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Pensées hebdomadaires
2me liste
Voici un certain nombre de courtes réflexions autour d’un texte de la Bible. La plupart ont été publiés dans le calendrier Méditations quotidiennes, que vous pouvez trouver dans les librairies chrétiennes. (Si vous voulez les reproduire ailleurs, n’oubliez pas d’ajouter la ligne suivante en dessous : Source : Méditations quotidiennes. Egbert EGBERTS, www.croiretcomprendre.be, reproduit avec autorisation.)
Etre prêt pour faire la volonté de Dieu (Nombres 2.2)
La bénédiction de Dieu enrichit. (Nombres 6.27)
Que, qui, révèlent nos plaintes ? (Nombres 11.6)
Quand l’impossible devient possible. (Nombres 14.22,23)
Vox populi, vox Dei ? (Nombres 16.3)
La saveur perdue (Nombres 21.5)
Le danger d’une demi-obéissance (Nombres 32.5)
La vraie grandeur de Marie (Jean 3.30)
Le regard et la prière (Matthieu 9.36-38)
Qui suis-je ? (Psaume 8)
Le chômage spirituel (Jacques 4.17)
L’exemple d’une prostituée (Hébreux 11.31)
Donner la main à Dieu ? (2Chroniques 30.8)
Suivre, ... ou : suivre Jésus ? (2Timothée 2.3)
Besoin ou but ? (Jean 12.27,28)
Des illuminés, ... ou des lumières ? (Matthieu 5.14)
Heureux ! (Psaume 84.5,6,13)
La mission selon Jésus (Jean 17.16-18)
Quelle mission ? (Luc 1.76,77)
Avant que ... (Jérémie 13.16)
La lumière brille déjà (Esaïe 9.1)
Aujourd’hui (Luc 19.42)
Vivre libre (Galates 5.13)
De la panique à la confiance (Marc 4.36-41)
Librement (Tite 3.14)
La foi (Marc 5.34)
Le prix à payer (Ps 22.2,3; Mt 27.45,46)
Ne joue pas : jouis ! (Ecclésiaste 12.1)
Le totalitarisme de l’Evangile (1Corinthiens 9.23)
Le Fisc du ciel (Marc 12.41)
Ecoutez-le ! (Marc 9.7)
La coupe amère (Marc 14.32)
Une histoire d’amour (Genèse 24.58)
Retour sur investissement (Matthieu 6.4,6,18)
Chômeurs devant Dieu ? (Matthieu 20.6)
La grâce ou un salaire ? (Matthieu 20.16)
Deux fils ... (Mathhieu 21.31)
Gérants (Matthieu 21.41)
En défaut d’amour (Matthieu 22.5)
En défaut d’espérance (Matthieu 24.48)
En défaut de foi (Matthieu 25.10)
La paresse (Matthieu 25.26)
---------------------------------------------------------------------------------------… ils camperont en face et tout autour de la tente
de la Rencontre. (Nombres 2.2)
Etre prêt pour faire la volonté de Dieu
Les
premiers chapitres du livre des Nombres décrivent la préparation du peuple
d’Israël en vue d’entrer dans la terre promise. A cause des ennemis nombreux,
il fallait se préparer au combat. Trois aspects de cette préparation nous
concernent tout autant.
Il
faut être inscrit sur le livre de Dieu,
ch. 1. Moïse devait compter ceux qui étaient aptes à combattre. On n’était pas
inscrit sur le rôle en vue du repos (mon nom y est, tout va bien !), mais
en vue du combat. Etre inscrit dans le livre de vie de l’Agneau est d’un
grand repos. Mais ce n’est pas de tout repos : c’est être enrôlé dans
l’armée du Seigneur, Eph 6.10-19.
Il
faut être centré sur la présence de Dieu, ch. 2. Le verset cité en entête nous rappelle
cette disposition. Dieu est le point focal de notre vie. La tente de la Rencontre
nous rappelle que cela est en vue de le rencontrer. Dieu n’est pas une
autorité de tutelle lointaine. Nous vivons à partir de la rencontre entre lui
et nous devant son trône, Ex 25.22), sur la base du sacrifice (Ex 29.42,43) et exprimé
par le don de soi (Ex 30.6,36).
Il
faut être sensible à la direction de Dieu, ch. 9. La vie ne tourne pas autour de nous. Seuls ceux
qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu, Rom 8.14. Nous
sommes parfois trop pressés de chercher sa direction, et souvent trop
indolents. Le résultat se voit dans l’issue de nos combats.
Suis-je prêt, préparé, pour le combat d’aujourd’hui ?
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C’est ainsi qu’ils mettront mon nom sur les
Israélites, et je les bénirai. (Nombres 6.27)
La bénédiction de Dieu enrichit
Comment
faire face à une nouvelle journée, à une nouvelle épreuve, à une nouvelle situation,
ou à l’épreuve redoutable de la même situation encore et encore ? Avant le
départ du peuple d’Israël pour la Terre sainte, Dieu donne la réponse à cette
question. Il veut mettre son nom sur son peuple. C’est le sens même de la
bénédiction. Son nom tient lieu de sa personne. Bénir et être béni veut
dire : tu ne vas pas seul, Dieu va avec toi, devant toi, en toi, et il
fermera ta marche. Cette triple bénédiction n’est pas sans rappeler la présence
du Dieu trinitaire. Elle parle de trois choses indispensables dans la vie de chaque
jour.
Dépendance, :24. Se savoir dépendant
de Dieu ajoute une grande stabilité à la vie. C’est un des secrets de la vie de
Jésus. C’est l’unique source de la vraie richesse (Pr 10.22). Si Dieu ne te garde
pas, toute autre garde est vaine.
Suffisance, :25. ‘Faire briller sa
face’, c’est sourire. Quand Dieu te sourit, il y a suffisance. Il est le pain
de vie, l’eau vive et sa grâce suffit. Mais rien ne suffit à qui Christ ne suffit
pas.
Assurance, :26. Devant l’inquiétude
du lendemain, quelle assurance : Il tourne sa face vers la prière du misérable,
Ps 102.18. Béni soit l’homme qui se confie en l’Eternel, et dont
l’Eternel est l’assurance ! (Jér 17.7) Oui, il a une grande paix celui qui vit
sous le regard de Dieu.
Cette bénédiction n’est pas une formule à répéter machinalement, mais une prière qui nous ramène
à l’essentiel.
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Nous sommes privés de tout, rien que de la manne,
toujours de la manne ! (Nombres 11.6)
Que, qui, révèlent nos plaintes ?
Nous
sommes harcelés par beaucoup d’ennemis. Il y a ceux de l’extérieur, de plus en
plus nombreux dans le climat actuel d’intolérance croissante. Mais il y a aussi eux de
l’intérieur : la jalousie, la critique, l’orgueil et tant d’autres. Quand
on veut avancer avec Dieu, il faut les prendre plus au sérieux encore que les
ennemis du dehors. Ils sont mortels. Les tolérer équivaut à se faire l’ennemi
de Dieu…
L’esprit
plaintif est de ces ennemis-là. Comme dans ce monde, on n’aura jamais tout ce
qu’on veut, cet esprit coule des jours malheureux. Jamais content. La joie de
manger la manne est remplacée par le dégoût du pain de Dieu. Qui sont les
premiers à se plaindre ? Un ramassis d’individus obsédé par l’envie
d’autre chose. Des gens pour qui la vie se résume à bien manger. Des gens qui
suivent Dieu sans lui être réellement attachés. Et si nos plaintes révèlent le
croyant, ou plutôt l’incroyant, qui se cache en nous ?
Savons-nous être reconnaissant ? Avons-nous appris à être contents en toutes
circonstances avec ce que nous avons, comme l’apôtre Paul en Philippiens 4.11-13 ?
Je peux tout par celui qui me fortifie,
dit-il. Il n’a jamais perdu son contentement du pain de Dieu. Quant aux gens
plaintifs de ce texte, on les a enterrés dans les ‘tombeaux de la convoitise’. La
reconnaissance est essentielle à la survie.
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[Ceux] qui n’ont
pas écouté ma voix, tous ceux-là ne verront pas le pays. (Nombres 14.22,23)
Quand l’impossible devient possible
Comment est-il
possible de perdre 40 ans dans un désert qui aurait dû être vaincu en quelques
mois ? Courons-nous un risque semblable de perdre notre temps ?
Dieu
semble demander l’impossible.
Il promet un pays fantastique, MAIS il y a des géants. Dieu,
demande-t-il l’impossible ? Regardez les demandes impossibles de
Jésus : Mt 5.39-48; 6.33,34; 14.16; 19.21; 28.19. Peut-on vivre en
chrétien dans notre monde ? Ne vaut-il pas mieux retourner et vivre
une vie chrétienne selon nos petites possibilités, une vie d’excuses à
Dieu ? Quand Dieu ordonne l’impossible, se pointe la tentation de
retourner à la petite vie de nos possibles.
