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Ne soyez pas surpris de la
fournaise qui sévit parmi vous pour vous éprouver. (1Pierre 4.12)
Six conseils face à la souffrance
La persécution qui sévit dans le
monde finira sans doute par nous atteindre aussi. Ce n’est ni une pensée
réjouissante, ni une raison de paniquer. Voici les conseils que Pierre donne
aux chrétiens de son temps :
1. Ne
vous en étonnez pas, :12. C’est une chose normale qui
est, comme toute chose, sous le contrôle de Dieu.
2. Réjouissez-vous !, :13.
Ce n’est pas une raison de se plaindre, mais bien plutôt l’occasion de voir
plus loin.
3. Soyez
heureux, :14,15. C’est le signe évident de la présence
de l’Esprit de gloire qui repose sur nous.
4. N’en
ayez pas honte, mais glorifiez Dieu, :16. Les blessures qu’on nous inflige pour le
Seigneur sont les médailles d’honneur de ses disciples. Si cela amène gloire au
nom de Christ, le résultat net sera positif.
5. Essayez
de comprendre, :17,18. Dieu est en train de
purifier nos vies, nos églises. Il agit contre notre tentation d’être médiocres.
Il n’y a pas de salut facile, bon marché, et l’épreuve est là pour démontrer la
valeur immense de son œuvre en nous.
6. Remettez-vous en à votre Créateur, :19. Il connaît nos limites et il est fidèle
au-delà de toute limite. Nous avons donc toute raison de lui faire confiance.
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Le royaume des cieux est
semblable à un roi qui fit des noces pour son fils. (Matthieu 22.2)
Aller au culte
Le
culte est comme un avant-goût de la méga fête qui nous attend. Comme dans la
parabole, il y a deux genres de personnes qui fréquentent les cultes :
ceux qui aiment Dieu et qui participent,
et ceux qui ne l’aiment pas et qui assistent.
Les uns viennent préparés et revêtus de la justice de Dieu, les autres viennent
“comme ça”, habillés d’eux-mêmes. Les uns viennent en ayant saisi la grâce, les
autres n’ont rien saisi.
Le
culte est une réponse à l’invitation de Dieu, une acception des conditions de
Dieu et une célébration de l’amour de Dieu. Notre danger est d’oublier les deux
premiers. Nous venons d’initiative, ou par tradition. Nous venons pour vivre un
bon moment, voire, un événement qui nous fait plaisir. Mais si le culte n’est
plus réponse, il devient nonchalance et sentimentalisme. Et si le culte n’est
plus soumission à ce que Dieu demande, il devient néant et bruit. Alors, le
culte n’est plus vraiment une célébration de l’amour de Dieu, mais une
célébration pour titiller l’auditoire. Il n’est plus service de Dieu, ce qu’il
doit être par définition, mais il devient service des hommes. Au lieu de servir
au plaisir de Dieu, il sert à notre plaisir.
Jusqu’à ce que le Roi entre pour voir …
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Consolez, consolez mon peuple … (Esaïe 40.12)
L’espoir fait vivre
Les 66 chapitres d’Esaïe correspondent aux 66 livres de la Bible. Comme la Bible, il se divise en 39+27 chapitres. En Esaïe 40 commence donc en quelque sorte de Nouveau Testament d’Esaïe, l’Evangile. Quel Evangile ?
Au milieu des ténèbres du règne inique du roi Manassé, il annonce le pardon. Quand toute issue semble bloquée, Dieu dit : “Consolez !” Il pardonne aux insolvables et appelle les pécheurs plutôt que les justes. Même Manassé a trouvé pardon quand Dieu a parlé à son cœur.
Au milieu du désert il trace son chemin. Le pardon reçu nous met au travail comme terrassier pour Dieu. Il nous engage à préparer sa route dans les cœurs. Nous annonçons, plaidons, argumentons, témoignons, pour qu’une route pour notre Dieu soit ouverte. Le désert fleurira quand la gloire du Seigneur sera révélée.
Au milieu des déceptions, sa parole demeure. Ici-bas tout passe, tout lasse, tout casse. La gloire du monde est transitoire. L’espoir ne naît pas des mains humaines. Seule sa parole fait naître l’espoir. Cette parole est celle qui nous a été annoncée par l’Evangile.
Au milieu de l’apostasie il fait crier le Retour du Roi. Quand suivre le Maître coûte cher et qu’on se sent seul, il ne faut pas oublier le Roi qui est Berger et qui rassemble son troupeau. Les anti-messies semblent tout contrôler : nous préparons le chemin du Roi qui viendra.
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Je viens à ton secours. (Esaïe 41.13)
Dieu, peut-il ?
Douter de Dieu ? C’est si commun et si déraisonnable ! Car qui est comparable à lui ? Sa grandeur est insondable. Dieu déroule ici la liste des choses impressionnantes de notre monde, et il pose et repose la même question : qui peut arriver à ma cheville ? Pensez à Abraham, Moïse, Gédéon, Marie, Lazare, … Sa puissance est sans limites. Oui, mais voudra-t-il ?
Pense-t-il à moi ? Pourquoi alors sommes-nous si petits, si faibles, si pauvres, quantité si négligeable ? Pourquoi si souvent à bout de ressources ? Sois sans crainte, car je suis avec toi (41.10). Toute la grandeur de Dieu et toute sa tendresse sont cristallisées en l’Homme de douleurs, l’Ami des faibles. Lui, le Dieu des étoiles, est aussi le Dieu des cœurs brisés. Sa tendresse est inépuisable. Il vient à notre secours et devant nos yeux il dessine une croix.
L’avenir est à lui. Pas seulement les lendemains qui, eux, peuvent ne pas chanter, mais le Temps qui vient. Il met un chant dans nos cœurs et du courage dans nos membres. La vie avec lui n’est pas un long fleuve tranquille ici-bas, mais nous avons un Berger qui nous fait reposer et qui nous dirige, qui est là dans les vallées et qui nous fait habiter chez lui pour la durée des temps. Le Dieu de la croix est le Dieu de la résurrection. Il changera le désert en étang. Sa présence est un futur inégalable.
Avec toi tout est à moi, accorde-moi ta présence, c’est mon espérance.
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Je t’ai appelé pour la justice et je te prends par la main, je te protège et je t’établis … (Esaïe 42.6)
Serviteurs
Jésus est le Serviteur par excellence. Ce texte parle de lui. Mais nous sommes serviteurs à son image. Que dit ce texte alors de nous ?
Dieu nous a équipés pour le service, il nous a donné son Esprit. C’est tout ce qu’il a jugé nécessaire. Nous devons dès lors faire attention aux impératifs liés à l’Esprit : Marchez par, n’attristez pas, n’éteignez pas, soyez remplis.
Dieu nous rappelle sa méthode dans le service : il ne criera pas, ne brisera pas, n’éteindra pas la mèche qui faiblit. Sans bruit, avec beaucoup de discrétion, sans faire de la casse. Nous sommes au temps de la patience de Dieu, et elle dure encore. Nous devons attirer les gens, pas les assommer. Notre danger est de vouloir impressionner. Le désir de Dieu est que nous servions.
Et le but du service ? Cela tient en quatre choses. Nous annoncerons la justice, celle qui vient par le pardon et par la grâce de Dieu. Nous serons une alliance pour le peuple. Dans un sens, en Christ, tout chrétien est appelé à être un lien entre Dieu et les hommes. Nous serons la lumière du monde. La lumière, c’est un filament faible dans une ambiance gazeuse. Nous sommes ce filament faible dans une ambiance de prière. Nous délivrerons les captifs des ténèbres. Nous sommes tous des anciens prisonniers. Nous savons qui peut ouvrir les yeux. Le dire aux autres est notre plus grand service.
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En vérité, ô Dieu, toi, tu es un Dieu qui te caches. (Esaïe 45.15)
Un Dieu qui se cache
Pourquoi Dieu se cache-t-il ? En fait, la bonne question est plutôt : Pour qui Dieu se cache-t-il ? Il se cache à ceux qui le cherchent là où on ne peut pas le trouver. Il se cache à ceux qui se débrouillent sans lui, à ceux qui ont toujours un plan B au cas où Dieu ne répondrait pas présent. Il se cache parce qu’il veut être trouvé et pour qu’on le cherche afin de le trouver. La lecture du jour nous dit qu’il veut être cherché. Où ?
Esaïe dit que Dieu se trouve dans sa Parole, :19. Il faut dès lors se demander s’il se cache ou si nous sommes intentionnellement sourds. Il dit, il proclame. L’oreille le trouvera avant les yeux.
Dieu se trouve en son Fils. Quand Esaïe écrit que tout genou fléchira devant lui, la référence au Messie n’est plus voilée. Trop de gens cherchent trop haut. En son Fils, Dieu se laisse trouver au plus bas, à la croix qui est l’endroit le plus bas de l’univers.
Dieu se trouve en son peuple. C’était dur à admettre pour les païens du temps d’Esaïe et cela ne s’est pas amélioré. Le salut vient des Juifs, dit Jésus. Il faudra donc intégrer ce peuple, être greffé sur le tronc d’Abraham, comme le rappelle l’apôtre Paul.
Au fait, qui se cache vraiment : Dieu ou moi ?
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Oh, si tu étais attentif à mes commandements ! (Esaïe 48.18)
Ce que Dieu désire
Généralement, nous sommes assez vite à exprimer ce que nous désirons de Dieu. Nos listes peuvent être interminables et trahissent souvent le matérialisme qui nous habite. Dans ce texte, nous découvrons le désir de Dieu. Voici ce que Dieu désirait de son peuple :
S’approcher de lui pour écouter. La Bible donnera ailleurs les conditions pour pouvoir s’approcher de Dieu. Elles sont importantes, mais c’est comme si Dieu dit ici : “Si c’est pour vraiment écouter, venez !” Que trouverons-nous en venant ainsi ? Nous obtiendrons le pardon et nous trouverons la grâce pour être secourus au bon moment (Hébreux 4.16 BFC).
Etre attentif à ses commandements. Nous voulons la paix, la justice, une famille réussie et tant d’autres choses. Dieu dit : Mettez-vous à m’obéir et vous serez étonnés des résultats. Une recette pour tout obtenir ? Non, bien sûr. Mais le secret pour voir Dieu agir dans notre vie.
Sortir de Babylone. Babylone était devenue la zone de confort du peuple. A l’appel de partir, la plupart sont restés. C’était trop risqué. Dieu demandait de trop. Mieux valait un dieu plus petit et une vie à l’aise qu’un Dieu immense et une vie à risque …
Ce que Dieu désire ? Et si c’était les mêmes choses, cela devrait-il changer quelque chose chez nous ?
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Lorsque Jésus fut arrivé à cet endroit, il leva les yeux et lui dit : Zachée … (Luc 19.5)
Croiser le regard de Dieu
“Parce que vous le valez bien !” Et puisque je le vaux bien, on me remarquera, à cause de mon look, de mes succès, de mes biens, de ma gentillesse etc. Sauf que le regard de Jésus ne dépend pas de ces choses. Il voit et vise autre chose. Le regard de Dieu n’est pas motivé par l’intérêt, mais par la grâce. C’est ce qui nous donne espoir !
Peu importe ma petitesse, Jésus me remarque. Notre foi, notre prière, notre amour, nos actes, tout cela est souvent bien trop petit et mesquin. Sommes-nous meilleurs que les Pharisiens ? Nous décevons les autres, et nous sommes peut-être encore plus souvent déçus de nous-mêmes, petits à nos propres yeux. Mais il y a une bonne nouvelle. Jésus nous remarque et il veut de nous.
