner la Parole de Dieu. Devant les problèmes, leur foi vacille et
disparaît. ‘Ça ne marche pas !’ disent-ils.
Les partagés, 13.22. ‘Qui embrasse trop, mal étreint.’ La
compétition sans merci pour notre cœur. Le trio infernal de la vie :
soucis, argent, plaisir. Quelles réponses bibliques à ces trois ? La foi
devient façade, puis : ruine.
Les persévérants, 13.23. C’est l’état normal. Mais Jésus semble mettre
en doute cette normalité. L’évidence d’un cœur bon et honnête (Luc 8.15) est
dans le fruit que donne la Parole.
Mon
âme est faite de quel terreau ?
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Matthieu 13.44-46
Le trésor caché
Deux
paraboles presqu’identiques. Différences : l’un est pauvre, l’autre riche,
l’un découvre par hasard et l’autre recherche. Mais le même effet.
1.
Le royaume qui doit venir
L’attente
étrange du peuple Juif : Dieu viendrait établir son règne ici-bas en
envoyant son Messie. Cf. Es 24.23; 32.1; 33.17-22; 43.5-7; 60.1-4. Enfin vient
Jean-Baptiste (Mt 3.2), puis Jésus, Mt 4.17. Miracles, enseignement : le
Messie est là. Es 42 s’accomplit, Mt 12.18-21. Pourtant, il est rejeté. Alors des paraboles
qui décrivent le royaume. Le règne de Dieu : là où Dieu a le contrôle.
2. Tout
perdre pour tout gagner
L’ouvrier qui abandonne sa petite vie tranquille. Il vend tout.
Triste de tout perdre ? Difficile renoncement à tout ? Avant, cela
lui aurait rongé le cœur. Mais maintenant, joyeux, il lâche tout. Il a trouvé un
trésor inestimable. Le trésor découvert lui donne une nouvelle perspective sur sa propre vie et sur le monde.
Le marchand est un chercheur. Jamais satisfait jusque là de ce
qu’il avait. Il trouve la perle de ses rêves et liquide tout ce qu’il a. Triste ? Il est en
extase ! Fou ? Sage ! Ne pas tout abandonner pour obtenir la perle de grand prix eut été fou.
3. Le
Roi inestimable
Où
en veut venir le Seigneur ? Qu’il faut vendre tout ce qu’on possède pour
devenir chrétien (Luc 12.33) ? Mais le salut se mériterait-il ? Et Marthe
& Marie ? Pourtant :
Aucun disciple ne peut posséder deux
trésors. Il faut choisir. Il ne peut y avoir de
concurrence dans le cœur.
Jésus est le trésor inestimable. Pas un message, une doctrine, mais lui. Judas, qui n’aime plus, calcule. Et
nous ?
La joie balaie tout. Découvrir le Messie change tout. Cf. Paul en Phil
3.4-8. Pas une histoire triste faite de sacrifices sans fin. Joie, joie, joie,
comme le découvrit Blaise Pascal.
Une autre appréciation des richesses. Toute la discussion sur la dîme entachée de
matérialisme. Avons-nous peur de perdre un peu de nos biens ?
Où
est le trésor de mon cœur ?
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Luc 11.5-13
Connaître Dieu I
Sans
connaître Dieu, comment vivrions-nous dans ce monde sans y perdre notre chemin ? Notre
relation avec Dieu : un des grands sujets des paraboles.
1. Fausses
images de Dieu
Le banquier céleste : On dépose ce qu’on veut, quand on veut et cela
rapporterait … le ciel.
Le Père Noël : Quoi que tu puisses faire, tout ira bien.
Ivan le Terrible : il sème la terreur et on rampe devant lui pour qu’il
ne nous punisse pas.
Schumacher : on l’adore, mais on ne peut le rejoindre : il va
trop vite pour nous, il est trop loin.