Pouvons-nous
apprendre à voir l’impossible autrement ? Il y a deux équations dans cette
histoire : Promesse + obstacle = impossible. Ou : promesse + obstacle
+ Dieu = possible. Ce ‘+ Dieu’ est l’œuvre du divin ophtalmologue. Rappelez-vous
du serviteur d’Elisée en 2Rois 6.15-17. Je ne dois pas être un géant, mais
regarder tout géant à la lumière de Dieu.
Courons-nous
un même risque d’incrédulité ?
L’incrédulité, c’est persister à voir le monde sans le ‘+ Dieu’ de Caleb. Le
vrai impossible pour nous devrait être de vivre sans obéissance à Dieu. La promesse
merveilleuse s’est changée en 40 ans de jugement : ils ont péri. Pourquoi ?
Ils n’ont pas voulu aller au bout avec Dieu, parce qu’au fond, ils vivaient
une vie sans Dieu.
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Tous les membres de la communauté sont saints et le
Seigneur est au milieu d’eux. Pourquoi
vous élevez-vous au-dessus de l’assemblée du Seigneur ? (Nombres 16.3, NBS)
Vox populi, vox Dei ?
Les
chapitres 16 et 17 du livre des Nombres sont d’une grande actualité. Ils
décrivent la tentative démocratique du peuple de Dieu : vox populi, vox
Dei, la voix du peuple est la voix de Dieu. Les responsables actuels ont
fait leur temps, et il est grand temps qu’une nouvelle génération de leaders reprenne
la direction des opérations. Fini les vieux, place aux jeunes ! Quant à
Dieu, il est laissé de côté comme une quantité négligeable. “Tout le monde est
saint, tout le monde est égal. Laissez donc le choix au peuple et vous verrez
qu’il nous choisira.” C’est vieux comme le monde et ça marche en chaque génération
comme si on venait de l’inventer.
Notons l’inconscience
de la démarche : pas besoin de modèles, tout le monde est pareil. C’est le
nivellement par le bas. Notons leur insouciance : ni vrai projet, ni
vraies valeurs, ni vrai courage, ni disposition au sacrifice. Moi, moi, moi, et
sans moi le déluge. Et que dire de leur total manque de clairvoyance
qui laisse Dieu hors des calculs ?
Qu’est-ce qui caractérise un leader ? Nombres 17.20 nous le dit.
Derrière ce bâton fleuri, c’est le fruit d’une vie. Ce bâton sera caché et seulement
accessible par le propitiatoire, image de la croix. C’est l’image du fruit
d’une vie qui a connu quelque chose de la croix du Christ. Le leader que Dieu
cherche est celui qui a appris à trembler devant lui. C’est son ignorance, son
inconscience de Dieu qui perd Coré. Aaron a appris la dure leçon de vivre devant
Dieu. Et nous ?
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… nous sommes dégoûtés de la manne, cette
nourriture de misère ! (Nombres 21.5)
La saveur perdue
Comment,
les Israélites ont-ils pu perdre la saveur de leur foi (cf. Mt 5.13) ? Ils
avaient “l’âme trop courte” (:5 litt.). La cause de leur insatisfaction était
tout trouvée. Ils en accusaient : Dieu (ses promesses sont des paroles en
l’air, la vie chrétienne ne marche pas …), Moïse (si seulement on avait un
autre pasteur …), le désert (mes circonstances sont impossibles) et la
manne (la Bible ne me dit plus rien). En agissant ainsi, ils ont fini par provoquer
la colère de Dieu pour quelque chose d’aussi banal qu’un peu de critique de
Dieu et des autres ! Est-ce un risque que nous courons encore
aujourd’hui ? Le jugement de leur péché ramena enfin un peu de bon sens. Ils
se reconnurent coupables et se remirent à valoriser la prière.
Tout change
alors. La plaie dans leur cœur fut guérie par un moyen unique, immérité,
indispensable et urgent, un moyen pour susciter leur repentir. Un moyen donné
par Dieu et garanti par sa parole. Un moyen disponible pour tous, mais qu’il faut
faire sien personnellement. Un moyen immédiatement efficace. Un moyen de mort
comme chemin de la vie. C’est ici la source intarissable d’une nouvelle passion
pour Dieu.
Jésus s’identifiera à ce serpent d’airain en Jean 3.14. Comme ce peuple,
nous perdons parfois le goût de Dieu. C’est le regard de la foi qui nous fera retrouver
la saveur perdue. Ce qui nous semble l’impasse de la mort à soi s’ouvrira devant
nous sur l’avenue d’une vie nouvelle.
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… ne nous fais point passer le Jourdain. (Nombres 32.5)
Le danger d’une demi-obéissance
Ne pas
passer le Jourdain, arrêter les frais, limiter son engagement, ne pas être
fanatique. Après tout, cela ne fera pas de nous des mauvais chrétiens ! Qui
ne connaît pas ce genre de raisonnements intérieurs ?
Moïse donne cinq
raisons pour déclarer mauvaise leur ‘bonne idée’: C’est de l’égoïsme,
v. 6. Quelqu’un a défini le péché comme “Mon droit de penser à moi”. C’est
décourager les autres, v.7. La réussite dépend de l’unité et de la mise
en commun des ressources. C’est oublier les erreurs du passé, v. 8-11,
cf. No 13,14, lorsque la volonté de Dieu
n’avait pas été pleinement suivie. C’est encore mal choisir son
modèle, v. 12. Qui cherchons-nous à imiter ? C’est enfin laisser
Dieu hors de ses calculs, v. 14,15. Avaient-ils demandé son avis ? La
colère de Dieu était-elle devenue une notion absente ?
Le remède
s’exprime en trois mouvements : Repentance—ils changent leur
projet, (16,23). Obéissance—la réponse à une demi-obéissance est une
obéissance complète ! Non seulement cela, mais ils acceptent la place
du plus grand risque, (17,18). L’obéissance est la clé à la maturité, (31).
Confiance—Ils s’exposent à une vie sans garantie, et sont donc dans
l’obligation de faire confiance à Dieu en tout, (26,27).
Nous
choisissons tous le niveau de notre vie chrétienne. La demi-obéissance nous
guette autant qu’eux. Et le même remède est à notre disposition.
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Il faut qu’il croisse et que je diminue. (Jean 3.30)
La vraie grandeur de Marie
En cette semaine de l’Assomption, j’aimerais vous inviter à considérer l’exemple de Marie.
La vie de Marie, mère de Jésus, est un modèle de l’oubli de soi. Elle manifeste
pleinement cette grâce de diminuer pour que Christ devienne grand. Dans la
culture religieuse de nos pays francophones, on se souvient encore un peu des stations de la croix. Une station est un arrêt
pour réfléchir avant de repartir. Voici les quatre stations vers l’oubli de soi
dans la vie de Marie.
La
1e station :
l’écoute du Christ,
Luc 2.48-50. Voici la première parole du Christ dans la Bible. Dans sa vie,
Marie a dû apprendre à se taire pour l’écouter, même quand c’était difficile à
comprendre. Nous repartons diminués dans notre opinion de nous-mêmes, mais grandis
d’avoir écouté le Christ.
La
2e station :
la soumission à Christ, Jn 2.1-5. Marie a dû apprendre à abandonner sa
volonté et laisser Dieu libre, sans vouloir tout organiser, sans devenir
l’agent du Christ ! Elle repart diminuée dans son orgueil. Mais la vraie
grandeur découle d’une vraie soumission.
La
3e station :
la crucifixion avec Christ, Mc 3.31-35. Marie a dû abandonner ses
droits, même légitimes. Une nouvelle famille est fondée sur la croix (Cf. Jn 19.26,27). Comment
repartir de là ? C’est le miracle de l’Evangile : celui qui meurt avec
Christ revit, Gal 2.19,20.
La
4e station :
la vie en Christ, Act 1.12-14. Voilà Marie à l’avant-dernière place.
Pas besoin de briller, d’exiger, mais le repos dans le service.
Repartir ? Seulement quand viendra l’appel ultime.
“Seigneur, accorde-moi la grâce de diminuer.”
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Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle,parce qu’elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n’ont point
de berger. Alors il dit à ses disciples : “La moisson est grande, mais il
y a peu d’ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers
dans sa moisson.” (Matthieu 9.36-38)
Le regard et la prière
Regard étonnant du Fils de Dieu ! Ce regard posé sur la foule ne le
pousse ni aux statistiques, ni à la crainte, ni à l’indifférence, mais à la
compassion. Il voit la solitude individuelle de chacun dans cette foule et il y
voit une moisson pour le royaume de Dieu. Alors, après cela, son regard se pose
sur ses disciples. Il ne les envoie pas encore. Il ne les engage pas encore à
aller. Il leur ordonne de prier.
Avant de nous envoyer, Jésus veut que nous priions pour qu’il envoie
quelqu’un. L’urgence n’est jamais telle que nous pouvons nous dispenser de
cette prière. Car la moisson est bien plus vaste que ce que nous pouvons en
voir et notre meilleure volonté ne peut suffire à la tâche. Il faut que le Maître
envoie quelqu’un. Les foules de notre temps attendent ce quelqu’un. Dieu attend
pour l’envoyer. Il attend notre prière. Et qu’attendons-nous ?