Peu importe le qu’en dira-t-on, Jésus m’encourage. Nous sommes tous victimes des qu’en dira-t-on, et souvent, cela nous pousse, comme Zachée, à vivre une vie réactive. Pour mieux s’assurer, il s’est encore plus enfoncé dans sa petite vie. Zachée, le pur (le sens de son nom !), vit en totale contradiction avec lui-même. Mais Jésus l’encourage, le réassure. Ce qui est perdu peut être retrouvé.
Peu importe ce que j’ai fait, Jésus veut de moi. Notre passé ne lui fait pas peur. Une fois secoué par le séisme intérieur du changement spirituel, le petit devient un géant. Il quitte sa petite sécurité pour la vie risquée du royaume de Dieu.
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Celui qui ne
porte pas sa croix, et qui ne me suit pas, ne peut être mon disciple. (Luc 14.27)
Porter sa croix
Jésus a porté sa croix. Il l’a laissée comme signe
distinctif, comme modèle. Mais il n’impose que ce qu’il s’est imposé.
Voici ce que signifiait porter sa croix
dans la vie de Jésus : Partir de
chez lui et tout perdre, accepter
la communion des pécheurs, faire la queue comme un simple pécheur pour
se faire baptiser, souffrir l’exil de
Dieu, devenir étranger chez soi, être
traité de fou et méprisé de sa famille, supporter l’incrédulité de ses amis, être déçu par ses plus proches et trahi par un ami, être abandonné de tous, et,
finalement, être cloué sur une croix et devenir maudit. Et tout cela par amour
pour nous, et en prenant notre place. Oui, Jésus a porté sa croix, et cela sans
devenir amer ou dépressif.
Alors, c’est quoi, porter
sa croix ? Tout d’abord, si le salut est gratuit, il n’est en rien un
bonus sans engagement ! Porter notre croix, c’est accepter de bonne grâce
ce que Jésus a accepté. La croix sera d’abord la barrière entre mes envies, mes passions, mes projets et moi, devenu disciple de Jésus. La
croix sera ensuite la barrière entre le
monde et moi. La croix, enfin, devient la
marque spirituelle de mon identification avec Jésus. C’est cela la source où
je puise la force pour vivre une telle vie avec sérénité. Nous sommes sous la
croix et nous vivrons ou nous évitons la croix et nous mourrons.
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Courons avec persévérance
l’épreuve qui nous est proposée. (Hébreux 12.1)
Gagner la course
Hébreux
11 contient une liste de gens remarquables. Chacun d’eux a été médaillé dans la
course de la foi. Non pas qu’ils aient couru contre d’autres : ils ont
couru contre eux-mêmes. La lecture du jour nous donne le secret derrière cette
victoire qui fut la leur.
Il faut désencombrer sa vie. Dieu a allégé la vie
des héros de la foi du chapitre 11. Amitiés déplacées, habitudes, faiblesses,
tout y a passé. Il faut encore nous désencombrer du péché, et nettoyer les
lunettes de notre vie. Dieu veut nous libérer de nos fardeaux et nous aider à
résister contre le mal.
Il faut concentrer sa vie. Le regard détermine le
comportement. Regarder trop près empêche le progrès. Abraham et Moïse ont
appris à regarder au loin, vers la cité à venir; Samson, par contre, s’est trop
longtemps aveuglé sur le présent et sur lui-même. Jésus lui-même a résolument
fixé les yeux sur la joie à venir. Nous ne devons pas nous regarder, avec nos
désirs et nos craintes, mais concentrer notre vie sur Jésus et sur la gloire à
venir.
Il faut ordonner sa vie. Pensez
à celui qui a enduré … La priorité n’est pas à nos doutes et à nos
déceptions : nous devons ordonner, mettre de l’ordre dans nos pensées. Moïse
estima qu’être méprisé comme le Messie
avait beaucoup plus de valeur que les trésors de l’Egypte. Il s’est laissé transformer
par le renouvellement de sa pensée. Ainsi, on ne perd pas pied.
Quelle course voudrions-nous vraiment gagner ?
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Mais celui-ci nous
discipline pour notre profit, afin que nous participions à sa sainteté. (Hébreux 12.10)
Durer dans l’épreuve
Si
nous voulons gagner la course, nous devons nous engager à long terme. Cela comprend
l’acception de quelques règles de base que la lecture du jour souligne.
Accepter la discipline de Dieu. Cela semble dépassé aujourd’hui. Nous acceptons
que les sportifs doivent se discipliner s’ils veulent réussir, mais dans la vie
chrétienne, cette conviction a pratiquement disparue. Pourtant, nous sommes
engagés dans une lutte “à la mort” et la discipline de notre Père nous est
indispensable. Vous voulez que Dieu vous prenne au sérieux ? Alors,
bienvenu dans son école.
Refuser les voies détournées. Ce n’est pas possible d’éviter la souffrance en
fuyant nos responsabilités de chrétien. Pensons à notre influence sur les
“boiteux”.
Poursuivre encore. Nous devrons toujours à nouveau chercher
l’équilibre difficile entre la paix avec tous et la
sanctification. Sans cette dernière, même si on pouvait pénétrer dans le ciel,
on n’y verrait rien. Nous courons trois risques de disqualification : Traîner
dans la course et passer à côté de la grâce de Dieu : croire que rien ne
presse. Devenir amer et infecter les autres : se croire meilleur. Devenir
nonchalant comme Esaü : croire que seul le présent compte.
“Saisis la discipline, ne
la lâche pas, garde-la, c’est ta vie.” (Pr
4.13 JER)
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… rendant à Dieu un culte
qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte. (Hébreux 12.28)
Comment rendre un culte à Dieu
Le
but de la course dans laquelle nous sommes engagés en tant que Chrétiens, c’est recevoir un royaume éternel dans la présence de Dieu.
Cette course contre nous-mêmes est celle qui est caractérisée, chaque jour, par
une vie avec Dieu, une vie de culte au sens large du mot.
C’est m’approcher de Dieu. Sortir de mon monde
pour m’ouvrir au Seigneur. M’approcher de Dieu, c’est devenir proche de lui.
C’est lutter contre ce qui m’éloigne de lui, et discerner ce qui serait seulement
une approche d’une expérience spirituelle. Car dans ce cas, je me tromperais moi-même !
C’est être chez moi quand je suis
chez lui.
Je n’arrive pas chez lui comme un étranger. La nouvelle Jérusalem est ma ville.
J’y suis inscrit comme citoyen, comme membre de la famille. Les prophètes et
les apôtres de jadis sont de ma famille ! Le monde veut m’épater avec ses
exploits, mais je n’y suis plus vraiment chez moi. Mon chez moi, c’est la
maison que Jésus m’a ouverte par le sang qui crie le pardon de Dieu. Ma vraie
identité : je suis devenu fils ou fille de l’alliance.
C’est
chercher à lui être agréable. La crainte du Seigneur est le début de la sagesse.
Je me rends compte de qui je
m’approche. Je suis bien chez moi, mais … je suis quand même chez lui ! Pas de nonchalance donc. M’approcher
de Dieu devrait m’inspirer une crainte et
une joie profonde. Et je découvre que celui qui
craint Dieu n’a plus rien à craindre.
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La justice et la paix
s’embrassent. (Psaume 85.11)
Armistice ou paix ?
Peut-on
pardonner sans oublier ? Nos pardons se limitent si facilement à un
armistice, sans repentir ni paix. Comment Dieu fait-il avec nous ? Nous
revenons, peut-être pour la 77e fois, car sans retour sincère, il
n’y a pas de pardon. Puis, Dieu pardonne. Comment ? Le début du Psaume 85
nous dit ce qu’est pardonner selon Dieu.
Etre favorable, propice. Le
pardon est d’abord une disposition du cœur. Fondamentalement, Dieu est plein de
compassion et de grâce. Compassion envers notre misère, grâce envers notre
culpabilité. Changer le sort, rétablir. Il jette un pont sur l’abîme de
l’exil, il nous ramène et nous venons de loin. Décharger, porter. Dieu
nous décharge parce qu’il a chargé
son Fils. Couvrir, cacher. Il ne nous voit plus comme pécheurs, mais il
nous couvre du manteau de la justice de Jésus.
Retirer la colère. Il ne
l’a pas seulement retenue, mais il y a mis fin. Toute la colère a été
retirée. Se détourner de sa colère. Dieu se détourne de sa colère, il passe
à autre chose. Il nous donne la Paix.
Où, Dieu nous pardonne-t-il
ainsi ? Là où se croisent la justice et la paix, à cette croisée de
l’impossible qu’est la croix. Là, la bienveillance et la vérité peuvent se
rencontrer. Là, Dieu crée une nouvelle réalité.
Pouvons-nous
pardonner à l’image du pardon dont nous jouissons ? “Remets-nous nos dettes,
comme nous aussi nous l’avons fait pour nos débiteurs”, Mt 6.12.
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Nous ne perdons pas courage. (2Corinthiens 4.1)
Servir à cause de Jésus
Ne
pas perdre courage ? Quelle tentation de laisser tomber et de se
recroqueviller dans son petit cocon ! Servir n’est pas souvent très
exaltant. C’est même très souvent lassant. Nous avons 1001 raisons de ne rien
faire. Oui, il en faut du courage pour ne pas s’écouter ! Mais Dieu nous a
donné le service selon sa pitié pour
nous, et non pour nous lasser.
Nous
refuserons donc de nous servir, de nous mettre en avant. La bonne raison de
servir ? “… afin que nous puissions, à notre tour, refléter
la lumière de la connaissance de Dieu et faire resplendir sur les autres
la gloire divine qui rayonne sur le visage de Jésus-Christ.” (4.6 PVV) C’est
parce que nous avons commencé à voir cela que nous l’avons suivi dans le
service.
Mais
le trésor est caché dans un emballage ridicule. Le prix
du service est le vase d’argile. Je veux devenir fort et impressionnant, et Dieu
me garde faible pour qu’on puisse le voir lui.
Découragé, tenté d’abandonner ? Est-ce parce que nous sommes préoccupés
par le vase d’argile plutôt que par le trésor ? Nous servons en faiblesse.
“Voilà pourquoi je supporte patiemment
toutes ces épreuves, afin que ceux que Dieu a choisis parviennent au salut et
deviennent participants de la gloire éternelle préparée pour tous ceux qui
vivent en communion avec Jésus-Christ.” (2 Tim 2.10 PVV)
Et si la réponse à la lassitude était : “A
cause de Jésus” ?
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Oui, nous espérons qu’il
nous délivrera encore. (2Corinthiens 1.10)
Survivre
On
ne nous jette pas aux fauves dans l’arène afin de divertir les foules. Mais
nous avons à faire face aux fauves que sont le doute, la peur, l’indifférence,
la critique etc. Nous subissons une pression croissante qui ne semble jamais se
relâcher. Comment survivre dans une cocotte minute ? Paul partage son
secret dans les quelques mots de la lecture d’aujourd’hui.
Il a appris à placer sa confiance
en Dieu.
C’est tellement élémentaire. Mais nous avons l’habitude d’un filet de
sécurité : nos multiples assurances, la possibilité de réclamer en
justice, en politique … Il nous délivrera encore. Tout peut sembler noir, mais
notre Dieu est celui qui ressuscite les morts.
Il a appris à valoriser la prière
des autres.
Notre orgueil
nous en empêche, mais notre faiblesse nous y pousse. Nous ne devons pas être
seuls. C’est une des raisons importantes de faire partie d’un petit groupe. Qui
prie pour nous ?
Il a appris à garder une bonne
conscience.
Il n’a rien à cacher. Il se conduit avec simplicité (= sans
duplicité) et sincérité (limpidité). Son but n’est pas d’impressionner, mais de
vivre de la grâce de Dieu.
Il a
appris à viser le long terme. Le jour du Seigneur est le terme
des tribulations. Il n’y a pas d’avenir radieux ailleurs ou avant.