L’aveugle : Il suffit de lui offrir du second choix; de toute façon,
il ne voit rien. Une aumône de temps à autre lui fait plaisir. Mais ne te casse
pas la tête.
Le sourd : il faut crier fort pour l’atteindre. Ce que tu dis
n’est pas important, tant que tu le dis fort et bien.
2. Pourquoi
Dieu nous écoute 11.5-8
Il
écoute parce que je le vaux bien ? Parce que j’y ai mis les formes ?
Ou il n’écoute pas parce que je ne vaux rien, parce que je ne sens rien ?
La
parabole nous dit pourquoi Dieu écoute la prière. Il est un Ami (suis-je devenu
son ami ? Jn 15.15) qui ne déçoit jamais. Pour lui, ne pas écouter serait manquer à
son honneur. Cela est impossible. Mon assurance repose donc sur son caractère. Je
m’approche de lui avec confiance parce que nous sommes amis, et parce qu’il est jaloux pour
l’honneur de son nom.
3. Un
Père qui se donne 11.9-13
Vv. 9,10
sont la transition vers cette autre question : que nous
donnera-t-il ? Il est notre Père, et donnera de bonnes choses, même si
nous demandons à côté. La meilleure chose : son Esprit. Voilà la demande
essentielle qui veut que Dieu se donne. Rom 8.15-17.
Suis-je l’ami de l’Ami ?
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Luc 17.7-10; 18.9-14
Connaître Dieu II
Jn
17.3. Jésus nous donne cette
connaissance.
1. Notre
danger
Nous entretenons facilement des
fausses images de Dieu, … et de nous-mêmes :
Tout tourne autour de moi. Notre époque a mis l’homme au centre. Nous sommes des
hommes libres, dignes et bardés de droits. Nous ne sommes esclaves de personne.
Tout travail mérite salaire. Mais cela est-il une base possible de réclamation dans le domaine de notre
relation avec Dieu ? Dieu ne nous sera jamais redevable.
Je connais tout ça. Nous sommes les habitués de Dieu, d’où :
nonchalance, négligence, présomption. Où est la crainte qu’il devrait nous inspirer ? Cf. Gen 31.42;
Ps 119.120.
Sommes-nous devenus trop grands ? Notre Dieu est-il devenu trop petit … ?
2. Maître
et esclave Luc 17.7-10
Cf. Mt 20.11-15
et les ouvriers mécontents du Maître. Il y a deux côtés de la médaille : Luc
12.35-37 et la grâce de Dieu, et Luc 17.7-10 et la crainte de Dieu. Il est le Maître. Nous sommes esclaves (cf.
Paul au début de ses lettres). Pas des esclaves inutiles (c’est une mauvaise traduction), mais
des ouvriers sans mérite. Jusqu’au bout, nous dépendrons de la grâce.
3. Nous
approcher de Dieu Luc 18.9-14
Voici
deux hommes qui viennent au culte.
Un
pharisien, admiré, amant de la Loi de Dieu, vivant dans un univers à part.
Il dit sa reconnaissance de ne pas être comme les criminels. Un homme selon le
cœur de Dieu ?
Un péager. Sa
présence ici est choquante, il pue. Il est dans un coin (dehors ?), pas humble, mais honteux. Le geste
de se frapper la poitrine était disgracieux pour un homme. Sa prière : pas comme 18.38. Plus
profond : que le sacrifice qu’on est en train d’immoler au temple couvre mon péché et détourne
de moi la juste colère de Dieu.
Qui des deux est
juste ? L’un qui agit selon la Loi ou l’autre qui prie selon Ps 51.3-5 ?
Comment
nous approcher de Dieu ? Jésus choque tout le monde quand il déclare le coupable juste et le juste (Es
64.5) coupable !
Je
viens au culte comment ?
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Luc 10.25-37
Le bon Samaritain
Une
parabole trop bien connue ? On croit tout connaître, mais avons-nous bien lu ?