Notre
regard est trop souvent dénué de compassion. Nous voyons la foule et nous
pensons aux actions d’éclat pour l’atteindre. Ou à l’impossibilité de
l’atteindre. Dieu pense à la prière. Ensuite, il envoie pour moissonner.
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Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de
lui ? (Psaume 8.5)
Qui suis-je ?
Il y a longtemps (au douzième siècle), Aelred de Rievaulx, a écrit le
texte que voici sur cette question et ses mots n’ont rien perdu de leur
actualité.
“Merveilleuse
créature, à quoi t’es-tu abaissée, alors que tu n’avais que le Créateur
au-dessus de toi ? Tu aimes cette terre, mais tu es plus grande qu’elle. Tu
admires le soleil, mais tu es toi-même plus brillante que le soleil. Pourquoi
tant de philosophie sur la localisation et le mouvement du ciel, quand tu es
plus sublime que le ciel ? Tu cherches les causes de créatures, mais n’es-tu
pas toi-même plus mystérieuse ? En doutes-tu, alors que tu juges de toutes ces
choses et qu’elles ne peuvent en faire autant à ton égard ? Etudie tout
cela si tu veux, mais ne te laisse pas séduire et même ne te passionne pas pour
ces études. Aime plutôt celui qui t’a mis à la tête de cet univers et ne t’y apas soumise.
L’univers ne t’est pas soumis pour que tu t’en trouves plus heureuse, mais Dieu a voulu être celui qui te donnerait cet honneur, pour qu’en
lui tu reconnaisses celui qui fera ton bonheur. Pourquoi t’attacher à des
beautés éphémères, quand ta beauté à toi, ni la vieillesse, ni la maladie, ni
la mort même ne peuvent la flétrir ? Ce que tu cherches, continue à le
chercher, mais ailleurs. Cherche ce qui peut combler ton désir et tu trouveras
le repos.”
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Si quelqu’un sait faire le bien et ne le fait pas, il
commet un péché. (Jacques 4.17)
Le chômage spirituel
Le taux de chômage spirituel dans l’Eglise n’a jamais fait l’objet de
statistiques. Toujours est-il que beaucoup de choses ne sont pas faites qui
devraient pourtant être faites. Pourquoi cela ? L’histoire que voici en
explique certainement une des raisons.
"Qui est responsable ?
Voici l’histoire de quatre personnes : MM. TOUTLEMONDE, QUELQU’UN,
N’IMPORTEQUI et PERSONNE. Il y avait une tâche importante à faire et on demanda
à TOUTLEMONDE de la faire. N’IMPORTEQUI aurait pu la faire; mais PERSONNE ne la
faisait. QUELQU’UN se fâcha parce que c’était le travail de TOUTLEMONDE.
TOUTLEMONDE pensait que N’IMPORTEQUI pouvait bien le faire; mais
PERSONNE ne réalisait que TOUTLEMONDE ne le ferait pas. Finalement, TOUTLEMONDE
en voulait à QUELQU’UN et PERSONNE accusait N’IMPORTEQUI."
Jésus
a dit que pour l’honneur, nous devions préférer la dernière place. Mais pour le
travail, la Bible dira plutôt le service, nous devrions aspirer à être dans le
peloton de tête.
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C’est par la foi que Rahab la prostituée ne périt pas
avec les non-croyants, parce qu’elle avait accueilli pacifiquement les espions. (Hébreux 11.31)
L’exemple d’une prostituée
Ce n’est pas souvent qu’une prostituée nous est citée en exemple. Mais
ici, quel exemple lumineux de la foi qui sauve !
Elle a eu d’abord une foi fondée sur des faits objectifs. Elle a
su ce que le Dieu d’Israël avait fait en Egypte, quelques 40 ans plutôt, et
chez les peuples voisins très récemment (voir Josué 2.9-11). La foi n’est pas
une illumination (“Je voudrais bien avoir votre foi !”), mais une
prise de connaissance de faits. Christ est venu, il est mort, il a été vu
vivant en chair et en os depuis sa mort. Mais ces faits, beaucoup les
connaissent. A Jéricho, toute la ville en savait autant que Rahab.
Elle a pris le risque de la foi. Elle a décidé de choisir, de se
mouiller, de s’engager au risque de sa vie. Elle a joué sa vie ... et elle a
gagné. La foi est toujours un engagement. C’est prendre parti coûte que coûte.
“Celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera”, a dit Jésus.
Elle a eu une foi pour les autres. Elle savait que le Dieu
d’Israël était Dieu. Elle savait que les jours de son monde étaient comptés.
Elle voulait sauver le plus grand nombre. Quelle sacrée femme ! Elle a rempli
toute sa maison (Josué 2.18,19). Elle a dû expliquer pourquoi l’unique voie de
salut passait par sa maison. Au risque d’être dénoncée comme traîtresse.
Dieu
aime ceux qui sont prêts à se perdre pour lui. Etes-vous de ceux-là ?
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Donnez la main à l’Eternel. (2Chroniques 30.8)
Donner la main à Dieu ?
Voilà une bien curieuse exhortation du roi Ezéchias (environ 700 ans avant Jésus-Christ) à son peuple pour
qu’il revienne au Dieu de l’Alliance. Sa motivation était qu’ainsi le peuple jouisse à
nouveau de la protection et de la bénédiction divine. Après un temps
d’apostasie grave sous le règne de son père, Ezéchias avait eu à cœur de conclure une
alliance avec l’Eternel et il dit à son peuple : “Cessez d’être négligents
!” (29.10,11).
Donner la main à Dieu. Ce n’est pas dire “bonjour” à Dieu.
Ezéchias n’invite pas non plus son peuple à quelque expression corporelle
nouvelle pour titiller sa foi. En fait, c’est tout le contraire. Il s’agit de quelque chose du même genre que ce
dont parle l’apôtre Paul en Gal 2.9, où la main droite donnée exprimait la
communion et une reconnaissance mutuelle. Donner la main à Dieu, c’est
s’engager solennellement. C’est lui dire : “Seigneur, nous voulons te
suivre à nouveau. Nous nous détournons de nos négligences et nous te promettons
fidélité.”
C’est en fait ce que nous disons chaque fois que nous venons à la table
du Seigneur. La coupe, n’est-elle pas la représentation du sang de l’alliance, ce lien qui nous libère ? En
buvant ainsi la coupe devant lui, c’est comme si nous lui donnons la main.
“Seigneur, par ta grâce tu peux compter sur moi.”
Donnons
la main à Dieu, aujourd’hui.
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Souffre avec moi comme un bon soldat du Christ-Jésus. (2Timothée 2.3)
Suivre, ... ou : suivre Jésus ?
Qu’est-ce que Paul voulait dire à Timothée ? De venir le rejoindre en
prison ? Bien sûr que non ! D’entamer une grève de la faim pour la libération
de l’apôtre ? Non plus. De ne pas oublier Paul dans ses prières ? Peut-être pas
vraiment ça non plus ! Je pense que Paul veut parler du genre de vie chrétienne que mène
Timothée. Il ne dit pas : sois assidu avec moi au culte. Mais souffre
avec moi comme un bon soldat de Jésus.
N’est-ce pas le cri de cœur de beaucoup de frères et sœurs qui ont
décidé de tout donner, missionnaires ou martyrs, prédicateurs ou membres des
églises maisons en terre persécutée ? Nous sommes engagés avec eux dans le même
combat.
Vivre en chrétien, c’est lutter pour la cause de Christ, c’est être zélé
pour l’Evangile. C’est en faire la priorité de sa vie qui met tout le reste de nos occupations à
la deuxième place. C’est tourner le dos à la médiocrité, à l’indifférence et à
l’individualisme. C’est avoir le courage d’être différent parce qu’obéissant.
C’est discerner les temps, évaluer le coût et s’engager. C’est abandonner les
habitudes qui déplaisent à l’Esprit de Dieu et qui nous rendent inutiles pour
le Maître.
Nous ne sommes pas appelés à suivre, mais à suivre Jésus.
Ce n’est pas la même chose.
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... Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à
cette heure !
Père, glorifie ton nom ! (Jean 12.27,28)
Besoin, ou but ?
La mort rôde autour du Seigneur Jésus. Ses ennemis complotent pour le
perdre. Dans le cœur de Judas, les ténèbres ont pris le dessus. Jésus sait ce
qui l’attend : "Mon âme est troublée et que dirai-je ? ... Père, sauve-moi
de cette heure ?" Qu’aurions-nous prié ? Que prions-nous ?
Sommes-nous orientés par nos besoins ou par nos buts ? Grâce à Dieu, le
Seigneur a vu le but pour lequel il est venu et, au lieu d’être sauvé de cette
heure, il nous a sauvés en cette heure. Les douze légions d’anges—le besoin du
moment—restent dans leurs casernes célestes. La croix attend sur la colline
hideuse de Golgotha.
"J’ai besoin" ou "Je dois" ? A quoi, Dieu vous
a-t-il appelé ? Quel est, ou devrait être, votre ministère dans le royaume de
Dieu ? N’est-ce pas vrai que si nous ne voyons que nos besoins, nous passerons
totalement à côté du plan de Dieu pour notre vie ? Comme Jésus, nous
devons dépasser nos besoins et nous consacrer à l’œuvre de Dieu. Alors, toutes
ces choses nous seront données par-dessus.