Tout cela ne garantit pas
une vie tranquille. Mais à Paul, cela a donné une vie victorieuse.
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Ne regarde pas à la dépense. (Esaïe 54.2 BFC)
Le bon moment ?
Quelle
suite donner à l’Evangile ? Esaïe 53 décrit le mystère de cet
Evangile : Dieu a fait retomber sur lui
(le Christ) la faute de nous tous.
Et ensuite ? Au peuple sauvé, Dieu lance les paroles d’Esaïe 54, texte
qui, au-delà d’Israël, nous
interpelle tout autant. La suite logique de l’Evangile est : Il est
temps de se dépenser pour Dieu.
Elargis l’espace de ta
tente !
Est-ce le moment de se contenter de sa vie spirituelle, de sa vie
d’église ? Est-ce le temps de se limiter à ce qu’on est ? Dieu est le
Dieu de toute la terre, et notre vision doit être tout aussi globale. Nous
dépensons un argent fou pour l’accessoire pendant que la stérilité nous menace.
Où sont nos enfants spirituels ?
Allonge tes cordages ! Nous ne pouvons pas
contenir tout ce que Dieu désire pour nous. Nous avons donc besoin d’allonger
notre engagement, de voir et d’aller plus loin, de prendre des décisions
concrètes pour nous (ré)investir dans l’œuvre de Dieu.
Assure tes piquets ! Le temps est à la
tempête. La séduction et l’opposition se font de plus en plus fortes. Nous
avons donc besoin d’affermir notre foi. Assurer, c’est rendre sûr, savoir ce que
nous croyons et pourquoi. Nous devons acquérir plus de compétences pour
le Royaume de Dieu.
Pourquoi tout cela ?
Parce que Dieu a encore un monde à sauver de la perdition. Ses ordres indiquent le chemin de l’accomplissement
de ses promesses.
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Et vous avez tout
pleinement en lui. (Colossiens 2.10)
Le vrai centre
Non,
ce n’est pas une publicité politique ! Dans un monde décentré, où l’on
nous propose toutes sortes de centres de remplacement, nous avons trouvé le
vrai centre, l’axe qui fait tourner notre vie.
Nous avons découvert que toute
la divinité habite corporellement en Christ. Les philosophies de l’individualisme
(tout tourne autour de moi), du relativisme (rien n’est totalement vrai) et du
pluralisme (à chacun sa vérité) contestent cela. Les traditions humaines et les
forces occultes cherchent à nous le faire oublier. Mais nous savons que tout
est en Christ.
Avant que cela devienne
une bonne nouvelle, nous devons guérir de notre “incirconcision de cœur”, notre
refus de mourir à nous-mêmes. Jésus n’a-t- il pas ouvert nos yeux, payé notre
dette, et effacé l’acte d’accusation et désarmé nos ennemis ?! Plongés
avec lui dans sa mort, nous entrons dans la vie. Nous découvrons que nous avons
tout par Christ.
Le pardon total nous pousse à un engagement total. Nous
allons nous enraciner dans sa Parole, construire notre maison sur le roc. Parce
qu’il est devenu le centre de nos vies, nous voulons nous investir à fond pour
lui. Nous n’avons qu’une vie à donner, et nous voulons qu’elle soit toute
pour Christ.
Nous
avons tout en lui, nous recevons tout par lui, nous investissons tout pour lui.
Tout ?… ou seulement un
peu ?
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Saluez tous les frères par un saint baiser. (1Thessaloniciens 5.26)
Le baiser
On fait la bise à tout le monde. On ne se connaît guère, et on n’a
peut-être même pas envie de se connaître. Une petite bise sans même se regarder !
Et dans l’église ? Selon Pierre, le baiser doit être affectueux
et fraternel. Il veut dire : “Mon frère, je t’aime. Que Dieu soit avec
toi, et si tu as besoin, je suis là pour t’aider.” Mais, ajoute Paul, ce baiser
doit être saint : ni sensuel, ni hypocrite. Il ne doit pas servir à sauver
les apparences, genre : “Je te salue, mais en fait, je ne t’aime pas, et
moins je te vois, mieux je me porte.”
Nous entrons tout doucement dans le temps de carême, le temps de préparation à la fête de Pâques. Nous nous souvenons de la mort de
Jésus. Il a été trahi par son ami avec un baiser. Un saint baiser ? Un
baiser hypocrite ? Même pas. Un baiser mortel. Lors de la cène, Judas est assis
à côté de Jésus. Son baiser à venir, lui brûle-t-il déjà les lèvres ?
Que disent de nous nos baisers dans l’église ? Sont-ils sans
hypocrisie ? Prenons-nous la cène avec le cœur sincère qui saura
s’exprimer tout à l’heure par un baiser affectueux, fraternel, et saint ?
La cène est là aussi pour nous dire : “Tu sais, c’est possible. Je suis
mort pour que tu puisses vivre comme je le désire. Demande-moi un cœur pur et
je te le donnerai. Laisse-moi te purifier de tes rancunes, de ton hypocrisie.”
“Désormais, je n’ai plus d’effroi, aucun mal ne m’accable; ton sang rend
pur le plus coupable; ton sang coula pour moi !”
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Tu les inculqueras à tes fils... (Deutéronome 6.7)
Préparer l'avenir
“On
n’attend pas l’avenir comme on attend un train.” (Bernanos) Nous devons le
préparer en assurant une éducation chrétienne à nos enfants. David avait appris
cela. Nous ne savons pas comment il s’est occupé de ses fils, mais vu le
résultat, il n’a pas dû beaucoup s’en préoccuper. Cependant, après le tournant
de sa vie que représente son péché avec Bathchéba, quelque chose change. Les
psaumes 32 et 51 sont sans doute le reflet de ce changement. Un des résultats
en est qu’il remet le très jeune Salomon au prophète Nathan pour être éduqué
par lui, 2 Samuel 12.25. A-t-il compris que ce fils, son successeur, devait
être différent des autres, et qu’il avait la responsabilité pour qu’il devienne
différent ?
Beaucoup
plus tard, Charlemagne soulève l’importance d’une éducation chrétienne en
disant : Il faut établir des écoles
où l’on enseigne les lettres et les Saintes Ecritures, de telle sorte que les
élèves méritent d’être appelés ‘le sel de la terre’ et résistent aux hérésies
comme à l’Antichrist.
Il
est triste de constater qu’on puisse réussir sa vie et pourtant perdre la
génération suivante. Josaphat fut de ceux-là en mariant son fils à la fille
d’Achab et de Jézabel. Qu’a-t-il fait pour éduquer son fils ? Pourquoi,
celui-ci est-il devenu un assassin ?
Alors que notre monde enlève les signes de la
présence de Dieu (Psaume 74.9 - BFC !), que ferons-nous pour la génération
suivante ?
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L’Eternel donne la grâce et la gloire. (Psaume 84.12)
Grâce et gloire
Qu’est-ce qui est fondamental dans notre vie ? J’aimerais
suggérer que les trois éléments suivants devraient être scellés dans ses fondements : la foi qui sauve, la grâce qui porte et la gloire qui
attire.
La foi qui sauve. Cela va de soi. La vie chrétienne ne pourrait éclore sans elle. La foi qui obéit à l’appel de Dieu et qui cause
le séisme spirituel de la conversion. La foi qui bâtit sur la Parole de Dieu et
qui apprend à prendre Dieu au mot. La foi qui résiste à tout effort de
marginaliser Dieu dans nos vies. Elémentaire, mon cher Watson.
Mais la grâce qui porte ?
Qu’est-ce qui nous porte dans notre vie chrétienne ? “Parce que je le vaux
bien” est bien plus qu’un slogan publicitaire. C’est coulé dans le moule de
notre nature pécheresse. Mais, fondamentalement, nous sommes portés
par ce Dieu qui donne, et qui donne encore. Nous dépendons de cela. C’est la
seule chose qui enrichit vraiment, et qui peut donc nous transformer en
donateurs. C’est la seule source du pardon et de la protection qui nous font
vivre.
Et la gloire qui attire ?
Elle nous encourage à devenir un pont vers le futur de Dieu dans la vie des
autres. Et elle nous fait vivre en étrangers ici-bas. Notre cœur est ailleurs.
Notre ancre est jetée au-delà du voile. La nouvelle Jérusalem nous attire.
Grâce et gloire, c’est Dieu
qui écrit son “Yes, I can” en lettres
de sang dans nos vies.
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L’Esprit de Dieu s’empara de Saül
quand il entendit ces paroles, et sa colère s’enflamma fortement. (1Samuel 11.6)
La colère qui délivre
Voilà un résultat de l’emprise du Saint-Esprit pour le moins
inhabituel. De quoi excuser nos petites colères “saintes” ? Bien sûr que
non. En général, elles ne le sont aucunement. La colère est bien trop
destructrice pour animer le cœur des pécheurs que nous sommes. Et pourtant.
Quand Nahach (1Samuel 11) détruit l’héritage de Dieu, la colère n’est-elle pas
de mise ? Quand Nahach le voyant veut régner sur un royaume de borgnes,
l’Esprit nous inspirerait tout juste quelques alléluias, les mains levées et
des frissons garantis ?
Nahach. Le nom veut dire : serpent. Du serpent de Genèse 3
qui crève les yeux de nos premiers parents pour créer une race de malvoyants
jusqu’au serpent d’Apocalypse 12 qui veut achever la sale besogne, il rôde pour
détruire. Ses victimes sont nombreuses, et le désespoir qu’il sème autour de
lui fait errer des milliers de millions d’êtres humains dans la nuit.
De la colère donc. Et la
terreur de l’Eternel qui saisit … Nahach ? Non. Celui-là en a vu d’autres
et se croit à l’abri de toute surprise. Pour lui, les jeux sont faits et les
yeux défaits. La terreur de l’Eternel s’empare du peuple de Dieu et Yabéch est
délivrée. Quelle curieuse motivation missionnaire : la colère et la
terreur. Mais à y penser plus loin, n’ont-elles pas leur place aujourd’hui encore
dans l’Eglise de Jésus-Christ ?
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Alors Jonas se leva pour s’enfuir à Tarsis, loin de la
face de l’Eternel. (Jonas 1.3)
Fuir Dieu ?
Voici le récit d’un homme heureux … jusqu’à ce que Dieu le
dérange. Pourquoi Jonas devient-il un déserteur spirituel ? Pourquoi
l’appel de Dieu le dérange-t-il tant ? Os Guinness a écrit dans un de ses livres : “Nous
manquons d’un sens précis de vocation, la conscience d’être appelés, la
conscience que Dieu nous appelle de manière si décisive que tout ce que nous sommes, tout ce que nous
faisons et tout ce que nous avons est investi avec une consécration et un
dynamisme vécus comme une réponse à son appel et à son service.” Ce n’est vraiment pas
le cas pour Jonas. Il s’enfuit loin de Dieu. Il n’en veut pas de cet appel.
Il devient donc un aliéné. La voie royale de Dieu devient une voie
de garage. Faire la sourde oreille lui permet même de dormir en pleine tempête.
Un païen le réveille à la voix de Dieu. Le cri des païens réveille les
prophètes en errance. Est-ce encore le cas ?
Dieu ne l’oublie pas. Ce
serait la fin de tout si Dieu devait nous oublier. Puisqu’il a refusé d’écouter
la voix de Dieu, il sentira le doigt de Dieu. Touché, il dit sa culpabilité.
Dès lors, tout est donc OK ? “Pardon, pardon !” et tout est
réglé ? En fait, dès lors, il est KO et jeté à la mer ! Il doit mourir comme le doit tout pécheur. On ne gagne
pas le pardon, on le reçoit à travers
la mort … de Jésus, en qui nous mourons pour revivre. C’est la mort de Jésus
qui calme la tempête et nous ramène à la grâce de Dieu.