1. La
question :25-29
En route vers la croix. Sur ce chemin, à deux reprises, on pose la même question : cf. 18.18. Dans les deux cas, il y aura un renvoi à la
Loi et à ses exigences impossibles. Dans les deux cas, il s'agit de gens qui croyaient que tout était sous
contrôle.
Une lecture sociale :
Jésus veut-il vraiment dire : “Fais ainsi et tu seras sauvé ?” C’est oublier le gouffre entre ces deux
peuples, 9.54 et Mt 5.43 ! C’est oublier la grâce !
Faire pour hériter ? C’est une question de relation ! Faire occasionnellement (= scribe) ou faire continuellement (= Jésus) ? Alors impossible, cf. Ja 2.10. Nous aurons toujours un insuffisant ! Se regarder comme juste ? Pour lui comme
pour le jeune homme riche, pas d’issue en dehors de la grâce.
2. L’homme
en perdition :30-32
Un
Juif laissé pour compte, il devient ‘un certain homme’. Mais il est au centre.
Tout est vu à partir de lui. C’est à lui qu’il faut s’identifier. Le prêtre
peureux de devenir impur ? Non, il a fini son service et retourne. Le
lévite fait pareil. On entend ricaner les anti-cléricaux. Mais qui sauvera l’homme perdu ? Voilà qu’arrive un …
scribe ?
3. Celui
qui trouve les perdus :33-37
Jésus
prend tout le monde de court : un Samaritain. Que vient-il faire sur cette
route ? Emu de compassion : c’est seulement dit de Jésus. Mais l’homme trop
amoché pour refuser. La grâce est sa seule solution. Avant de faire, il faudra se laisser faire. Qui est mon prochain ?
Ai-je pris conscience de ma dépendance de la grâce ? Dieu s’est-il penché
sur moi dans ma misère, ou crois-je l’avoir ‘dans ma poche’ ?
Hériter la vie éternelle ? Le scribe est conduit vers l’impossible. Il doit donc
se savoir perdu, éternellement redevable, plutôt que de se contenter de faire un
peu de charité. Nous ne devons pas être Marthe, occupée à ses affaires, mais Marie, 10.38-42. Faire de même ?
Seulement possible à travers la grâce. Il doit nous guérir pour que nous
puissions marcher dans ses traces.
On
ne se fait pas bon Samaritain !
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Matthieu 22.1-14
Venir au culte
Deux genres de personnes au culte (= service) :
les participants, venus pour servir Dieu, et les assistants, les consommateurs,
venus comme ça, ceux qui aiment le roi, Dieu, et ceux qui, en fait, ne
l’aiment pas. Ceux qui répondent avec gratitude, et ceux qui s’énervent devant
son insistance à nous inviter et à nous transformer.
1. Avant d’entrer
Un habit de noces : ils viennent tels qu’ils
sont mais ils n’entrent pas tels qu’ils sont ! Ils doivent (se) changer, cf. Ps 15. Impossible ? L’habit est
donné, 2Cor 5.21, “couvert par sa justice” ! Avant d’entrer ? Se
préparer, cf. Héb 10.22. Je viens comme je veux, quand je veux, à l’heure où je
veux ? Mais que dit ma façon de venir au culte de mon amour du Roi des
rois ?
2. Les trois dimensions du culte
Dieu nous parle par sa Parole. Cf. Israël convoqué au
Sinaï : pour entendre la Parole de Dieu. Pas pour jouir de la musique !
Act 2.42; 1Tim 4.13.
Nous répondons à Dieu par la prière. Notre réponse à la Parole de
Dieu : louange, confession, requête, intercession expriment notre désir de
mettre Dieu à la 1ère place.
Notre communion les uns avec les autres. Sans esprit de clan !
Ne pas se limiter à soi-même : on volerait Dieu et les autres ! Eph 2.14-16.