"Que
veux-tu que je fasse ?" est un meilleur guide pour notre carrière et pour
notre vie que "Qu’est-ce que j’aimerais faire ?"
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Vous êtes la lumière du monde... (Matthieu 5.14)
Des illuminés ... ou des lumières ?
Comment savoir si nous sommes oui ou non une secte ? Cela dépend de
quoi ? Parfois, on entend dire : “Ce ne sont que des
illuminés !” Fort bien. Un illuminé, selon Larousse, est quelqu’un
qui suit “aveuglément, sans critique, ses intuitions ou une doctrine considérée
comme révélée”. Il faut dès lors constater que notre pays connaît encore
passablement d’illuminés, tant dans le monde religieux que dans le monde des
idées au sens plus général. La critique, la vraie, celle qui est réfléchie,
raisonnée, fondée, est plutôt rare. On gobe tout, du pape à l’athéisme, du Bouddhisme à l’évolutionnisme. Est-ce
votre cas ? Est-ce que cela s’applique à votre foi, fut-elle “protestante” ?
Alors, vous voilà dans le camp des illuminés !
Si
nous voulons suivre le Christ, nous ne sommes pas invités à un comportement
d’illuminés. Nous ne devons pas croire que nous baignons dans la lumière, nous
devons plutôt répandre la lumière. Vous êtes la lumière du monde.
Comme Christ était la lumière du monde. Vaste programme que
celui-là. Ce n’est pas le moment d’enterrer notre intelligence : nous aurons
besoin de toute notre intelligence, de toutes nos émotions, de toute notre
volonté. Ne soyons pas des illuminés, mais illuminons.
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Heureux ceux qui habitent ta maison ! ... Heureux les hommes dont la force est en toi ! ... Heureux
l’homme qui se confie en toi ! (Psaume 84.5,6,13)
Heureux !
Etes-vous heureux d’appartenir à Dieu ? Non pas seulement d’être sauvé,
mais de le connaître, “l’Ami qui ne saurait changer” ? Non pas seulement
de ne plus jamais être seul, mais d’être à lui ? C’est ce dont chante le
psalmiste dans ce texte. “Heureux ceux qui habitent ta maison !” Il faut
peut-être avoir passé par l’expérience de l’absence de Dieu pour estimer à sa
juste valeur sa présence. Les fils de Qoré, auteurs de ce psaume, avaient vécu
cette absence, cf. Ps 42 et No 16. On a l’impression que ce souvenir était gravé dans leur mémoire collective. Or, comment retrouver ce bonheur d’être à
Dieu ?
Cela dépend en qui nous cherchons notre force, et donc : par quel principe
nous vivons. Si nous vivons tous les jours de nos propres moyens, de nos
propres ressources, comment trouverions-nous assez de ressort lorsqu’il fera
nuit dans notre âme ? “Heureux ceux dont la force est en toi !”
Cela
dépend en qui nous nous confions. C’est un choix à faire. A qui ferez-vous confiance ? A vous-même, aux autres ou au Seigneur (:11) ? Le système D du chrétien, ce n’est pas
la Débrouille, mais c’est le Dieu éternel, lui qui est un soleil et un
bouclier. “Heureux celui qui se confie en toi !”
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Ils ne sont pas du monde... Sanctifie-les par la vérité... Je les
ai envoyés dans le monde. (Jean 17.16-18)
La mission selon Jésus
Deux affirmations et une prière : toute la stratégie missionnaire de
Jésus se tient en ces quelques mots.
Pas du monde. La conversion
nous arrache au monde présent et nous introduit dans le royaume de Dieu. Nul ne
peut être envoyé avant d’avoir été arraché. Celui qui est encore ami du monde
ne peut être utile à Jésus-Christ. Afin que l’amour pour le monde puisse
naître, il faut que meure l’amitié du monde.
Sanctifie-les. C’est l’étape
intermédiaire. Avant d’être envoyés, nous devons être sanctifiés. La vérité de
la Parole doit nous remplir et laisser sa marque en nous. Pourquoi ? Parce que
Christ n’envoie que des mis-à-part, des “commandos”, des hommes et des femmes
qui lui sont entièrement acquis. Pas des gens parfaits : leur formation n’est
pas encore finie, loin s’en faut; mais des gens marqués à tout jamais.
Dans
le monde. Des amis de Dieu, envoyés dans le monde à l’image de Christ. Ils sont différents. Ils
sont chargés d’un message. Ils sont le message.
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Tu marcheras devant le Seigneur pour préparer ses
voies, pour donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon de ses
péchés. (Luc 1.76,77)
Quelle mission ?
Deux mille ans se sont écoulés. Le Messie est venu. Sa mort a ouvert la voie
au pardon. Il est ressuscité contre toute attente et est remonté dans la gloire
auprès de son Père. Il nous a laissé la promesse de son retour. Et il nous a
laissé la même mission que celle que Dieu avait donnée à Jean-Baptiste. Presque
deux mille ans se sont écoulés et des innombrables milliers de disciples de Jésus ont rempli cette mission, souvent au prix de leur vie. Grâce à eux, nous sommes
ici. Mais grâce à nous, qui seront là demain ?
Voici notre mission : Marcher devant lui. Personne ne peut parler
de lui à moins de marcher devant lui. “Marche devant ma face et sois intègre”
(Gen 17.1).
Préparer ses voies. Nous marchons
dans ses traces, mais le Seigneur veut aussi marcher dans les nôtres, là où nous aurons
préparé son chemin par notre témoignage en actes et en paroles.
Donner connaissance du salut. Nous
sommes envoyés au milieu des ignorants, des gens pour qui le salut n’a rien à
voir avec la mort et la résurrection de Christ. Des gens qui se battent avec
les conséquences du mal dans leur vie ... ou qui ne se battent plus. Nous devons
leur annoncer la bonne nouvelle du pardon, du Père qui attend le prodigue.
Est-ce
votre mission ?
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Rendez gloire à l’Eternel, votre Dieu, avant qu’il
fasse venir les ténèbres, avant que vos pieds viennent buter contre les
montagnes du crépuscule; vous attendrez la lumière, et il la changera en ombre de mort, il la
réduira en épaisse nuée . (Jérémie 13.16)
Avant que ...
Il y a un temps pour se tourner vers le Seigneur. Il y a aussi un temps
où l’occasion sera derrière nous, un temps où la lumière se changera en
ténèbres. Il y a des gens dont les “pieds butent contre les montagnes du
crépuscule” et c’est affreux. Ils ont laissé passer le temps. Reviendra-t-il ?
On ne se moque pas de Dieu. Il est lent à la colère. Il aime pardonner.
Il a donné son Fils, son Fils unique ! pour nous sauver de la mort. Mais
sa patience prendra fin, non seulement à la fin des temps, mais aussi dans
notre vie. Rendre gloire à Dieu n’est pas une chose à réserver pour ses vieux
jours quand on aura plus de temps. C’est maintenant ... ou peut-être jamais. Et
jamais dure très longtemps ...
Cela
ne s’adresse pas seulement à ceux qui n’ont jamais plié le genou devant le
Christ. Jérémie parle aux Juifs, au peuple de Dieu. Ils croyaient encore, mais
ils ne lui rendaient plus gloire. Ils étaient trop préoccupés par eux-mêmes. Si
cela devait être notre cas, faisons attention aux “avant que” de ce texte. Il y
va de notre avenir.
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Le peuple qui marche dans les ténèbres voit une grande
lumière; sur ceux qui habitent le pays de l’ombre de la mort une lumière
resplendit. (Esaïe 9.1)
La lumière brille déjà
Le Messie viendra, et lorsqu’il apparaîtra, nos souffrances auront pris
fin. Il viendra pour recevoir la domination, il établira la paix et régnera sur
le trône de David à Jérusalem. Tous ceux du peuple d’Israël qui lisaient ce
chapitre d’Esaïe arrivaient à cette conclusion. La lumière viendrait chasser
les ténèbres. Ainsi, quand les foules reconnaissent en Jésus le Messie, ils
veulent le faire roi, Jn 6.14,15. “Seigneur, est-ce en ce temps que tu
rétabliras le royaume pour Israël ?” demandent les disciples après la
résurrection, Act 1.6.
Mais le règne n’est pas venu. “Nous espérions la lumière, et voici les
ténèbres; la clarté, et nous marchons dans l’obscurité.” (Es 59.9) Nous
marchons par la foi, mais c’est parce qu’il le faut bien. Il vient pour régner,
mais cela semble toujours être pour “demain”. Manifestement, le Roi glorieux
n’est pas encore là et nous le suivons encore à travers la vallée de l’ombre de
la mort.
Pourtant,
la lumière est venue briller dans la nuit. Mais elle ne brille que pour
ceux qui marchent dans les ténèbres. Elle demeure inaccessible à ceux qui se
dorent dans leur propre lumière. Mais sur les pauvres, sur les humbles, sur les
petits, et nous le sommes si nous lui appartenons, la lumière a
resplendi. Nous ne voyons pas encore que tout lui est soumis. Mais nous le
voyons, couronné de gloire, Héb 2.8,9. Il est venu briller dans nos vies et
nous nous sommes mis à travailler avec lui pour préparer “demain”. Pour ceux
qui suivent l’Agneau de Dieu, et seulement pour eux, il y aura des lendemains qui
chantent.