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Quand mon âme était abattue au-dedans de moi, je me
suis souvenu de l’Eternel. (Jonas 2.8)
Le miracle de la grâce
Y a-t-il assez de grâce pour
des prophètes déserteurs ? Le poisson de Jonas, —l’histoire est confirmée
par le Fils de Dieu— représente le miracle de la grâce. La mort débouche sur la
résurrection. Tel un nouveau-né, le prophète est craché sur une plage en terre
sainte. Lui aussi a “profité” de cette grâce coûteuse qui libère le coupable en
transférant son péché sur l’Innocent.
Lui qui était seul,
solitaire, dans sa désobéissance se retrouve dans la présence de Dieu. Enfin, il
prie. Et quelle prière ! Quinze renvois à onze psaumes en huit versets,
tirés du trésor de son cœur. Au fait, quel est le trésor dans lequel nous pouvons
puiser ? Le livre de Jonas est lu dans la synagogue pour la journée du Yom
Kippour. Il veut dire : “Nous avons fait faillite. Mais dans ta grâce,
pardonne et renouvelle !”
Que
veut-il dire en 2.9 : Ceux qui
s’attachent à des vanités de néant se privent de la grâce ? Pense-t-il
déjà aux idolâtres de Ninive, ou encore à la vanité de son propre cœur qui l’a
poussé à fuir Dieu ? Mais maintenant tout change. Il tiendra parole :
J’accomplirai les vœux que je t’ai faits,
2.10.
Où nous
conduit la poursuite du néant dans notre
vie ? A nous priver de la grâce
de Dieu. Et Dieu nous laisse nous enfoncer jusqu’à ce que nous soyons prêts à
revenir, même “du fond de la fosse”. La grâce qui sauve sanctifie.
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Alors Dieu regretta le mal qu’il avait résolu de leur
faire et il ne le fit pas. (Jonas 3.10)
Le désir de Dieu
Ainsi Jonas va à Ninive par
la volonté de Dieu. Y va-t-il pour satisfaire
au désir de Dieu ? Ou va-t-il parce qu’il est à court d’options ? Faute
de compassion, Jonas n’a que de l’obéissance et du courage. Il devient messager
de jugement. En hébreu, cinq mots résument tout le message de Dieu à cette
société injuste. Mais, comme Jonas, et malgré lui, Ninive aura elle aussi droit
à une chance —une chance infime— de repentance. Il n’y a que ces cinq
mots, cette Parole de Dieu apparemment dérisoire entre la justice éternelle,
implacable, prête à tomber sur la ville sanguinaire, et la vie. Mais même ce message est Parole de Dieu, véhicule
de sa grâce, emballage étonnant de son désir profond.
Son désir profond ? Une fois, je décrète de déraciner une nation ou un royaume, de le
renverser et d’amener sa ruine. Mais si cette nation que j’ai menacée cesse de
mal agir, je renoncerai à lui envoyer le malheur que j’avais projeté contre
elle (Jérémie 18.7,8). Même Ninive peut revenir comme le fils prodigue. Et
le miracle se fait. La Parole qui fait vivre réveille la conscience de tout un
peuple. Ce Dieu qui peut se laisser toucher par le repentir d’Achab, 1Rois
21.29 (!) étend sa grâce à Ninive. Il ne
le fit pas. Nous connaissons cela. C’est écrit en lettres de feu au-dessus
de nos vies. Le secret ? La
croix du “plus que Jonas” (Luc 11.32). La grâce est la faiblesse de Dieu plus
forte que les hommes.
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Je savais que tu es un Dieu qui fais grâce et qui es
compatissant, lent à la colère et riche en bienveillance, et qui regrettes le
mal. (Jonas 4.2)
Jonas et Dieu
Hollywood
aurait sans doute terminé le livre de Jonas après le chapitre 3. Mais l’histoire n’est pas finie. Le Jonas du chapitre 4
ressemble étrangement à l’histoire du deuxième fils de Luc 15, la parabole du (des) fils prodigue(s). Et Dieu veut sauver ses deux
fils.
Jonas est en
colère parce qu’il connaît Dieu.
Voici la vraie raison derrière sa fuite. Il a une autre vision des choses et
sauver Ninive n’en faisait pas partie. Il est empêtré dans sa vision de ce qui
est juste et convenable, et la grâce de Dieu lui cause problème. La brebis perdue n’a qu’à
revenir. Que les autres fassent le premier pas ! Si Dieu veut faire autrement,
ce sera sans lui.
Que fait
Dieu ? Le punit-il pour son impertinence ? Non, il le bénit avec un
cadeau ! Il reste le Dieu de la grâce. Mais la joie de Jonas ne ressemble
en rien à la joie du ciel, Luc 15.7. Le lendemain, Dieu le lui enlève. Car il
n’y a pas de joie durable dans l’indifférence de ce qui préoccupe Dieu. La joie à cause de nos ricins est de courte durée. Jonas
doit repasser au cours élémentaire de l’amour de Dieu. Dieu ne le met pas KO.
Il veut le faire entrer dans son amour pour ses créatures. Comme la parabole, en
Luc 15.31,32, le livre se termine sur une question ouverte.
Jonas, est-il
revenu ? Nous n’en saurons rien. Nous aurons la même réponse que Pierre
(Jn 21.23) : Toi, suis-moi !
Dans un monde rempli de ricins, le risque est
d’oublier ce que Dieu veut pour nous.
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Deu est lumière, il n’y a pas enilui de ténèbres. (1Jean 1.5)
Revenir à l'original
Le ministère de Jean dans la
Bible est d’encourager les chrétiens à revenir à l’original. Il écrit après les
autres apôtres pour rappeler en cette fin de siècle ce qui est vraiment l’essentiel.
Dans cette lettre, cela
tourne autour de deux phrases : Dieu est lumière, Dieu est amour.
Si Dieu est lumière, nous
devons marcher dans la lumière. Notre
problème est de l’oublier et de nous contenter d’une foi de paroles, de nous
bercer dans l’illusion de la religion.
Nous disons qu’il faut vivre avec son temps quand, en fait, il nous aurait fallu vivre
selon le temps de Dieu. Mais le sang de Christ ne purifie que ceux qui marchent
avec lui et selon lui.
Notre deuxième problème est l’illusion de notre innocence. Nous
ressemblons si facilement au Pharisien de la parabole, Luc 18.9-14. Nous nous séduisons dès que nous sommes
contents et satisfaits de notre vie spirituelle. La lumière nous dévoile et nous accule à la
confession. Nous ne serons jamais innocents. Mais nous pouvons être lavés,
toujours à nouveau.
L’illusion de la victoire nous guette aussi. Nous
aurions déjà obtenu la victoire sur le péché ! Mais nous découvrons très vite à nos
dépens que le vieil homme sait nager : on ne peut le noyer. Toute victoire ici-bas est ponctuelle,
provisoire. Croire autrement ferait de Dieu un menteur. La réponse de Jean en
2.1 est l’équilibre entre un trop d’indulgence et
un trop de sévérité. Nous avons besoin de l’avocat divin, non à cause de nos
victoires, mais à cause de nos défaites.
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Celui qui prétend qu’il demeure en Christ doit aussi
vivre comme le Christ lui-même a vécu. (1Jean 2.6)
Obéir à la lumière
On ne peut guère “marcher”, vivre,
sans obéir. Ainsi, nous obéissons aux règles de la circulation pour que notre
marche ne tourne pas au suicide. Marcher dans la lumière concerne le péché.
Obéir à la lumière concerne notre comportement.
L’amour de Dieu se voit dans
l’obéissance à Dieu. Nous devons garder sa Parole. Il ne peut guère en être
autrement. C’est ici que l’homme seulement religieux ne peut plus suivre. Il ne
peut aimer cette Parole qui le juge.
Cela sonne très mal à nos
oreilles modernes : celui qui dit doit. Pourtant, c’est un des secrets de
la vie chrétienne. On ne peut durablement marcher avec Dieu si on refuse de marcher comme lui. Pas dans une vie de miracles et de frissons, mais dans
la soumission confiante au Père. “Te ressembler, Jésus, penser, agir,
aimer, toujours plus comme toi.”
Mais à quoi devons-nous
obéir ? Jean rappelle cet ancien commandement toujours nouveau : nous
devons nous aimer les uns les autres, et cela d’autant plus que les ténèbres ne
dureront plus très longtemps. Et même, là où Christ entre, la nuit passe déjà.
Aimer son frère en témoigne. Un amour qui n’est ni curiosité, ni
ingérence, ni seulement politesse.
Obéir à la lumière ne se limite pas à quelques
émotions fortes, à quelques vagues sentiments religieux et à un peu de
tolérance pour les autres. Obéir, c’est obéir.
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Celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. (1Jean 2.17)
Grandir dans la lumière
La
lumière est essentielle à la croissance. Mais il est possible de choisir de
moisir à l’ombre plutôt que de grandir dans la lumière.
Jean semble indiquer quatre
stades de croissance spirituelle. Les bébés,
12a, viennent de naître. Le début de la vie se situe dans le pardon reçu. Il
faudra la vie pour le comprendre, mais quelle joie d’en vivre ! Les enfants, 14a, commencent à connaître le
Père. Ils découvrent leur nouvelle identité d’enfant du Père. Ils découvrent la
force de pouvoir dire : Abba, Père. Les jeunes, 13b,14c, deviennent conscients qu’une guerre spirituelle
fait rage. Ils apprennent à vaincre le malin parce qu’ils découvrent la force
de la Parole de Dieu. S’il faut protéger les enfants, eux désirent s’engager.
La discipline de la Parole de Dieu les rend fort. Les pères, 13a,14b, ont acquis une profonde connaissance du Dieu
éternel. Ils savent qu’ils sont là pour le marathon, et non pour le 100 mètres.
Ils sont devenus stables et désirent transmettre ce qu’ils ont reçu.
La
croissance spirituelle est à la fois naturelle et voulue. Derrière elle, il y a
le choix récurrent d’investir dans la vie plutôt que dans les choses. Le monde
et son triple appel à la jouissance, à la cupidité et à l’orgueil cherche à
tout moment à inverser le processus. Mais il ne faut pas se leurrer : c’est grandir en Christ et demeurer éternellement ou aimer le monde et passer avec lui.
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Ce que vous avez entendu dès le commencement doit
demeurer en vous. (1Jean 2.24)
Demeurer dans la lumière
Comment résister à
l’Antichrist, que ce soit celui qui viendra ou celui qui est déjà là ?
Comment savoir le vrai du faux ? Comment ne pas être séduit ? Seul celui qui demeure en Dieu et en qui
sa Parole demeure peut distinguer le vrai du faux dans le domaine spirituel.
Nous ne devons pas être
béatement optimistes : il y aura des loups et il y a de l’ivraie. Il y aura des départs,
tout comme il y aura un tri final. En attendant, Dieu nous donne son Esprit et
la certitude que vérité et erreur ne peuvent venir de la même source. Christ
sera en tout temps une pierre d’achoppement. Sa divinité, son autorité, sa
croix, sa résurrection, son retour, la réalité de sa présence, voilà
l’essentiel de ce qu’aucune spiritualité non-chrétienne ne pourra jamais
accepter.
Il faut que sa Parole demeure en nous. Ce n’est pas
chose simple. Nous aspirons à la nouveauté. Non seulement nous voudrions
parfois refaire l’emballage de la vérité, ce qui peut être un désir légitime,
mais souvent, et bien plus subtilement, le nouvel emballage cache de nouvelles
vérités. Nous devons demeurer dans la lumière reçue depuis le commencement. Cependant,
à cette Parole extérieure, objective, doit correspondre une onction intérieure.
Sans cela, l’enseignement devient renseignement stérile. Demeurer ne veut pas
dire : rester inchangé. Demeurer correspond à un renouvellement intérieur
constant. Sans cela, comment résister aux loups ?