Evaluer mon culte ? 1° Dieu, m’a-t-il
parlé ? Ai-je été ouvert à l’écoute ? 2° Ai-je parlé à Dieu, lui
ai-je exprimé quelque chose dans mon cœur ? 3° Ai-je pris du temps pour
mes frères/sœurs ? Ai-je été sensible à leurs besoins ? Mon
culte est-il cadré ?
3. Comment détruire un culte
Préparation : Ne pas être comme l’invité de la parabole !
Se mettre en question selon ce que Dieu
demande. Faudrait-il commencer notre dimanche 30 minutes plus tôt ?
Performance : Notre culture moderne remplace le service par
le spectacle. Suis-je là pour servir ou pour être servi ? Rom 12.3 PVV.
Plaisir : Je suis là pour le plaisir de qui ? Qu’est-ce qui fait plaisir à Dieu ? 1Cor 13.1-3.
Suis-je participant ou consommateur ?
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Luc 16.1-15
Le gérant malhonnête : Gérer = prévoir
L’argent
est à la fois nécessaire et le “Mammon de l’injustice”. Donc apprendre à le gérer
en Chrétien.
1. Quand
la crise frappe à la porte :1-8
La
crise imprévue éclate pour le gérant. Son but : survivre au-delà de la
crise.
Fausses pistes de compréhension :
- La maître a été
injuste. Il aurait exigé des intérêts
usuriers contraire à la Loi. Le gérant rétablirait la vérité.
- Le gérant avait ajouté les intérêts.
Mais Jésus n’en dit rien. Donc : fantaisiste.
- Il faut jeter son argent pour obtenir la vie
éternelle. Donc se sauver ?
- Ironie. Jésus se moquerait de ceux qui veulent s’en sortir tout seul pour résoudre leurs problèmes.
Ce qu’il faut comprendre : L’escroc connaît son maître pour être un homme généreux. Il sait donc qu’il s’en
tirera. En fait, sa capacité de gérer la crise est louée. Leçon : Les enfants de lumière pas aussi avisés que les gens de ce monde qui font tout pour assurer leur avenir, qui est de toute façon compromis.
Les Chrétiens connaissent la crise qui vient et devraient agir en conséquence.
2. Gérer
= prévoir :9-12
Tôt
ou tard il faudra tout perdre. Le Royaume viendra avec le retour du Roi. Comment alors gérer ses biens ?
1. Etre
conscient de la nature de l’argent, :9,11.
Injuste. Sa tendance naturelle, sans action décisive de notre part, est de
servir l’injustice.
2. Prévoir la fin. Mort, persécution, krach. Christ revient.
3. Investir dans l’éternité. Discerner où il faut dépenser. Quel
pourcentage de nos moyens investi dans le Royaume ? Qui nous accueillera
dans les “demeures éternelles” ?
4.
Etre fidèle. Plus qu’être seulement
avisé. “La fidélité ne dépend pas du montant qui nous est confié, mais de notre
sens de responsabilité.” Gérer le bien d’autrui, :12. De qui ?
3. Gérer
= choisir :13-15
On
ne peut servir deux maîtres. Quelles en sont les conséquences visibles et
mesurables chez nous ? Seulement de belles paroles ? Le risque est de valoriser ce que Dieu tient en
horreur !
L’argent : un bon serviteur, mais un affreux
maître !
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Matthieu 18
Pardonner comme Dieu
Comment
vivre ensemble ? Quelques principes :
1.
Attention aux petits :1-14
Qui
sont les petits ?
Les croyants insignifiants,
ceux qu’on a tendance à oublier, :1-5. S’abaisser soi-même pour
découvrir Jésus à travers eux.
Les chrétiens
fragiles, :6-9. Ne pas devenir une occasion de chute et donc veiller sur
nous-mêmes (ce que nous faisons, où nous allons, ce que nous regardons).
Les
chrétiens perdus, :10-14. Pourquoi méprisons-nous l’autre ? Il ne vaut pas le détour ? Jésus a fait le détour, … et l’autre a un accès
direct auprès de Dieu, alors, attention ! Et quand l’un d’eux se perd ? Chercher, ramener, veiller.