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Si tu connaissais, toi aussi, en ce jour, ce qui te
donnerait la paix ! Mais maintenant c’est caché à tes yeux. (Luc 19.42)
Aujourd’hui
Il ne nous est pas demandé de connaître l’avenir. Jamais, Dieu ne nous
reprochera notre ignorance des choses futures. Bien sûr, nous en connaissons
certaines : Christ va revenir; tous seront jugés; avant cela, il y aura des
jours difficiles, particulièrement pour les croyants. Mais le reste, tout ce
pourquoi les gens vont consulter des voyantes ou leurs horoscopes, tout cela nous
est caché.
A Jérusalem, ce jour des rameaux qu’évoque notre texte, c’est le présent qui est caché. Les
larmes aux yeux, le Fils de Dieu constate l’aveuglement des habitants de la
ville. Leur cœur sans repentance les empêche de voir l’essentiel. Voilà
l’accomplissement de tous leurs désirs et la réponse à leur languir après la
paix. Voilà le Messie de Dieu promis. Voilà l’espérance vivante d’Israël. Et
ils ne le connaissent pas. C’est caché à leurs yeux. C’est affreux !
Connaissons-nous
le présent ? “Aujourd’hui, si vous entendez sa voix,
n’endurcissez pas vos cœurs...” (Héb 3.7-4.13). Nos cœurs, connaissent-ils la
paix que donne ce Jésus-Christ ? C’est la paix qui accompagne l’obéissance à sa
volonté. La paix qu’il avait, même à quelques jours de la croix.
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Frères, vous avez été appelés à la liberté; seulement
ne faites pas de cette liberté un prétexte pour vivre selon la chair, mais par
amour, soyez serviteurs les uns des autres. (Galates 5.13)
Vivre libre
Nous nous souviendrons à la fin de ce mois de janvier de la libération du camp d’Auschwitz. Pour la plupart
de nous, cela ne veut pas dire beaucoup. Peu ont connu l’oppression des années
sombres de la guerre. Les plus âgés parmi nous se rappellent pourtant encore très
bien la venue des premiers soldats alliés. Ils étaient libres ! Le cauchemar de
l’oppression était fini. Ils pouvaient reprendre leur vie d’avant la guerre.
Mais ils ont vite découvert que plus rien n’était comme avant. Le monde avait
changé. Il fallait apprendre à vivre libre dans un nouveau monde. Et ce n’était
pas si simple.
Vivre libre. Le savons-nous ? Sous l’oppression, beaucoup d’hommes
sont devenus des loups pour l’autre.
L’occupant encourageait la dénonciation et cherchait à forcer un esprit d’unité
à sa façon. La liberté, par réaction peut-être, a vu surgir l’individualisme et
le matérialisme à outrance. Vivre libre
? Un art difficile à maîtriser.
L’apôtre
voulait enseigner cet art aux chrétiens galates de son temps. Au lieu de se laisser aller à
l’oubli, à l’indifférence et à l’égoïsme, ils devaient chercher à se souvenir,
à être reconnaissants et à servir. Le monde que nous avons découvert, une fois
libérés par le Christ, est différent; c’est le monde nouveau du royaume de
Dieu. Nous ne pouvons y vivre comme avant. Libérés de nous-mêmes, nous devenons
les serviteurs des autres.
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... une forte bourrasque... un grand calme... une
grande crainte... (Marc 4.36-41)
De la panique à la confiance
L’ordre dans lequel apparaissent les éléments de ce
récit est d’une grande importance. La présence du Christ permet de passer de la
bourrasque, par le biais du calme, à la crainte de la foi et de la vie. Sans
lui, et c’est une expérience commune, on passe de la bourrasque, par le biais
de la crainte, au silence de la mort.
Christ ne reproche pas aux disciples qu’ils l’aient
réveillé. Après tout, c’est bien là le propre des tempêtes : nous pousser à
prier et à implorer celui qui “ne sommeille ni ne dort”. L’épreuve qui doit
produire en nous la patience nous force à prier, cf. Ja 1.2-5 : Mes frères, quand vous passez par toutes
sortes d’épreuves, considérez-vous comme heureux. Car vous le savez : la
mise à l’épreuve de votre foi produit l’endurance. Mais il faut que votre
endurance aille jusqu’au bout de ce qu’elle peut faire pour que vous parveniez
à l’état d’adultes et soyez pleins de force, des hommes auxquels il ne manque
rien. Si l’un de vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu qui la lui
donnera, car il donne à tous généreusement et sans faire de reproche.
Mais Christ leur reproche leur manque de foi, leur
panique, pendant que lui, le Maître, est présent. La panique doit céder
au calme et à la confiance. C’est ainsi que nous verrons la délivrance que Dieu
nous prépare et qui nous apprend la crainte, celle de nous savoir aimés et
protégés à tel point.
Rien
n’a changé depuis. Pour ceux qui l’ont reçu dans leur vie, il est toujours
présent dans le tumulte, même s’il paraît dormir. C’est donc dans le calme et
la confiance que sera notre force, Es 30.15. Celui qui fait confiance au
Seigneur ne sera pas confus.
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Il faut que les nôtres aussi apprennent à exceller
dans les œuvres bonnes, pour subvenir aux nécessités urgentes, afin de ne pas
être sans fruit. (Tite 3.14)
Librement
Voici une page de Martin Luther :
A moins que quelqu’un soit déjà un croyant et un Chrétien, ses œuvres n’ont aucune valeur. Elles sont insensées, des péchés condamnables, car quand
les œuvres bonnes sont avancées comme la raison de notre justification, elles
ne sont plus bonnes.
Bien que Christ existait pleinement en forme de Dieu (Phil 2.6), de
sorte qu’il n’avait besoin d’aucune œuvre ou d’aucune souffrance pour être
sauvé, cependant, il n’était pas fier et ne s’arrogeait rien. Mais en
souffrant, en travaillant, en supportant et en mourant il s’est fait le
semblable des autres hommes, comme s’il avait besoin de tout et comme s’il
n’était pas en forme de Dieu. Et tout cela, il l’a fait pour nous servir. Si
Dieu, par pure miséricorde et sans aucun mérite de ma part, m’a donné des
richesses si ineffables, ne ferai-je pas librement, joyeusement, de tout cœur
et sans y être pressé tout ce que je sais qui lui plaira ?
Je me donnerai ainsi comme une sorte de Christ à mon prochain, tout
comme Christ s’est donné pour moi.
Martin
Luther
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Ta foi t’a sauvée, va en paix et sois guérie de ton
mal. (Marc 5.34)
La foi
Elle était exclue de la présence de Dieu et des hommes (Lévitique 15.25-31),
sans espoir de guérison et sans illusions. Que lui reste-t-il encore ? L’argent
s’est envolé, et les amis avec, sans doute. Une vieille femme malade et aigrie,
qui en veut ?
Il ne lui reste encore que la foi. La foi ? Mais quelle foi peut encore lui rester ? Mais la foi en qui ? En
Dieu qui semble lui avoir réservé un tel destin ? Elle a foi en Jésus. Oh, sa
profession de foi l’aurait fort probablement disqualifiée d’être membre dans la
plupart de nos communautés. Pourtant, il lui reste encore ce peu de foi, comme
un grain de moutarde, vacillante, peut-être sous-alimentée, mais qui la pousse
à faire la seule chose que la foi doit nous faire faire : à aller à Jésus. Elle
“touche son vêtement”, mais ne nous méprenons pas sur les mots. C’est bien d’un
acte de foi qu’il s’agit. Un acte. On pourra discuter vingt siècles sur le
contenu de sa foi. Mais Christ a détecté à l’instant même cette foi qui déplace
des montagnes. Là voilà, dans la lumière éblouissante des projecteurs. Elle est
dévoilée, révélée. Le voile qui l’empêchait de vivre par la foi est enlevé.
“Sois saine, guérie de ton mal”.
L’amour
l’a guérie, sans paroles, anonyme. Mais la foi ne peut rester cachée. Elle doit
être rendue publique. “Qui m’a touché ?”
C’est toujours ainsi. La foi commence dans le secret du coeur. Mais elle finira toujours par devenir publique. La bouche doit parler de ce qui remplit le coeur.
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“Mon Dieu ! Mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? (...) Je crie le jour et tu ne réponds pas. La nuit, et je ne garde pas
le silence”“Eli,
Eli, lama sabachthani ?” (Ps 22.2,3; Mt 27.45,46)
Le prix à payer
Dieu enverrait un homme qui écraserait le serpent au prix d’une grande
souffrance. C’est ce que nous avons lu dimanche passé. Noël cache une grande
souffrance. Le Messie, l’Oint promis, viendrait comme sacrifice, pour
réconcilier en son sang les hommes devenus ennemis de Dieu. Une épée allait
devoir traverser le cœur de sa mère. La joie de Noël est tempérée par la croix.
La souffrance du Messie ?