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Nous sommes appelés enfants de Dieu ! Et nous le
sommes. (1Jean 3.1)
Vivre selon la lumière
Vous connaissez l’histoire du chat que sa maîtresse avait dressé à
marcher sur deux pattes et à servir à boire à ses invités ? Un des invités
a lâché une souris et la vraie nature a repris le dessus en un clin d’œil. Un
chat est un chat ! On a la nature de sa naissance !
C’est ce que dit Jean dans la lecture d’aujourd’hui. Pratiquer la
justice ou persister dans le péché sont tout autant des indicateurs de
naissance. Nous sommes appelés : enfants de Dieu ? Si cela est vrai,
quel avenir que le nôtre : une “explosion d’émerveillement” ! Mais
cela devrait avoir pour conséquence que nous persistions à vivre selon la
lumière, en nous purifiant.
La venue de Jésus n’est pas
seulement un message d’espoir pour demain : Il apparaîtra ! (2.28; 3.2)
Non, il est déjà apparu ! (3.5,8) Il a envahi ce monde pour ôter les
péchés. Demeurer dans le péché est donc totalement incompatible avec notre
naissance en lui. Le chrétien n’est pas un chat dressé. Il est né de Dieu. C’est vrai qu’il y a toujours
danger de séduction de par “notre ancien
propriétaire”. Mais Jésus est venu et il a coupé ce lien. Il l’a remplacé par
un nouveau lien : nous sommes maintenant nés de Dieu. Sa semence—sa
Parole—demeure en nous. Il est donc impossible de continuer à vivre dans le
péché. Autrement dit, l’indifférence spirituelle est un marqueur révélateur. Quiconque
qui est né de Dieu peut vaincre.
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Aimons-nous les uns les autres. (1Jean 3.11)
Aimer les frères
Afin de ramener les
chrétiens de son temps à l’original du message de Jésus, Jean se concentre sur
deux affirmations : Dieu est lumière, 1.5, et il est amour, 3.11; 4.8.
Logiquement, nous devrions
trouver la haine à l’extérieur et l’amour à l’intérieur de l’église. Mais ce
n’est pas toujours ainsi. Caïn a fait beaucoup d’émules. Lorsque l’amour de
Dieu s’était refroidi dans son cœur, l’amour de son frère n’a pas survécu très
longtemps. Le test de Jean demeure donc très actuel : Nous savons que nous
sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Bien sûr,
cet amour doit grandir. A l’état parfait, l’amour, c’est donner sa vie pour son
frère. Au stade débutant, il partage ses biens avec son frère dans le besoin. Voir
son frère dans le besoin et fermer ses yeux, et son cœur, revient à prouver
qu’on est encore étranger à la vie de Dieu.
Tout cela doit nous amener à
un examen de conscience. Le danger d’un simple activisme ou d’un découragement tenace nous guette. Qu’en est-il de notre cœur devant Dieu ? Son
amour y habite-t-il ? Imparfaitement ? Mais Dieu est plus grand que
notre cœur. Il
prendra le peu que nous venons lui présenter et le multipliera. Il élargira notre
cœur, ce qui nous permettra de faire ce qui lui
plaît : croire en Jésus et aimer les frères. Nous prierons et Dieu
répondra. Nous demeurerons en lui et il demeurera en nous.
C’est à la fois le secret et le miracle.
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Mettez les esprits à l’épreuve pour voir s’ils
viennent de Dieu. (1Jean 4.1)
Aimer la vérité
Y
a-t-il encore des loups ? Faut-il croire tout le monde ? Tout ce qui
porte le nom de chrétien est-il recevable ? Jean pose une question
aujourd’hui devenue étrange, voire impolie : Qui est de Dieu ? Qui est frère ?
La
Bible nous dit qu’il faut éprouver les esprits, et elle parle de la doctrine
bien plus que de l’occultisme ! Nous devons avoir ni superstition
(tout croire), ni suspicion (rien croire). Mais nous devons nous attendre à l’action
ininterrompue du menteur de toujours. Les faux docteurs présentent non
seulement un Jésus sans rapport réel à l’Evangile, mais ils se mettent au
centre avec un culte du spectacle qui n’a rien à envier à ce que fera
l’Antichrist.
Jean
nous dit d’analyser l’audience. Qui écoute qui ? Qui écoute quoi ? La soif
de popularité nous pousse si facilement au compromis. Le monde écoute le monde,
mais être nombreux n’a jamais été gage de vérité. La Parole de Dieu attire le
peuple de Dieu et le peuple de Dieu écoute la Parole de Dieu. Sommes-nous
encore attirés par une lecture assidue de la Parole de Dieu ?
Devant l’écrasante majorité des anti-Dieu, nous
pourrions nous sentir comme écrasés. Vous sentez-vous tentés d’abandonner, de
‘mettre votre foi à jour’ ? Ce serait la défaite assurée. Aimons la
vérité. C’est le chemin qui conduit à la victoire finale, car celui qui est en
nous est plus fort que celui qui inspire le monde.
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Nous aimons parce que Dieu nous a aimés le premier. (1Jean 4.19)
Aimer selon Dieu
C’est quoi, aimer selon
Dieu ?
C’est tout d’abord un amour
qui coule de la croix. Tout l’amour de Dieu est voilé et dévoilé
à la croix. C’est comme si Dieu nous dit : “Mon bonheur est incomplet sans
le vôtre.” Incroyable ! Son amour détourne la colère et enlève les
obstacles. Aimer selon Dieu, c’est accepter la croix comme source de vie.
Personne n’a jamais vu Dieu.
Mais l’amour rend visible le Dieu invisible. Cet amour
impossible et saint, l’Esprit le verse dans notre cœur, Romains 5.5.
N’est-ce pas là l’espoir de pouvoir demeurer en Dieu ? Nous ne sommes pas
mis sous une pression insoutenable à vivre une vie impossible (“faire comme
si”). Nous devons “homologuer” (= confesser, 4.15) Jésus comme le Fils de Dieu
dans notre vie et dans notre pensée. Il est la clé à l’amour de Dieu pour nous
et au travers de nous.
Cet amour bannit la crainte. Nous aurions de très
bonnes raisons de craindre le jugement ! Mais la crainte est bannie. Nous
sommes dans le monde comme le Christ : aimés du Père. Et il allume dans le
cœur de ses enfants cette crainte qui est passion de Dieu. Il le fait en nous
aimant le premier. Il donne ce qu’il nous demande et rend possible ce qu’il
commande : aimer ces frères tellement visibles. L’église est ce miracle
permanent de gens pas aimables qui sont aimés par grâce, et qui aiment par la
même grâce.
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Celui qui croit que Jésus est le Christ est né de Dieu. (1Jean 5.1)
Croire comme un chrétien
Le
temps efface les marques et la vie chrétienne a une tendance à devenir floue. Comment
savoir si notre foi est bien celle des origines ? Jean pose en fait trois
questions.
Suis-je né de
Dieu ? L’évidence est dans l’effet de cette naissance. Croire que
Jésus est le Christ se voit par l’amour des frères. Et aimer les frères se voit
par notre obéissance à sa Parole. Il y a ainsi une fécondation mutuelle entre
l’amour pour Dieu et l’amour pour son frère.
Ai-je cru au
témoignage de Dieu ? Dieu rend témoignage à son
Fils qu’il est réellement le Fils de Dieu. Est-il réaliste de croire cela en
notre temps “scientifique” ? Soyons clairs : nous ne croyons pas seulement
qu’il a été quelqu’un d’extraordinaire, mais nous croyons que Dieu qui
ne peut mourir est mort pour nous. Acceptons-nous le témoignage de Dieu que ce
Jésus est Dieu fait homme, né d’une vierge, ressuscité corporellement ?
L’Esprit-Saint confirme-t-il ce témoignage en notre cœur et en notre
cerveau ?
Ai-je l’assurance
d’avoir la vie éternelle ? Pour cela, je dois croire
au Fils de Dieu, et donc, placer ma confiance en lui. L’incroyant
n’est pas un malchanceux, mais un pécheur qui doit se repentir. Le vrai chrétien a un témoignage interne en
accord avec le témoignage externe de Dieu : l’assurance joyeuse
d’avoir la vie éternelle. Il sait qu’il appartient au royaume de Dieu.
Quelle est ma réponse à ces trois questions ?
Ai-je une foi authentique selon la Bible ?
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Nous savons ... (1Jean 5.15,18,19,20)
Cinq certitudes pour un temps incertain
Notre temps est incertain et
la vie précaire. Voici cinq choses sûres à intégrer dans notre vécu.
Nous avons la vie éternelle. Notre ancre est fixée ailleurs. Ici-bas, tout passe, tout casse,
tout lasse. Mais connaître Dieu et faire route avec lui, voilà qui donne de la
stabilité dans un monde éphémère.
Dieu nous écoute. Jean
assortit la prière de trois “si” : Selon
sa volonté. La prière est le moyen
pour nous soumettre à la volonté de Dieu, a dit quelqu’un. Nous en préoccuper
dans notre vie nous assure que Dieu nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, tout est bien. C’est assez d’être
sûr de cela. Il fera en sorte que sa volonté soit faite et que notre prière y
soit associée. Mais sa volonté touche aussi nos frères. Eux, comme nous,
trébuchent de bien des manières. C’est le
troisième si : voir cela nous donne l’obligation de prier. Si nous ne
sommes pas au clair de ce qu’est le péché qui mène à la mort, prions au moins que le péché de notre frère n’y
mène pas.
La victoire est possible. Jésus prie pour nous et nous garde. Alors nous pouvons avoir
courage. Le péché n’aura pas le dernier mot.
L’opposition est totale. N’ayons aucune illusion sur la haine du monde pour Christ et les
siens. Le malin est chez lui ici-bas. Nous, nous sommes d’ailleurs.
Christ est venu. Il y a donc de l’espoir.
L’Evangile dit vrai. Hors de Christ tout est idolâtrie. En lui, tout est vrai
et tout est vie.
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Tu connais les commandements. (Marc 10.19)
Le rêve d’un Chinois
“J’étais tombé
dans un puits profond et ne pouvais m’en sortir. J’entendis des pas et me croyais
tiré d’affaire. Confucius se pencha vers moi. “Ah, te voilà tombé dans ce puits !
Si tu avais correctement vénéré tes ancêtres, tu n’en serais pas là
aujourd’hui.” Et il s’en alla.
Un peu plus
tard, je vis le visage du Bouddha. Il me sauverait ! Il me dit :
“Tu es misérable, n’est-ce pas ? Et bien, c’est à cause de ton désir de
sortir de ce puits. Si tu veux être délivré, médite afin d’être délivré de
ce désir. Quand tu auras cessé de désirer, tu auras cessé de souffrir.” Et il
s’en alla.
Peu après, un
sage Hindou me regarda de l’entrée du puits. Il dit : “Si tu es là, c’est
que tu as dû le mériter. Conduis-toi bien dans ta situation actuelle et tu t’amasseras
du bon karma. Ainsi, dans ta prochaine vie, ta situation sera meilleure. En
plus, le puits n’est qu’illusion. Elève ta conscience à un niveau supérieur et
tu échapperas à ta misère.” Et il me quitta et me laissa dans mon désespoir.
Mohammed passa. Il
dit : “Nous ne pouvons rien contre la volonté d’Allah, béni soit son nom.
S’il a décidé que tu mourras dans ce puits, tu n’y pourras rien. Meurs donc
avec son nom sur tes lèvres, et il t’épargnera peut-être au Jour du jugement.” Je
pleurais. Qui me délivrerait ?
J’entendis encore des pas. Jésus me vit. Il fixa
une corde et descendit pour me délivrer. C’est ainsi, à mon réveil, que j’ai
décidé de devenir Chrétien.”