2.
Gagner son frère :15-20
Comment
éviter de perdre son frère ? Cf. Gal 6.1. C’est l’indifférence qui tue la communion
fraternelle. Aller seul>aller à 2 ou 3>impliquer tout le monde. Et dès la première
étape, Christ est présent, même quand on n’est qu’à deux. Mais aller jusqu’où
dans le pardon ? Faut-il réagir à toute demande de pardon ?
3.
Le danger de se perdre :21-35
La générosité de Dieu. Une situation calamiteuse : voici le temps de rendre
les comptes. Une idée terrifiante ! Nous devons une somme incalculable, Ps
49.7-9; 1Tim 2.5,6. S’il n’y avait que la justice, nous serions perdus. L’esclave
demande la patience, il reçoit la compassion, il demande un délai et il reçoit
un pardon totalement inattendu.
La mesquinerie de l’homme. A peine sorti de la présence de Dieu ! (entre le culte et le retour chez soi !) 100
deniers, important sauf si on le met en comparaison avec le pardon reçu. Il est sourd et aveugle
… en quoi ?
L’exigence de Dieu. “Ne devais-tu pas … ?” Le pardon reçu contient
l’exigence d’une transformation : devenir généreux comme Dieu. L’absence
d’un esprit de pardon démontre que le pardon reçu est perçu comme une obligation divine et non une
grâce imméritée. Dans ce cas, a-t-on vraiment été pardonné ? Jésus exige-t-il l’impossible ? Par son pardon, Dieu vient habiter en
nous !
Le pardon, est-il injuste ?
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Matthieu 21.33-46
Le risque incalculable
L’histoire du risque que Dieu prend. Et notre risque. Chez Marc, qui n’a pas retenu de récit de Noël dans son Evangile, cette parabole sert de récit de Noël, dont le résumé se trouve en Marc 12.6.
1. Dieu
et nous
Historiquement, la parabole concerne le peuple d’Israël, et la vigne est le peuple, cf. Es 5.7; cf. aussi Mt 20.1 et
21.43. Dieu = le Propriétaire, le peuple les vignerons, les prophètes les
serviteurs. But, Jn 15.1,2 = fruit. Mais nous avons besoin de l’appliquer à
nous-mêmes !
Sa confiance en nous. Un monde (un corps, une église) merveilleux. Il nous
laisse une énorme liberté d’action. Mais il ne nous abandonne pas : sa Parole, son
Esprit, la prière.
Sa patience. Pas un jugement immédiat, au point de pouvoir en tirer de mauvaises conclusions. 2P 3.9.
Son jugement. La vigne donnée à d’autres. Dieu n’a plus d’utilité
pour eux : affreux ! Peut-on tomber plus bas ? “Sans pitié” !
2. Nous
et Dieu
Notre privilège. Le monde, notre corps, l’église : il nous les
prête. Donc responsables, redevables. Pas seulement être fidèles, mais
porter du fruit.
Notre rébellion. Voulue. Sourds à ses envoyés. Refus de nous savoir
redevables. Prendre sa patience pour de l’inaction, de l’absence
définitive ? Qu’en est-il des fruits de notre vie ? Dieu cherche quoi
de nous ? C’est une insulte que de lui donner 50% de nous-mêmes. Il est Dieu, et il est digne de 100%. Comment obtenir le fruit ? Besoin de travail, de discipline, de temps, ... et de la grâce de Dieu.
3. Dieu,
Jésus et nous
Tout
l’Evangile en :37. A vue humaine un risque incalculable : il donne son Fils ! Ce que Jésus dit de lui-même : le
Fils, cf. Héb 1.1,2 (au-dessus des anges, des prophètes, …). Ce que Jésus annonce sur lui-même :
Il est venu pour mourir. Pas une fatalité, mais un sacrifice volontaire. Il est
la pierre rejetée, Act 4.10-12. Risque de tomber et de s’écraser sur lui.