- C’est déjà le fait d’avoir dû quitter son Père. Il faut avoir été forcé à partir de chez soi pour commencer à apprécier cette souffrance. Il est venu seul dans un monde hostile.
- C’est l’humiliation du Créateur qui devient un fœtus fragile dans le sein d’une jeune fille non-mariée.
- C’est l’incompréhension, celle qui dure déjà presque 2000 ans.
- C’est l’opposition sans relâche de l’ennemi de toujours.
- C’est échanger l’obéissance du ciel contre la contestation des hommes.
Mais c’est finalement bien plus grave que tout cela.
- C’est la solitude de la croix.
- C’est le poids inconnu jusque là du péché et de la condamnation.
- C’est l’abandon du Père quand il devient péché pour nous.
- C’est le cri qui déchire l’univers et qui révèle au ciel la profondeur jusque là inintelligible et impénétrable de la misère et de la culpabilité.
Christ fraie une nouvelle voie jusque là inexplorée. Nous sommes appelés à le suivre. Mais, grâce à Dieu, nous
ne le suivrons jamais jusqu’au bout sur ce chemin. Il y est allé seul, pour
nous.
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Souviens-toi de ton Créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que les jours du malheur viennent et que les années soient proches, dont tu diras :Je
n’y trouve aucun agrément.” (Ecclésiaste 12.1)
Ne joue pas : jouis !
Quel livre pessimiste que l’Ecclésiaste ! Quelle perception négative de
la vieillesse ! Avec la retraite à 55 ans, en avant pour des années de vie
agréable ! On a encore beaucoup de temps avant soi. Alors, “Jeune homme,
réjouis-toi pendant ton adolescence, que ton cœur te rende heureux pendant les
jours de ta jeunesse, marche dans les voies de ton cœur et selon les regards de
tes yeux.” Voilà qui sonne mieux ! Et en plus, c’est biblique ! Cela se trouve
juste deux tout petits versets plus haut que l’autre. Encore que l’Ecclésiaste
y ajoute une petite phrase : “mais sache que pour tout cela Dieu te fera venir
en jugement.” On allait l’oublier ! A l’époque de la Renaissance, on résumait
cela par deux phrases latines : Carpe diem (‘cueille le jour’, jouis du jour
présent) et Memento mori (Rappelle-toi que tu mourras).
Salomon dans ce livre met cette dernière phrase autrement : Souviens-toi
de ton Créateur. Il viendra un temps, plus vite que tu ne le crois, où tu
n’auras plus goût à rien. Un temps où tu ne t’intéresseras peut-être plus à
rien. Où tu n’auras plus envie de te souvenir de Dieu, faute d’en avoir pris
l’habitude pendant ta jeunesse.
Alors, jouis de la vie, mais en te souvenant de ton Créateur. Une
contradiction ? Bien au contraire, une évidence ! Celui-là seul jouit vraiment
qui peut jouir devant Dieu. Dieu n’est pas le trouble-fête des hommes. Il est
le Garant d’une fête qui dure et qui ne déçoit pas après-coup. Il est Celui qui
nous dit : “Ne perds pas ta jeunesse, mais plutôt, jouissons-en ensemble !”
Ne
joue pas : jouis. Ce n’est pas la même chose.
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Je fais tout à cause de l’Evangile, afin d’y avoir
part. (1Corinthiens 9.23)
Le totalitarisme de ’Evangile
C’est quoi, le “tout” dont parle l’apôtre Paul dans ce texte ?
- C’est tout d’abord, bien
sûr, croire en l’Evangile. Comme nous le disons : le prendre pour parole
d’Evangile, et donc, bâtir notre vie dessus.
- C’est
investir son tout pour l’avancement de l’Evangile, son énergie, son temps, son
argent, ses priorités.
- C’est
risquer sa réputation pour l’Evangile. Aux yeux du monde, nous sommes des gens
qui se désabusent pour un chimère.
- C’est
être prêt à tout perdre pour l’Evangile, comme le marchand de perles qui vend
tout pour obtenir la perle de grand prix.
- C’est
vouloir tout accepter et subir à cause de l’Evangile. Même, s’il le faut,
jusqu’à perdre sa vie...
- C’est
chercher à atteindre tous les hommes avec l’Evangile en s’efforçant à les
rencontrer à leur niveau.
- ...
Mais, que veut-il dire par la fin de cette phrase ? Si on ne veut pas
faire “tout”, est-il possible de passer à côté de l’Evangile, de perdre
sa part ? L’apôtre n’est pas là pour nous répondre. Mais cela semble bien la
conclusion naturelle de sa pensée ici. Bien sûr, cette part à l’Evangile est
obtenue par la foi. Mais la foi, ça comprend tout le reste. En acceptant
moins, en aimant moins, en croyant moins tout en se croyant plus sûr, on risque
fort la surprise catastrophique d’entendre cette parole de Jésus à nos oreilles
: “Je ne t’ai jamais connu...”
Allons-y
pour le “tout” !
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Assis vis-à-vis du tronc, Jésus regardait comment la
foule y mettait de l’argent. (Marc 12.41)
Le Fisc du ciel
Nous
aimons l’image du Fils de Dieu à la droite du Père dans la gloire, en train de
prier pour nous, l’Avocat céleste qui ne se lasse de plaider notre cause. Mais
connaissez-vous le Fisc du ciel qui observe nos porte-monnaie ?
Le voilà installé devant ce tronc au temple,
qui contenait l’impôt religieux imposé par la Loi. Il n’observe pas le tronc,
il regarde les gens, leur amour, leur envie de Dieu. Car ce tronc montrait
leur engagement vis-à-vis de Dieu. Il scrute les cœurs. Il ne veut pas avant
tout savoir combien on contribue à l’œuvre de Dieu, mais pourquoi.
Le Fisc du ciel. Une mauvaise image ?
Appelez-le donc comme vous voulez. Mais n’oubliez pas qu’il est là devant le
tronc. Il s’y installe pour vous observer dans votre ministère de donateur.
Mieux que le fisc, il connaît l’exact état de vos finances. Ce qui l’intéresse,
c’est l’attachement de votre cœur. Il connaît nos pensées. Il sait ce que nous
donnons, ou refusons de donner. C’est nous qui sommes pesés, plutôt que
notre offrande. Non : ‘Cet homme pèse autant’, mais : ‘Cet homme m’évalue à
autant’.
Les riches ne font que ce qui
est normal (cf. 1Timothée 6.18,19). Mais cette pauvre veuve qui investit tout
son capital dans le trésor céleste est recommandée. Les riches, qui les
remarque ? Quel souvenir laissent-ils ? Mais 2.000 ans plus tard, on parle
encore de cette pauvre veuve. Jésus semble apprécier le risque qu’elle prend.
Non qu’il désire que nous soyons irréfléchi. Mais “qui ne risque rien n’a rien”.
Est-ce la raison que nous avons si peu ?
Comment
soutenons-nous le regard du Fisc du ciel ?
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“Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le !” (Marc 9.7)
Ecoutez-le !
Pierre,
Jean et Jacques viennent de voir Jésus transfiguré devant eux. Voilà que Moïse
et Elie se trouvent à côté de lui. On s’imagine sans peine que les disciples
ont dû se frotter les yeux ! Quoi de mieux que de faire durer ce moment béni ?
Dans les paroles de Pierre (“Dressons trois tentes...”) ne reconnaissons-nous
pas notre propre désir de marcher par la vue, de faire durer le frisson de
l’expérience, de revivre à désir le passé ? Mais Dieu nous réserve quelque
chose de meilleur. Quand la nuée se lève, ils ne virent que Jésus seul avec
eux, nous dirions presque : à l’ordinaire. Et ils entendent la voix de Dieu qui les pousse de la vision à l’écoute,
de l’œil à l’oreille : “Ecoutez-le !”
Il n’y a possibilité de voir durablement
qu’en écoutant. Dans la dispensation actuelle, l’oreille a la priorité sur
l’œil. Nous ne marchons pas encore par la vue, mais par la foi. Et cette foi
vient de ce que l’on entend. Et ce que l’on entend vient de la Parole de Dieu.
Nous voulons voir, Dieu veut que nous
écoutions. Dans notre époque si friande de visualisations, c’est dur à admettre
! Serions-nous de ceux qui veulent tout voir et ne rien écouter ?
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Ils allèrent ensuite dans un lieu nommé Gethsémané ... (Marc 14.32)
La coupe amère
Voici venu le moment suprême, le moment où se
jouera notre destin. Comme autrefois, et dans un autre jardin, le premier Adam
fut “pressé” par l’ennemi (Gethsémané veut dire : pressoir), ainsi maintenant.
Le dernier Adam, finira-t-il par écouter, lui aussi, le serpent et son évangile
révolutionnaire : “Pense à toi, Dieu te préfère indépendant et vivant plutôt
que soumis et mort. Laisse les humains se débrouiller, après tout, c’est de
leur propre faute qu’ils en sont là.” Le fruit cueilli en Eden est devenu mûr.
Il est pressé et il faudra boire la coupe jusqu’à la lie pour que la
malédiction soit ôtée. Jésus, la boira-t-il ? Le fruit enviable et
délectable est devenu une potion amère et révoltante. Jésus, la boira-t-il ?