Haut
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Il te manque une chose. (Marc 10.21)
Devenir Chrétien
Chrétien, on le devient.
Personne n’est tombé dans la marmite. Tôt ou tard, il y a un choix. Pour le
dire dans les mots du récit précédent, le rêve d’un Chinois, ce choix arrive quand
nous commençons à prendre conscience du puits dans lequel nous sommes enfermés.
C’était le cas du jeune homme riche et religieux de la lecture d’aujourd’hui.
Il avait conscience que quelque chose manquait. L’avenir lui paraissait bien
plus incertain qu’il aurait osé l’admettre. Le passé avec toute sa religion
n’avait pu gommer ce manque de certitude. Il commençait à discerner le puits.
Mais il avait encore des
illusions, ou plutôt, il lui restait la grande illusion de sa vie :
l’argent. Pour lui, le choix ultime était entre le Christ et sa petite
idolâtrie personnelle. Petite ? Toute illusion qui nous masque l’état
désespéré du puits de la perdition est un mensonge hideux et damnable. Christ
est mort pour nous arracher de nos illusions et pour nous sauver. Lui seul en
est capable.
Comment sortir de notre
puits ? En le lui demandant :
Seigneur, aujourd’hui j’ai pris
conscience que je suis perdu sans toi et que j’ai besoin de changer de vie. Je
te demande pardon pour mes péchés et je mets ma vie entre tes mains. Je crois
que tu es mort pour mes péchés à la croix et que tu es revenu à la vie.
Merci Seigneur, pour cette nouvelle vie
que tu m’accordes. Amen !
Haut
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Achab, fils d’Omri, fit ce que l’Eternel considère
comme mal et fut pire que tous ses prédécesseurs. (1Rois 16.30)
Vivre à l'ombre de la bête
Pour trop de chrétiens c’est
déjà la réalité : vivre à l’ombre de la bête. Ils vivent sous un régime
totalitaire de persécution active. C’était le cas au temps d’Achab et de
Jézabel.
C’était un temps
d’apostasie. L’humanisme (l’homme au centre) avait remplacé l’obéissance à la
parole de Dieu. Là-dessus s’était greffé le Baalisme de Jézabel : une
religion d’état, très ancienne, écologique (dieu de fertilité), sensuelle
(prostitution sacrée) et totalitaire.
Dieu était mort
… du moins, c’est ce que Jézabel aimait croire. Beaucoup de croyants avaient
scellé leur attachement au Dieu de la Bible par leur sang. Mais l’apparition
brutale d’un prophète au nom provocateur (mon Dieu est l’Eternel) montre que
Dieu ne laissera jamais le dernier
mot au serpent. Au milieu de la nuit il allume une lampe. La grande question que
ce couple impie croyait du passé revient avec force : Qui est Dieu ?
C’est comme de nos jours. Qui pourvoira : le Dieu de la Bible ou les dieux
des nations ? Dieu ou Dame Nature ? Dieu ou l’Etat ? Qui fera la
pluie et le beau temps ? Dieu Baal ?
La venue
soudaine d’Elie doit nous remplir d’espoir. Dieu a des ressources inconnues de
nous. Le mettre au défi et croire s’en sortir ? Impossible !
Quand
l’ennemi cherche à nous intimider il est grand temps de dire avec Elie :
l’Eternel est vivant, le Dieu d’Israël devant qui je me tiens !
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Selon la parole de l’Eternel. (1Rois 17.5,16)
Dieu pourvoira
Sous le régime de terreur d’Achab
et de Jézabel, beaucoup de prophètes fidèles au Dieu d’Israël ont été tués, 1Rois
18.4,13. Mais Dieu protège Elie et pourvoit à ses besoins. N’est-ce pas souvent
ainsi ? L’un est pris, l’autre laissé. L’un sert de sacrifice, l’autre s’active
dans le service. George Whitefield, évangéliste anglais au XVIIIme siècle,
l’exprimait ainsi : “Je suis immortel tant que mon œuvre
n’est pas achevée.” Quel repos quand on sait cela !
Si
nous mourons, c’est pour Dieu. Si nous vivons, c’est encore pour lui. Même au
temps de Jézabel, Dieu dispose librement de ses ressources : un torrent,
des corbeaux, une veuve. Elie doit marcher par la foi en un Dieu qui pourvoit,
même si cela semble impossible et que cela semble toujours se faire à la
dernière minute. Avec un certain humour, il cache le prophète sur les terres
mêmes du papa de Jézabel, cf. 18.10 !
Il
n’y a pas qu’Elie qui marche par la foi. La veuve elle aussi devra sa vie à la
foi. “Donne-moi tout ce que tu as, car je te donnerai tout ce dont tu auras
besoin.” Il y aura ainsi grâce suffisante pour chaque nouveau jour.
Est-ce
à dire que tout est donc bien qui finit bien, puisque Dieu veille ? Non,
ce n’est pas vraiment aussi simple. La grâce étonnante alterne avec l’épreuve
la plus noire. Prophète et veuve sont désarmés et doivent apprendre que, malgré
tout, Dieu est fiable et que son amour n’a pas de limites.
Dieu est fiable, même quand rôde la bête. Le
croyons-nous ?
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Le dieu qui répondra par le feu, c’est celui-là qui sera
Dieu. (1Rois 18.24)
Qui est Dieu ?
Quel genre de foi avons-nous ? Une foi invisible,
sans sacrifice, sans risque et donc sans valeur ? Ou un feu qui
brûle ? Une vie facile, centrée sur soi-même ou la fidélité qui relève les
défis et qui accepte les risques ?
D’un côté, il y a la foi à bon marché du peuple qui “cloche des
deux pieds”. Mieux vaut être prudent, sans être fanatique. Mieux
vaut être tolérant, et vivre sa vie sans trop s’inquiéter qui est vraiment
Dieu. Mieux vaut s’accommoder que se rendre la vie trop compliquée. A l’extrême
opposé de cela se trouvent Elie … et les prophètes de Baal. Ces derniers sont
engagés à 100% dans leur idolâtrie. Ils jouent leur vie. Le savent-ils
seulement ? Ou ont-ils mis leur confiance dans le pouvoir politique qui
vacillera en ce moment critique ? La conviction d’Elie semble être qu’il
vaut mieux être froid que tiède. Si Dieu est Dieu, seul 100% est suffisant et
raisonnable.
Elie (et
Dieu !) semble aimer les défis ! Des nombres désespérants (1 contre
450, voir 850), le spectacle rituel de l’opposition (pourrions-nous donc forcer
la main de Dieu par nos méthodes ?), l’obstacle d’un sacrifice trempé (Baal
est un dieu de beau temps; le vrai Dieu se reconnaît dans la tempête. A lui,
rien n’est impossible) : tout joue contre Elie. Mais seul le vrai Dieu
répond à la prière, sans trucage, sans cinéma.
Ce jour
sur le mont Carmel, le retour à la Parole de Dieu fut un bond gigantesque dans
l’avenir.
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Pourquoi pleures-tu ? (Jean 20.13,15)
Pourquoi pleurer ?
Marie-Madeleine avait connu la peur. Elle avait été terrifiée par
sept démons (Luc 8.2), enchaînée dans une prison sans aucune sortie. Un peu
comme les péchés dits capitaux qui sont sept portes d’entrée dans le couloir de
la terreur : paresse, orgueil, gloutonnerie, luxure, avarice,
colère et envie. Ce sont des portes à claquer. Ils sont la cause d’océans de
misère et de larmes. Marie-Madeleine, a-t-elle vu passer tout cela en elle, ce
matin de Pâques ?
Mais l’amour avait croisé la route de Marie-Madeleine. Un
homme nommé Jésus l’avait aimée—non pas sexuellement, ou comme un objet, ou un
peu hautainement avec un peu de charité. Non, il l’avait aimée, elle, la coupable la terrorisée,
l’enchaînée. Et par son amour elle avait été libérée, pardonnée. Est-il
étonnant qu’elle l’ait suivi et servi ? Et voilà qu’il est mort ! Les
démons, allaient-ils l’assaillir à nouveau ? Un Christ mort est tellement
insuffisant !
Même
les anges ne peuvent rien pour elle. Un seul peut sécher ses larmes. Un mot
change tout. Jésus l’appelle par son nom. Alors, elle comprend et les ténèbres
disparaissent. Mon Maître !
Il est le Christ
de tous les peuples qui chasse la crainte de la mort. Cela est accessible à
toute personne qui connaît l’attraction en lui des sept portes de la terreur et
qui a suffisamment d’humilité pour venir à lui dans la foi et le repentir.
Voir, toucher, suivre le Seigneur ressuscité, voilà
Pâques qui entre dans la vie.
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Celui qui m’écoute aura la sécurité dans sa demeure (Proverbes 1.33)
Il y a écouter et ... écouter
L’Evangile
est si simple ! Un semeur, un champ, une récolte. Pourtant, que c’est
compliqué ! Ecouter l’Evangile est la chose la plus simple qui soit. Elle
produira son fruit presque naturellement. Ce “presque” est le sujet de la
parabole du semeur. Il y a quatre façons d’écouter. Dans chacun de ces cas,
Jésus parle d’entendre ou d’écouter. Mais la vraie question est : que ferons-nous
de ce que nous entendons ? Voici ces quatre “terreaux” :
Les sourds, 13.19. “Il n’y a de
pire sourd …” Un problème intellectuel ? Ou une incapacité induite par un
refus répété ? Sont-ils victimes de vol ou coupables de négligence ?
A qui pensait Jésus ? Au bord de quel chemin ?
Les déçus, 13.20,21. C’est le
risque de tout disciple : ne pas laisser s’enraciner la Parole de Dieu.
Devant les vagues, leur foi vacille et disparaît. “Ça ne marche pas !”
disent-ils.
Les partagés, 13.22. “Qui
embrasse trop, mal étreint.” Jésus rappelle la compétition sans merci pour notre
cœur et nous présente le trio infernal de la vie : les soucis, l’argent et
le plaisir. Quelles sont les réponses bibliques à ces trois envahisseurs ?
Sans action déterminée, la foi devient façade, puis : ruine.
Les persévérants, 13.23. C’est l’état
normal. Mais Jésus semble mettre en doute cette normalité. L’évidence d’un cœur
bon et honnête (Luc 8.15) est dans le fruit que donne la Parole.
Mon âme est faite de quel
terreau ?
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Vois-tu de mauvais œil que je sois bon ? (Matthieu 20.15)
Travailler pour Dieu
Pourquoi
sommes-nous venus à Dieu ? Pour recevoir. Grâce, pardon et amour sont
déversés sur nous sans mesure. Voilà donc un Evangile bien facile ? Dans cette
parabole de Jésus, Dieu vient à nous pour nous offrir … du travail. Il coupe ainsi
radicalement dans la fausse idée qu’une semaine, c’est un jour pour lui et six
pour nous. Dieu cherche des ouvriers, des gens à temps plein pour le servir. Comment
juge-t-il une église remplie de chrétiens passifs ? Le drame du royaume
est le manque d’ouvriers. Suis-je un chômeur dans ce royaume ? Suis-je en
service, ou hors service ? Le Seigneur sait bien qu’il faut un effort
majeur pour que nous nous mettions au travail. Il vient donc jusqu’à nous pour
exaucer notre prière d’arracher des gens à leur apathie pour rentrer sa moisson,
Matthieu 9.38.