4. Notre
risque
Sommes-nous
de meilleurs vignerons ? Rom 11.20,21 ! Dieu s’attend à du fruit dans
nos vies. Notre risque : Héb 5.11,12 et la conclusion : Héb 6.7-12.
Ne
laissons pas s’échapper un tel héritage
par notre nonchalance !
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Matthieu 20.1-16
Travailler pour Dieu
Plusieurs
paraboles sur le thème du travail (+ idée centrale) : Vignerons (fruit), talents
(joie), ouvriers (salaire), deux fils (obéissance).
1. Travailler ?
On
vient à Dieu pour recevoir ! Le contenter, plutôt que de le provoquer, le fâcher.
Lui donner pour qu’il nous rende au centuple … = idée païenne ! De cela vient l’idée qu’il y aurait un jour
pour lui, et six pour nous.
Mais
nos talents, dons, aptitudes sont le capital de Dieu à faire fructifier. Je suis là pour lui et
lui dois tout.
Dieu
recherche des ouvriers. Pourquoi ? Sa vigne représente quoi ? Le drame du royaume = le manque d’ouvriers,
Mt 9.38; Jn 9.4,5. Sommes-nous les chômeurs longue durée de son royaume ? Entendons-nous l’appel de 20.6 ? Quel travail ?
Jn 4.34-38; 5.17. Etendre le royaume en y faisant entrer d’autres. Et là, soit je suis en service ou je suis hors
service.
2. “Je
sers, donc je suis” ?
Deux
problèmes : le chômage spirituel et l’esprit de revendication. Service,
travail, obéissance engendreraient des droits ? Il est vrai que tout travail mérite salaire :
Dieu ne sera jamais en dette envers personne. Mais il n’opère pas selon nos
lois de marché et de rendement (plus je travaille, plus je mérite). Notre
obéissance n’est pas le reflet de nos efforts, mais de sa grâce, 1Cor 15.10. Il n’y a pas
de FGTB pour forcer la main du Patron divin !
Notre
schéma = faux : Travail>mérite>salaire proportionnel. Devant nos plaintes et nos revendications, Dieu nous montre la
trace des clous. Je sers donc je suis ? Il m’a adopté dans sa famille donc je suis.
3. Deux
fils, et un orage Mt 21.28-32
Nous sommes les fils et les filles du Père. Et il nous demande à travailler dans sa vigne. Sa vigne ? Ou notre vigne tout autant ? Lequel
des deux aimait son père ? Et nous sommes lequel des deux ? La leçon
de Jésus est choquante ! Nous avons une tendance fâcheuse à ressembler au
fils cadet. Cf. Paul et ses deux fils, 2Tim 4.9,10,21. Laisserons-nous notre
place à quelqu’un d’autre ? L’orage menace. Que ferons-nous ?
Quel
est l’effet de tant de prédications et d’études bibliques sur moi ?
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Matthieu 9.9-17
Vin nouveau,
outres neuves
L’habit
ne fait pas le moine, mais aucun moine ne va nu à travers la vie ! Le vin
nouveau de l’Evangile, du Christ, est l’essentiel. Mais il a besoin d’outres
neuves.
1. L’homme
qui est une parabole :9-13
Lévi (= attachement). Lévite ? Un destin glorieux et une perte totale.
Péager : traitre, renégat, voleur. Réformable ? La religion n’avaitaucune influence sur lui et aucune place pour lui.
Mais le Fils de Dieu voit quelqu’un d’autre : Matthieu (= don de l’Eternel), un cadeau
de Dieu. L’appel, “Suis-moi !” suivi de l’abandon de tout : priorités,
projets. Mais le festin qui suit devient un choc frontal avec la religion, cf. Mt
15.8,9 et 23.23. La religion est pour les gens bien, Jésus pour les pécheurs.