L’égoïsme et la folie d’un innocent avaient scellé notre destin dans le premier
jardin. Ici, la sagesse et l’amour d’un autre innocent pourront sceller notre
libération. Jésus, boira-t-il cette coupe ?
Jésus a bu la coupe. “Non pas ce que je
veux, mais ce que tu veux” a-t-il prié. Et tout notre salut tient dans cette
courte prière.
Entre-temps, les disciples dorment. Au lieu
de veiller avec le Maître, ils se sont tous assoupis. Tous ... sauf un. Judas
veille cette nuit. Quelle leçon ! Les enfants des ténèbres discernent-ils mieux
les temps que les enfants de la lumière ? Nous devons veiller et rester sobres.
La nuit est avancée, le jour approche.
Veiller et prier est maintenant plus nécessaire et plus possible que
jamais. Là où il est allé devant, il nous donnera la force de suivre. Il a bu
la coupe de la colère à notre place. Nous sommes invités à boire la coupe de
son sang et à annoncer sa mort, jusqu’à ce qu’il vienne.
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Veux-tu aller avec cet homme ?” Elle répondit : Oui. (Genèse 24.58)
Une histoire d’amour
Quelle belle histoire d’amour que le mariage d’Isaac et de Rebecca !
Quelle tâche délicate que celle du serviteur d’Abraham de trouver la femme que pourrait
aimer le fils de son maître et qui serait digne de lui. Et, une fois trouvée,
quelle surprise au milieu d’un monde aux mariages arrangés, de voir une femme à
qui l’on demande son avis.
Certains voient dans ce serviteur une image du Saint-Esprit. Pourquoi ?
Parce que c’est bien là le rôle délicat du Saint-Esprit : trouver une épouse
pour le Fils du Maître. La délicatesse, le respect, la douceur qu’il y met
témoignent encore de la tendresse du Saint-Esprit. Ce n’est pas lui qui force
la porte pour arracher les décisions. Et, une fois trouvée l’épouse, c’est
encore lui qui l’enrichit de ses premiers dons. C’est lui qui l’accompagne au
travers du désert durant ce long voyage jusqu’à l’Epoux. C’est lui qui conduit,
c’est elle qui suit. Et quand le Fils reçoit l’épouse, il s’esquive.
Mais
il y a aussi dans ce récit cette autre question qui rappelle bien des leçons du
Nouveau Testament. “Veux-tu aller avec cet homme ?” Le royaume de Dieu
est rempli de volontaires. L’épouse de l’Agneau n’est pas achetée, elle est
rachetée. C’est de libre choix qu’elle quitte les siens, qu’elle accepte ce
voyage long et difficile à travers le désert de ce monde, qu’elle décide de
suivre les directives de l’Esprit de son Bien-aimé. Un sacrifice ? Non, bien
plutôt la joyeuse certitude qu’elle a enfin trouvé son destin.
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... ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. (Matthieu 6.4,6,18)
Retour sur investissement
A trois reprises, Jésus nous fait cette promesse formelle : Notre bon
Père céleste nous rendra ce que nous lui donnons. Il n’est pas dit qu’il nous
le revaudra. Dieu n’a de dette envers personne. Il nous le rendra parce qu’il
est ainsi. Il aime celui qui donne avec joie parce qu’il aime lui-même donner
avec joie. Il n’est ni un Dieu avare, ni un Dieu accapareur, mais il rend au
centuple (Mt 19.29). Celui qui donne à Dieu investit pour l’éternité.
Qu’est-ce qui nous sera rendu ? Jésus parle de trois manifestations de
la vie spirituelle : l’aumône (le don de notre argent), la prière (le don de
notre temps) et le jeûne (le don de nous-mêmes). Ce que je donne aux pauvres
est prêté à Dieu, Pr 19.17. Ce n’est pas perdu. D’ailleurs, c’est peut-être le
seul argent que je retrouverai. Prendre le temps de prier, ce n’est pas
gaspiller son temps. Se priver pour le Seigneur n’est pas une chose insensée
qui n’amène à rien. Notre Père voit. Et son regard est le seul qui compte en
fin de compte.
Mais
il y a une seule condition à tout ceci : le secret. Nous nous vantons si
facilement devant les autres de ce que nous faisons “pour le Seigneur”, et
parfois de façon bien subtile ! Dans ce cas, nous avons déjà reçu notre
récompense. Nous l’aurons pris. Dieu sera donc quitte envers nous. Nous aurons préféré notre gloriole à
sa gloire. Mais alors, nous serons perdants sur toute la ligne !
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Pourquoi vous tenez-vous
ici toute la journée sans rien faire ? (Matthieu 20.6)
Chômeurs devant Dieu ?
Le
royaume de Dieu est comparable à un vigneron qui a, de toute urgence, besoin de
travailleurs. Heureusement, il en trouve. Mais pas en nombre suffisant. C’est
le drame permanent du royaume de Dieu dans sa phase actuelle : pas assez
d’ouvriers. Priez donc le Seigneur de la moisson d’envoyer des ouvriers dans
sa moisson. [Mt 9.38]
Jusqu’à la 11me heure, le Maître part à la recherche d’ouvriers. La
journée tire à sa fin, le soleil va bientôt disparaître pour faire place à la
nuit où nul ne peut travailler. [Jn 9.4,5] Mais le travail est loin d’être
fini. Or, voici des chômeurs de longue durée. Tout le jour, ils ont traîné là,
sans rien faire. A voir le monde passer. A siroter leur pastis comme dans un
roman de Pagnol. On comprend aisément l’agacement du maître : Pourquoi
vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire ?
C’est vrai, le but de la parabole est ailleurs et
j’y reviendrai la prochaine fois. Cependant, il reste vrai que le chrétien est appelé à être
serviteur. S’il n’est pas ‘en service’, c’est qu’il est ‘hors service’. Nous
sommes parfois étonnamment ignorants du Maître qui nous a embauchés. Son appel
vaut embauche. Mais nous traînons ailleurs, préoccupés par les 1001 soucis de la
vie. Nos pasteurs et missionnaires ne sont-ils pas les ‘serviteurs de Dieu’. Le
seraient-ils à notre place ? Qui servons-nous donc ? Quel est
le ministère qu’il nous a confié ? C’est la 11me heure.
Sommes-nous encore sur la place du village ?
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Ainsi les derniers seront
les premiers et les premiers seront les derniers. (Matthieu 20.16)
La grâce ou un salaire ?
Dieu
travaille avec des hommes pécheurs. Comme il dépend de leur implication, son royaume
est fort influencé par leurs faiblesses. Dans notre parabole, deux groupes
semblent compromettre l’œuvre de Dieu : ceux de la 11me heure
qui ignorent le service et ceux de la première qui ignorent la grâce. Le reproche
aux premiers sera amplifié dans la parabole des talents. Le reproche aux derniers
est ici en toutes lettres : ‘Vois-tu de mauvais oeil que je sois bon ?’
Leur problème est la présomption. ‘Je sers donc je suis.’ Servir n’est plus une
participation à la grâce de Dieu, mais une œuvre qui mérite reconnaissance.
Tout travail mérite salaire et ils s’attendent à ce que Dieu paie cash. ‘Nous
sommes là depuis … ! Nous avons donc certains droits.’ Mais il n’y a pas
de CGT spirituelle pour forcer la main de Dieu. Il est grâce et tout est donc
grâce. Les premiers seront les derniers. Et quand nous crions à l’injustice, Dieu
nous montre la croix où il est devenu le dernier.
Servir
Dieu est frustrant pour les pécheurs que nous sommes. Nous fonctionnons sur le
schéma ‘mérite => salaire’. C’est ancré en nous. Ici-bas, il n’y a guère de place
pour la grâce, et nous en donnons si difficilement. Nous réclamons et nous
négocions dans le but d’obtenir toujours plus pour moins d’effort.
Dieu implante le schéma de la grâce en nous. Il
donne et donne et donne encore. Mais il est inaccessible à la réclamation. A la
place des plaintes nées de notre présomption, il nous montre la trace des
clous.
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Lequel des deux a fait la
volonté du père ? (Matthieu 21.31)
Deux fils ...
Deux
fils. Mais aussi deux serviteurs. Ou plutôt l’inverse. Dans le royaume de Dieu,
tout serviteur est fils. Pour servir, il faut devenir fils (ou fille). Il n’y a pas de
serviteur qui ne soit pas fils. Par contre, il y a des fils qui ne sont pas
serviteurs, qui ne font pas la volonté du Père.
Nous
sommes tous comme l’un de ces deux fils de la parabole. Lequel ? La
conclusion de Jésus a surpris, choqué, ceux qui passaient une partie peut-être
importante de leur temps à lire et à étudier la Bible. Il dit que les
pédophiles et les magouilleurs les devanceraient dans le royaume de Dieu, parce
qu’ils avaient pris Dieu au mot et s’étaient repentis. Et eux ? Ils
avaient entendu la Parole à longueur de vie, avaient chanté avec entrain les
cantiques les plus profonds, s’étaient vantés de faire partie de la famille de
Dieu. Mais, au fond d’eux-mêmes, ils n’y avaient jamais réellement cru et ne
s’étaient jamais mis en route pour faire sa volonté.