Mais il y a deux problèmes dans le royaume de
Dieu : le chômage spirituel et
l’esprit de revendication. Le travail engendre un droit. Il est bien vrai que
tout travail mérite salaire et que Dieu ne sera jamais en dette envers
personne. Mais il n’opère pourtant pas selon nos lois de marché. Toute la
conception du rendement est à redéfinir. Notre service, notre obéissance sont
un reflet de sa grâce, Paul le rappelle : “Ce que je suis à présent, c’est
à la grâce de Dieu que je le dois, et cette grâce qu’il m’a témoignée n’a pas
été inefficace. Loin de là, j’ai peiné à la tâche plus que tous les autres
apôtres non pas moi, certes, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.” (1
Corinthiens 15.10). Notre service ne doit donc jamais devenir le reflet de nos
efforts méritoires. Devant notre schéma syndical—travail, mérite, salaire—Dieu
nous montre la croix. Ce ne sera jamais : Je sers donc je suis. Mais :
Il m’a appelé, donc je suis.
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D’où vient donc cette mauvaise herbe ? (Matthieu 13.27)
Le royaume envahi
Cela
paraît si simple : Jésus sème le bon grain du Royaume dans le monde.
Comment ? Par le biais de ses disciples. Tout va donc bien ? Non. Il
y a un ennemi actif et sournois. Lui aussi sème, en fait, il sursème. Sa semence est presque
pareille, mais elle produit une plante venimeuse. Le mot grec a donné en
Français le mot : zizanie. Quelle désillusion ! D’où vient qu’il y a
à la fois des enfants et des squatters dans le royaume ? L’ennemi en est
la cause. Il faut donc être sur ses gardes, et ne pas se laisser “semer” !
Attention aux apparences ! Le mal peut être trompeur et le bien
caché !
Il est
donc grand temps d’y mettre de l’ordre ? Jésus a justement peur que les
fils du royaume se fassent moissonneurs. Nous devons déraciner de façon
radicale tout mal qui pousse en nous.
Mais nous ne sommes pas équipés pour faire le même tri radical autour de nous. 1 Corinthiens 5.11 (je
voulais simplement vous dire de ne pas entretenir de relations avec celui qui,
tout en se disant votre “frère”, vivrait dans la débauche, ou serait avare,
idolâtre, calomniateur, adonné à la boisson ou voleur. Avec des gens de cette
sorte, il ne vous faut même pas prendre de repas.) nous en indique les limites.
Vouloir aller plus loin risque d’éliminer du royaume ceux avec qui Dieu n’a pas
encore fini. Il n’enlève pas, pas encore,
les squatters de son église. Il voudrait qu’ils deviennent enfants du royaume.
Il y a donc terreur et espoir.
Terreur parce que les enfants du mal
seront ramassés. Aucun besoin de les déraciner : ils sèchent sur pied. Le
jugement viendra avec le feu, les pleurs et le remords. Quelle erreur d’oublier
cela ! Espoir parce
qu’enfin, on verra les fils du Royaume. Avant, on les ignorait comme une quantité
négligeable. Mais Dieu voit si je grandis
pour lui.
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On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles
outres. (Matthieu 9.17)
Vin nouveau, outres neuves
L’habit ne fait pas le moine. Pourtant,
aucun moine ne va nu à travers la vie ! Le vin nouveau de l’Evangile est
l’essentiel. Mais il a besoin d’outres neuves. Il doit être habillé d’homme.
Voici
l’homme qui est une parabole : Lévi. Etait-il un Lévite, un homme au
destin glorieux mais devenu une perte totale ? Etait-il seulement réformable ?
Ni la société, ni la religion n’avaient eu le moindre effet sur lui. Mais le
Fils de Dieu voit autre chose : Matthieu, cadeau de
Dieu. Son appel, Suis-moi !, est
suivi de l’abandon de tout : actions, priorités, projets. Le festin qui
suit devient un choc frontal avec la religion.
Faut-il que le nouveau disciple soit
récupéré par la religion ? La vie chrétienne est-elle un ensemble de
coutumes sans besoin de réfléchir ? Essentiellement, tu continues à vivre ta vie ? Jésus dit toute autre
chose : c’est vivre dans sa présence (suis-moi). Pas une vie de devoirs infinis, mais une vie infinie dans la
joie d’aimer Dieu et son prochain.
Le vin nouveau est en fermentation, il
n’est pas statique : il nous pénètre et nous transforme. Il appelle à un
nouveau cadre de vie. Mais sans le vin, l’outre est superflue. Pensez à l’absence
de tout état de manque à Laodicée. L’outre était vide !
Il y a ainsi un double risque : des outres
sans vin et du vin sans outres ! En nous : du vin nouveau, ou du vieux
vinaigre ? Et notre vie : Outre neuve, ou “j’ai toujours fait comme
ça” ?
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Il ne s’est donc trouvé personne d’autre que cet
étranger pour revenir louer Dieu ? (Luc 17.18)
Rendre grâces
Quelle
étrange expression : nous rendons grâces. La grâce que nous avons reçue,
nous la rendons, et cela au multiple.
Dans le récit du médecin Luc, notons
d’abord l’enchaînement presque normal :
malade>médecin>traitement>guérison. Notons encore la prière normale : dès que nous nous sentons
dépassés nous prions. C'est ainsi. Il y a une autre chose presque normale : la prière répondue. C’est bien plus fréquent que
nous ne le pensons ! Et que dire de cet enchaînement-ci, lui aussi trop normal : problème>prière>exaucement>…oubli ? La grâce
reçue devient-elle trop souvent une grâce oubliée ?
Etait-ce la
faute de Jésus de ne les avoir pas guéris sur le champ ? Ou était-ce leur
égocentrisme si naturel : Tout tournait autour d’eux et de leurs projets
d’un avenir redevenu possible. Bien sûr, Dieu est inclus dans ces projets.
“Bénis ce que nous allons faire …” Mais, la plupart des fois, cela ne veut rien dire ... Faut-il y voir le reflet de leur,
notre ?, ignorance ? Tout nous est dû par la société. Après tout, on
paie pour ça, non ? Nous ignorons notre dépendance de Dieu. On ne rend rien parce qu’on ignore avoir reçu.
Pourtant, il
y en a un qui revient. Rendre grâces, c’est revenir en arrière, prendre le temps
de réfléchir et de reconnaître. Les habitués de Dieu sont absents. Seul un
étranger revient. Chez lui, le cœur est ailleurs. Car rendre grâces est toujours
une affaire de cœur.
La foi
qui sauve. Lui seul a eu cette foi-là. Les autres avaient
seulement une foi matérialiste : être guéri leur suffisait. Rendre la
grâce reçue révèle un cœur sauvé.
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… à combien plus forte raison le Père céleste … (Luc 11.13)
Connaître Dieu
Sans
connaître Dieu, comment vivre dans ce monde sans perdre son chemin ? Le
problème ? Nous traînons trop de fausses images de Dieu qui encombrent
notre connaissance de lui. Ce ne sont pas seulement les images du Père Noël ou
du tyran céleste qui peuvent nous empoisonner la foi. Combien de fois
n’entretenons-nous pas l’idée d’un Dieu sourd et aveugle ? Un Dieu sourd
quand nous croyons que ce que nous
lui disons a peu d’importance, tant que nous le disons fort et bien. Un Dieu
aveugle à qui il suffit de donner du second choix; de toute façon, il ne voit
rien. Une aumône de temps à autre lui fera plaisir, mais ne te casse pas la
tête, et ne casse surtout pas ta tirelire ! Mon peuple périt faute de connaissance (Osée 4.6).
Pourquoi Dieu
nous écoute-t-il ? Parce que je le vaux bien ? Parce que j’y ai mis
les formes ? Ou ne m’écoute-t-il pas parce que je ne vaux rien, ou parce
que je ne sens rien ? La parabole nous dit pourquoi Dieu écoute la prière.
Il est un Ami qui ne déçoit jamais. Ne pas nous écouter serait manquer à son
honneur. C’est impossible. Mon assurance repose sur son caractère. Je
m’approche confiant parce que nous sommes amis, et parce qu’il est jaloux pour
l’honneur de son nom.
Il est un
Dieu qui donne. C’est sa spécialité. Ici-bas, tout le monde prend. Lui, il
donne. Il est notre Père, et il donnera
de bonnes choses, même si nous demandons n’importe quoi. En son Fils, et par
son Esprit, il se donne lui-même.
Suis-je l’ami de l’Ami ?
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Car celui qui s’élève sera abaissé; celui qui
s’abaisse sera élevé. (Luc 18.14)
Connaître Dieu (bis)
Il n’y a pas que les
fausses images de Dieu qui nous empêchent de le connaître. Il y a aussi les
fausses images de nous-mêmes :
-
Tout tourne autour de moi. Notre époque a mis l’homme au centre. Nous
sommes des hommes libres, dignes et bardés de droits. Nous ne sommes les esclaves
de personne.
-
Tout travail mérite salaire. Croyez-vous vraiment que nous puissions
trouver une base de réclamation dans le domaine de notre relation avec Dieu ?
Dieu ne nous sera jamais redevable.
-
Je connais tout ça. Nous sommes les habitués de Dieu, d’où :
nonchalance, présomption. Où est la crainte qu’il inspire ? Nous sommes
trop grands, et notre Dieu est trop petit.
Jésus redresse ces fausses images. Il
rappelle que Dieu est le Maître. Nous sommes de simples esclaves, pas inutiles,
ce qui est une mauvaise traduction, mais sans mérite.
La parabole de Luc 18
revient à la même question. Voici deux hommes qui viennent au culte. Un pharisien, admiré, amant de la Loi de
Dieu, vivant dans son univers à lui. Il dit sa reconnaissance de ne pas être
comme la racaille. Un homme selon le cœur de Dieu ? Un péager. Sa présence est choquante, il pue. Honteux, il se met dans
un coin. Son geste est réputé disgracieux pour un homme. Sa prière : Que
le sacrifice qu’on immole au temple couvre son péché et détourne de lui la
juste colère de Dieu.
Comment nous approcher de Dieu ? Quelle image
de nous-mêmes nous empêche de connaître Dieu et d’être touché par lui ?
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Fais cela, et tu auras la vie. (Luc 10.28)
La loi et la grâce
Que dois-je faire pour hériter la vie
éternelle ? Jésus raconte la parabole du Juif perdu. Voici un Juif victime
d’un attentat terroriste. Il est abandonné, perdu, dépendant. Qui le
sauvera ? Le prêtre est le premier sauveur potentiel. A-t-il peur de
devenir impur ? Non, il a fini son service et retourne. Le lévite fait
pareil. Sans raison. On entend ricaner les gens. Qui sauvera le Juife
perdu ? Voilà qu’arrive un … scribe ?
Jésus prend tout le monde de
court : voici un Samaritain. Il n’a rien à faire là. Mais le voilà ému de compassion, un terme seulement utilisé
de Jésus dans les Evangiles. Le Juif perdu est trop amoché pour refuser. La
grâce est sa seule solution.
Avant de faire, il faut se laisser faire. Qui est mon prochain ? Ai-je pris conscience de ma dépendance
de la grâce ? Dieu s’est-il penché sur moi dans ma misère, ou crois-je
l’avoir déjà “dans ma poche” ? Dieu un Samaritain ? Le
connaissons-nous si mal que nous ne l’avions pas reconnu ? Avons-nous
oublié l’état de perdition dans lequel il nous
a trouvés ?
Hériter
la vie éternelle ? La
question du scribe débouche sur l’impossible. Il devra donc se savoir perdu,
éternellement redevable, plutôt que de se contenter de faire un peu de charité.
Faire de même ? La Loi n’en donne pas la force. Ce n’est possible qu’à
travers la grâce. Jésus doit nous guérir pour que nous puissions marcher dans
ses traces.