Pour Matthieu, le début de l’enseignement de Jésus : Heureux ! (Mt 5.3)
2. L’essentiel
de la religion :14,15
Faut-il
que le nouveau disciple soit récupéré par la religion ? Qu’est-ce qui est
normatif dans la vie chrétienne ? Ici question de jeûne, chez nous des questions souvent bien différentes. Mais le problème essentiel est le même. La vie chrétienne : des coutumes et des traditions simples et
réconfortantes sans besoin de réfléchir ? Essentiellement, tu vis ta vie ? Jésus dit que c’est vivre dans la
présence de l’Epoux (suis-moi). Pas une
vie triste de devoirs, mais la joie d’aimer Dieu et son prochain. Notre vie de culte
est expression de cela, ou elle est vaine.
3. Le
besoin d’outres neuves :16,17
Le
vin nouveau est en fermentation, ce n’est pas un truc statique (quelques convictions sans plus) : il nous pénètre et
nous transforme. Besoin d’un nouveau cadre de vie. Mais sans le vin, l’outre
est superflue. Cf. les disciples perdus sans Jésus autour de la crucifixion et, de l’autre côté, l’absence de tout état de
manque à Laodicée en Ap 3.14-20. L’outre était vide !
Double
risque : des outres sans vin et du vin sans outres ! ‘Jésus-Christ en
nous’ peut-il s’exprimer dans un cadre de vie inspiré par lui ? Le suivons-nous ?
Vin nouveau, ou vieux vinaigre ?
Outre
neuve, ou “j’ai toujours fait comme ça” ?
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Mt 13.24-30,36-43
Le Royaume
envahi
Enfants
du Royaume ? Ou squatters ? Mt 7.21-23. Et si le Royaume était envahi
par des ‘étrangers’ ? Mais comment savoir, et que faire ?
1. La
grande désillusion :24-28a, 36-39
Cela
paraît si simple : Jésus sème le bon grain du Royaume dans son champ, le monde. Comment ? Cf. Jn
1.12,13; Ja 1.18; 1P 1.23. Tout va donc bien ? Non. Il y a un ennemi
actif. Lui aussi sème, il sursème. Sa semence presque pareille, mais elle
produit une plante venimeuse. En Grec : zizanie. La désillusion. La
confusion. D’où vient cet état de choses ? L’ennemi. Etre sur ses gardes.
Ne pas se laisser ‘semer’ ! Attention aux apparences ! Le mal peut être trompeur et le bien caché !
2. Le
risque à éviter :28b-30a
L’impatience des serviteurs. Déraciner toute impureté. 1Cor 5.11,13. Mais poussé trop
loin, on fera des dégâts. On n’a pas assez de discernement. Le risque d’éliminer
ceux que Dieu a pourtant accepté. Ou d’accepter ceux qui n’y sont pas réellement. Dieu attache trop de prix à une âme pour nous confier le tri. Que faire ? Veiller sur soi-même, Mt
24.42,44,48-51; 1Tim 4.16.
Mais un jusqu’à. Un terme à la patience de Dieu. Tu te fatigues de faire le bien ? Persévère. Ou
peut-être as-tu laissé du mou à ton âme. Fais-tu ce que Dieu veut que tu fasses ?
Héb 6.11,12; 2Th
3.13.
3. Le
feu et la lumière :30b, 40-43
Il y
a terreur et espoir. Terreur :
on ramassera les enfants du mal. Même pas besoin de les déraciner ! Le mal ne fleurit jamais, il dessèche. Le jugement
vient avec le feu, les pleurs et le remords. Quelle erreur de ne pas compter
avec cela ! Espoir : Enfin,
on verra les fils du Royaume, Dan 12.3. Avant, on les ignorait. Quantité négligeable. Mais Dieu voit
si on brille pour lui.
Il
faudra choisir. Quelle semence laissons-nous pousser dans notre cœur ? Un
jour, la ligne de séparation passera droit à travers l’église.
Squatter
le Royaume de Dieu : quelle tragédie !
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