Le Seigneur n’a pas que des oreilles. Il n’est pas
un mélomane qui se contente de nos jolis cantiques. Un orage menace sa vigne.
Il veut que nous mettions notre confiance en sa parole et que nous décidions de
lui obéir, de mettre au second plan tout ce que nous aimons faire, afin
de nous occuper de son œuvre. Jésus semble dire que ceux qui remplissent
les églises ont une tendance fâcheuse à ressembler au fils cadet. Est-ce
vrai ?
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… il louera la vigne à
d’autres vignerons qui lui donneront les fruits en leur saison. (Matthieu 21.41)
Gérants
Le
royaume de Dieu nous a été donné en gérance. Nous sommes les nouveaux
gestionnaires dont parle Jésus, une nation qui en produira les fruits, et qui
les donnera en leur saison au Maître. En racontant cette parabole, Jésus ne
voulait pas seulement fustiger les anciens gérants. Il nous avertit contre le même risque de confisquer le royaume à notre
profit, d’induire une stérilité spirituelle qui nous fera perdre, à nous aussi,
notre privilège de le servir.
Pour
les chefs du peuple, l’œuvre de Dieu était devenue la chose des hommes, leur
chose. Ils s’étaient accaparés du royaume. Ils étaient revenus sur leur parole,
l’alliance qu’ils avaient acceptée. La religion était restée intacte, mais les
fruits étaient pour eux. Ils avaient spolié le Dieu de la grâce.
Diotrèphe, en 3Jn 9-11, est la preuve que le
risque est toujours bien réel. Considérer que l’Eglise nous appartient n’est
pas un sentiment aussi rare qu’on puisse être tenté de le croire. Plus notre
cœur s’attache à l’Eglise, plus nous la considérons comme la nôtre, et plus
nous risquons de la détourner à notre profit. Et plus nous souffrirons d’une
stérilité intentionnelle. Cette Eglise que nous aimons n’est pas à nous. Elle
ne doit pas fonctionner à notre satisfaction, mais elle doit produire des
fruits pour le Maître. Dans notre gérance, nous devons avoir à nos oreilles la
parole dite à Marthe : Tu t’agites pour beaucoup de choses, mais une seule
est nécessaire. (Luc 10.41,42) Cette chose-là, l’unique vraiment
nécessaire, est la bonne part, celle qui produit du fruit.
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Mais, négligeant l’invitation
ils s’en allèrent … (Matthieu 22.5)
En défaut d’amour
Dans
la parabole précédente, Jésus fait comprendre que Dieu cherche du fruit dans
nos vies et dans nos églises. Dans celle-ci, sa dernière parabole au grand
public, il touche au plus profond de la relation entre Dieu et nous. Dieu
cherche avant tout l’intimité de ses amis. Jésus le dira plus tard à ces
disciples : Je ne vous appelle plus serviteurs ... Je vous ai appelé
amis, … (Jn 15.15). Dieu veut partager sa joie avec nous, et son amour pour
son Fils. Et que rencontre-t-il ? Du désintérêt poli, du moins au début.
Mais, à l’insistance, le désintérêt devient meurtre …
L’habitude
de Dieu avait fini par produire des callosités sur le cœur du peuple. Leur cœur
était investi ailleurs. Ils étaient pris en plein défaut d’amour. Ils
travaillaient encore, mais ils n’aimaient plus. Leur service était devenu plus
important que leur Maître. Ils s’en allèrent chacun à sa préoccupation. C’est
l’éclatement dû à l’indifférence et à l’indépendance.
Le
désintérêt spirituel nous guette tout autant. Peu à peu, notre cœur perd sa
ferveur. Nous nous fatiguons … de Dieu ? Il veut partager avec nous son
enthousiasme pour son Fils, mais notre amour est devenu tiède; froid ?
Qu’en dira-t-il ? Adultères ! Ne savez-vous pas que l’amour du
monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se
rend ennemi de Dieu. Croyez-vous que l’Ecriture dise en vain : Dieu aime
jusqu’à la jalousie l’Esprit qu’il a fait habiter en vous ? (Ja 4.4,5)
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… Mon maître tarde à venir, … (Matthieu 24.48)
En défaut d’espérance
Au
travers de ses paraboles, Jésus a exprimé le souci que nous, ses disciples, devenions
à notre tour des serviteurs infidèles, des amis indifférents, des fils
rebelles. Nous aussi pouvons nous lasser
du royaume et de son Roi lointain, et nous mettre à croire que le présent est
tout ce qui compte. Bien avant d’être pris en défaut d’amour, nous pouvons être
pris en défaut d’espérance.
Le
mauvais serviteur de la parabole n’attend plus rien. Tant qu’il attendait, tout
allait bien. Avait-il l’espoir de s’y retrouver ? Etait-il serviteur par
intérêt ? Voilà que l’espoir à court terme se mue en attente au long
cours. Et il s’habitue à l’absence de son maître. Au lieu de vivre en
serviteur, il se met à vivre en maître. Il finit par être convaincu que
l’absence du maître est devenue une condition définitive. Que donc il peut se
permettre de ne plus compter sur ce retour devenu improbable.
Nous
sommes des serviteurs. Jésus nous a confié une partie de son royaume. C’est
peut-être notre couple, nos enfants, notre église. Ou toute autre chose. Et le
Maître est parti. Il reviendra … demain, peut-être. Sommes-nous appliqués dans notre
service ? Croyons-nous qu’il y a urgence ? Ou pensons-nous que rien ne presse ? Notre
secteur du royaume reflète-t-il notre conviction que le Maître revient
bientôt ? Ou reflète-t-il le vide de notre âme, habituée à vivre sa propre
vie, à s’enivrer selon ses propres goûts ?
C’est notre attente qui détermine notre présent, …
et notre éternité.
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… et la porte fut fermée. (Matthieu 25.10)
En défaut de foi
Les
cinq vierges folles étaient tout sauf indifférentes. Elles aimaient l’époux.
Elles attendaient la fête des noces avec impatience. Elles s’y étaient
préparées … jusqu’à un point. Pas tout à fait comme celles d’à côté, mais
celles-là étaient vraiment un peu trop fanatiques. Elles semblaient s’être
préparées pour un siège. Tout de même, ce serait un pique-nique, une fête. Il
ne fallait pas être fanatique. Soyez cool car tout ira bien. C’est vrai, il
avait dit que ce serait tard. Mais il avait sûrement tendance à exagérer. Il ne
fallait pas tout prendre au premier degré. Elles qui, pourtant, aimaient et espéraient
étaient prises en défaut de la foi.
Sommes-nous
devenus nonchalants ? Dans les deniers jours avant sa mort, Jésus n’a pas
arrêté d’avertir ses disciples contre le manque de vigilance. Il fallait
veiller, non seulement parce que les temps seraient difficiles, mais peut-être encore
plus parce que tout semblerait si facile, comme aux jours de Noé, Mt
24.37-42. La tentation serait de se relâcher, de ne pas s’encombrer de tant de
fidélité compliquée. De toute façon, cela ne ferait guère de différence.
L’importance, n’est-ce pas d’y être ? Veiller pour ne pas manquer à
l’appel ? Mais le salut est par grâce ! Courons-nous le risque d’être nonchalants
comme en Héb 6.10-12 ?
Toujours
est-il que la porte fut fermée et que la moitié des vierges étaient dehors …
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Serviteur mauvais et
paresseux, tu savais … (Matthieu 25.26)
La paresse
Un
des écueils du service de Dieu est la paresse. Le troisième serviteur de
cette parabole en est l’exemple choisi par Jésus. Notons ses privilèges :
il était de la maison, son maître avait assez de confiance en lui pour lui confier une partie importante de ses
biens, il avait donc des capacités certaines. Il n’y avait aucune différence
qualitative entre lui et les autres. Mais il n’a rien fait … pour son maître.
Il n’a sans doute pas passé tout ce temps dans une chaise longue. Mais il n’a
pas vécu en serviteur : il a vécu comme s’il était son propre maître. Il
était pris en plein défaut d’amour, d’espoir et de foi. Il s’est contenté d’être
plutôt que de faire. Et au retour inévitable du maître, il a tout perdu.
La
paresse n’est pas nécessairement de ne rien faire. C’est de ne rien faire pour
le Seigneur. C’est de laisser se perdre son investissement en nous. Paul
dit avec raison : Ne devenez pas nonchalants dans votre travail,
faites-le avec énergie et zèle. Ne laissez jamais votre ardeur se refroidir,
maintenez vive et claire la flamme que l’Esprit a allumée en vous. Servez le
Seigneur. (Rom 12.11, Parole vivante)
Toute la vie de ce serviteur était fondée sur une
connaissance tronquée du maître. Au fond, il avait commencé à se perdre depuis
longtemps. Est-ce que Jésus a voulu dire que notre service pour lui découle de
notre connaissance de lui et donc de notre relation avec lui ? Que la
paresse spirituelle provient d’une paresse relationnelle ?
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