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Si donc vous n’avez pas été fidèles dans la gestion
des richesses injustes, qui vous confiera les véritables ? (Luc 16.11)
Gérer = prévoir
Comment
vivre quand la crise frappe à la porte ? Pour le gérant infidèle de cette
parabole étrange de Jésus la crise éclate. Encore un peu de temps et il perdra
tout. Comment s’y préparer ? Comment survivre au-delà de cette
crise ? Jésus dit qu’il y a fort bien réussi et il loue sa capacité de gérer
la crise, même s’il est un escroc ! Il dit que les enfants de lumière
devraient être tout aussi avisés. Ils savent que la crise éclatera, celle dans
laquelle ils vont tout perdre. Ils devraient donc agir en conséquence. Ils
devraient prévoir. Comment ?
Il faut être conscient de la nature de l’argent.
Il est foncièrement injuste. Sans action décisive de notre part, il servira
l’injustice. Nous courons le risque de valoriser ce que Dieu tient en
horreur ! L’argent est un bon
serviteur, mais un affreux maître !
Nous devons prévoir la fin. La mort, la persécution,
un krach boursier, tant d’événements peuvent mettre fin à notre situation
actuelle.
Christ
revient, et ce sera une crise majeure. Nous devons donc investir dans l’éternité, discerner où mettre notre argent. Quel pourcentage
de nos moyens est investi dans le Royaume ? Qui nous accueillera un jour dans
les “demeures éternelles” ?
Il faudra être
fidèle, et c’est bien plus que d’être seulement avisé, surtout que nous ne
gérons pas nos biens, mais le bien
d’autrui. En sommes-nous encore conscients ?
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Il envoya ses serviteurs auprès de ces vignerons pour
recevoir la part de récolte qui lui revenait. (Matthieu 21.34)
Le risque incalculable
Dieu
a pris un risque incalculable. Il a confié sa vigne à des hommes pécheurs. La
vigne, c’est Israël. Mais, en l’appliquant à nous-mêmes, ne pouvons-nous pas
aussi y voir l’Eglise, et même le monde ? Dieu est le Propriétaire. L’unique Propriétaire. Tout est à lui. Et il nous confie sa
vigne pour que nous lui en donnions le
fruit qui lui revient de droit. La parabole est celle du droit divin bafoué,
et de ses conséquences.
La
première conséquence est la mort de ceux qui servent Dieu, suivie de la mort de
son Fils. Quelle triste contradiction : la vigne d’une vie abondante et,
pourtant, la mort pour unique fruit; l’amour immense du “finalement, il leur
envoya son propre fils”, et l’amertume de tant de vies gâchées par une cécité
induite par le péché. Le risque incalculable que Dieu a pris le conduit au
Calvaire. Le risque du rejet de Dieu conduira les vignerons à l’amertume qui,
sans repentir, mène à la perdition.
Où entrons-nous dans cette
histoire ? La croix marque la naissance d’un nouveau peuple de vignerons.
Nous. De meilleurs vignerons ? Le Propriétaire reçoit-il ce à quoi il a
droit : le fruit de nos vies vécues pour lui ? Courons-nous aussi un
risque incalculable ? Jésus ajoute qu’il est la pierre qui pourrait se
trouver sur notre chemin là où nous croyons parfois un peu trop facilement
avoir une route toute lisse. Voyons-nous plus clair que les vignerons
précédents ?
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Heureux ceux qui … (Matthieu 5.3)
Etre heureux
“Si
seulement j’avais ceci ou cela, je serais heureux !” Vraiment ? En
fait, la quête du bonheur ne prendra jamais fin, tant qu’elle est centrée sur
nous-mêmes et sur nos sentiments. Nous courons même le risque d’instrumentaliser
Dieu pour atteindre notre bonheur. Nous
nous disons : “Si je fais ceci ou cela, il me rendra heureux.” Ce n’est rien
d’autre que du paganisme !
Dans
les Béatitudes, Jésus parle à dix reprises du bonheur. Seraient-elles dès lors
un chemin vers la béatitude, une sorte d’échelle vers le bonheur ?
Autrement dit : pratique cela et tu trouveras le bonheur ? Dans ce
cas, Jésus ne serait pas très différent du Bouddha et son chemin octuple. Non,
les Béatitudes ne sont pas un chemin vers un état enviable. Là où est
Jésus, là est le bonheur. Il est le
bonheur. Il ne sera jamais un chemin vers le bonheur. En fait, il dit que ses
disciples sont déjà heureux.
Pourtant, ils ont tout quitté, ils ont tout perdu. Sont-ils donc devenus malheureux
et à plaindre ? Bien au contraire ! Suivre le Christ est la définition Divine du bonheur. Jésus dit à
ses disciples : “Heureux ceux qui voient ce que vous voyez !” (Luc
10.23)
Tout bonheur
“en plus” de Jésus nous fera un jour défaut, mais celui qui se réfugie en lui
ne sera jamais déçu.
Après quoi languissons-nous ? A être heureux “en
plus” de suivre Jésus ? C’est impossible. Le connaître est le secret du
bonheur.
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Vanité des vanités, tout est dérisoire. (Ecclésiaste 1.2)
Le vieil homme et la mer
L’autre
soir, j’ai vu le film Le vieil homme et
la mer pour la première fois. Pour un film produit en 1958, j’y ai mis du
temps, me direz-vous. Mais là n’est pas la question.
C’est
l’histoire du vieux Santiago, un pêcheur cubain. Après 84 jours de pêche
infructueuse, il accroche un énorme espadon qui le tire vers le large pendant
trois jours et deux nuits. Enfin, le vieux pêcheur est victorieux et entame le
retour au port, le poisson attaché à son bateau. Mais sa prise attire des prédateurs
et une lutte âpre s’ensuit entre le vieux et les requins. Finalement, éreinté,
il rentre au port avec seulement l’arête et la tête de l’énorme espadon, maigre
consolation pour tant de combats.
Quelle
parabole de la vie ! Voici l’homme : il se fait une place au soleil,
se découvre une mission et part à la pêche. Mais quand tout est dit, que le
rideau se baisse sur sa vie, il ne ramène que l’arête. Tout est perdu. Ereinté,
déçu, désillusionné, il s’en va à la mort.
Nous
sommes tous quelque part dans cette aventure. Certains sont encore au port avec
leurs rêves. D’autres ont peut-être accroché leur espadon et voient leurs rêves
devenir réalité. D’autres encore sont en plein combat contre les requins de la
vie. D’autres enfin sont de retour au port ne rêvant plus. Ereintés, déçus,
désillusionnés, ils s’en vont à la mort.
Et
la foi là-dedans ?
Jésus-Christ
nous délivre des rêves de gloire et de la vanité qu’ils charrient. Il nous
sauve du péché, de nous-mêmes et d’une existence futile. Il lave notre âme, si
longtemps délaissée, à grandes eaux. Il nous accueille dans sa famille, nous
donne un vrai sens à la vie et sa paix devant la mort. Il nous donne une
nouvelle mission, la sienne, et promet sa présence et son aide pour l’accomplir.
Il nous promet un retour à la maison du Père sans désillusion. Aucun requin ne
peut nous enlever cela.
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Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte. (Matthieu 2.13)
Le Roi en fuite
L’univers
adore le Roi qui vient de naître. La terre quant à elle hurle sa dissonance. L’amour
provoque la haine et le Roi qui vient de naître doit fuir. Dans cette histoire
triste du meurtre des enfants de Bethléhem, les ennemis semblent détenir toutes
les cartes, comme tant de fois depuis. Pourtant, à trois reprises, le récit
rappelle qu’ainsi s’accomplit la
Parole de Dieu. C’est notre consolation. Dieu n’est pas pris de court. “Les
rêves contre les épées” semble tellement risible. Mais la faiblesse de Dieu est
plus forte que les hommes.
Pourquoi Dieu agit-il ainsi ? Pourquoi un prix
si élevé pour les habitants de Bethléhem ? N’aurait-il pas dû … ?
Mais nous savons mieux. La haine
contre l’Enfant fait seulement ses premiers martyrs ici. Christ doit mourir,
crient le monde et l’enfer. Les pleurs de Rachel s’entendent encore aujourd’hui.
Mais le Roi reviendra. L’espoir sonne au verset 20 : “ceux
qui voulaient tuer l’enfant sont morts.” Les ennemis du Roi finissent toujours
par mourir, de Néron à Mao et au-delà. Nous attendons encore, impatients, nous
sentant tellement impuissants. Pourtant, nous restons confiants. Le Roi caché se révélera
avec puissance. Il attend, comme nous. Nous guettons sa parole qui s’accomplit
devant nos yeux, et nous attendons le jour où tout ce qui doit encore l’être
s’accomplira. Alors nous rentrerons.
Haut
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Quant à nous, nous ne sommes pas de ceux qui
retournent en arrière pour aller se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour
être sauvés. (Hébreux 10.39)
La foi qui sauve
Hébreux
11, la liste des héros de la foi ? Ou le rappel de ce qu’est la foi qui
sauve ? Des hommes admirables mais exceptionnels, ou “le ras des
pâquerettes” de la foi ordinaire ? Regardez les quatre caractéristiques
suivantes :
La foi est toujours une réponse à
l’appel de Dieu. Ce n’est pas notre initiative mais notre réaction à l’initiative de Dieu. D’Abel
à Moïse, tous ont ressenti cet appel et ils ont répondu avec “un cœur
réchauffé”, contraste saisissant avec le cœur froid d’un Caïn.
La foi s’exprime toujours dans
l’obéissance. Imaginez un instant qu’Abraham ne serait pas parti … (et nous
pourrions tous lui trouver des excuses très valables !). Cela
aurait-il fait une différence ? Evidemment ! Mais obéir n’a jamais
été facile : devenir étranger, voyageur… qui peut envisager cela avec
indifférence ? Mais obéir fait partie du b a, ba de la foi. Sans cela, la
foi avorte.
La foi exige toujours l’oubli de soi. Elle est
une perte avant d’être un gain, comme pour Moïse qui tourne le dos aux
richesses d’Egypte et accepte lucidement de partager le mépris du Messie. La
foi dit : “Ça ne tourne pas autour de moi.”
La foi
est toujours une imitation de Jésus. Il a
vécu ainsi, et aucun vrai croyant ne pourra marcher dans un autre chemin. Faire
l’économie de ces choses équivaut à retourner en arrière pour se perdre.
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Il en est du royaume des cieux comme d’un roi qui
voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. (Matthieu 18.23)
Pardonner comme Dieu ?
Voilà que Dieu va régler ses comptes avec nous. C’est terrifiant ! Tout à coup,
la somme incalculable que nous lui devons nous prend à la gorge.
Habituellement, cela ne nous fait pas perdre le sommeil. Nous nous accommodons si
bien de notre ignorance facile. Mais là, toute excuse est exclue, et nous le
savons. Nous l’avions toujours su. Aucune échappatoire ne nous reste. Aucun
espoir. Car “aucun
homme ne peut racheter un autre. Aucun ne saurait payer à Dieu sa propre
rançon. Car le rachat de leur vie est bien trop coûteux. Il leur faut, à tout
jamais, en abandonner l’idée.” (Psaume 49.8,9) S’il n’y a que la
justice, nous serions perdus.
Désespéré,
l’esclave demande la patience, il reçoit la compassion. Il demande un délai et
il reçoit un pardon totalement inattendu. Oh, la générosité de Dieu ! Elle
n’a d’égal que … la mesquinerie de l’homme.
A peine sorti de la présence de Dieu, la “vraie”
vie fait revaloir ses droits. 100 deniers, c’est 100 deniers. Les bons comptes
font les bons amis. Bien sûr, c’est dérisoire dès qu’on compare. Mais l’homme, et nous sommes cet homme, devient sourd
et aveugle. A quoi ? A l’exigence de Dieu : “Ne devais-tu pas
… ?” Le pardon reçu contient une exigence : devenir généreux comme
Dieu. Sinon le pardon reçu deviendrait un déni de la grâce ! Dieu
demande-t-il l’impossible ? Par son pardon, il vient habiter en
nous !
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