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Les responsables, ce qu’ils doivent faire : En grande partie, c’est le besoin qui crée la charge. Plus une église a grandi, plus elle a besoin de responsables divers. Sur l’île de Crète, des anciens en chaque ville suffisent. A Ephèse et Philippes, les églises ont eu besoin d’anciens et de diacres. A Jérusalem, ce processus est décrit et la raison, comme dans le cas d’Ex 18, était l’impossibilité de tout faire. En surchargeant les anciens, l’église est mal servie. Les diacres sont alors là pour décharger les anciens et pour diversifier la direction de la communauté. En Act 6, cette diversification se fait d’abord entre responsabilités spirituelles et matérielles. Une première description de tâche est donc de reconnaître aux anciens la priorité de la prière et du ministère (diaconie) de la parole et aux diacres le ministère (diaconie) des tables, et donc du social. Que même parmi les anciens, une diversification est possible, 1Tim 5.17 le montre. Certains anciens prennent la peine du travail de l’enseignement. Comme cela leur prend beaucoup de temps, ils ont droit à un salaire, 1Tim 5.17,18; Gal 6.6; cf. Mt 10.9,10. Le ministère pastoral à temps plein est, en partie, fondé sur ces textes. L’ancien : Il est un berger. Sa tâche est donc ce que résume Ez 34.4 : fortifier les faibles, soigner les malades, panser les blessés, ramener les égarés, chercher les perdus; :15 y ajoute le fait de les faire paître et de les faire reposer. Jacques souligne cette tâche dans sa lettre, Ja 5.14,15. Ceci ne correspond pas obligatoirement à ses dons. Nous n’avons pas ici un idéalisme facile (“C’est son don, donc c’est facile”). Etre berger est un travail dur. Ce n’est pas fait avant tout de beaucoup d’inspiration, mais de beaucoup de transpiration. Et l’ancien ou le pasteur qui ne s’en occupe plus, doit faire sienne la parole d’Ez 34.10 : Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : Me voici contre les bergers ! Je réclamerai mes brebis de leurs mains, je ne les laisserai plus faire paître mes brebis, pour que les bergers ne se repaissent plus eux-mêmes; J’arracherai mes brebis de leur bouche, et elles ne seront plus une proie pour eux. Il est un évêque, un conducteur. Sa tâche est donc de surveiller l’église. Il doit veiller contre les loups qui essaient de s’introduire dans l’église et veiller contre les faux docteurs qui se lèvent à l’intérieur de l’église, Act 20.28-30. Il veille au bien des âmes, Héb 13.17, et ‘veiller’ traduit ici l’idée qu’il ne peut pas dormir à cause de cela. On pourrait l’appeler l’insomnie pastorale ! Son but est de redresser les adversaires avec douceur. Etant évêque, litt. ‘celui qui regarde sur’, il a un droit de regard. Dans l’église, on ne fait pas ce qu’on veut. Il y règne un certain ordre voulu du Seigneur par l’entremise des anciens. Ils ne font pas tout eux-mêmes, mais ils supervisent pour que le travail de chacun soit bénéfique à l’ensemble. On leur doit donc des comptes, comme eux aussi doivent rendre compte, Héb 13.17. Mais ils sont appelés à le faire avec prudence. Le risque est toujours là de devenir les tyrans de l’église. Or, ils en sont les serviteurs, Jn 13.13-17. Le même mot qui est traduit par ‘la charge d’évêque’, ‘l’épiscopat’ en 1Tim 3.1 est utilisé en Luc 19.44 et 1P 2.12 par ‘visite’ : “..tu n’as pas connu le temps où tu as été visitée”, “glorifiant Dieu au jour de sa visite”. Cela indique bien comment exercer cette vigilance. L’évêque visite les membres de l’église qui est sous sa garde. Il n’est pas un administratif, mais un homme du terrain. Le diacre : il est un serviteur. Il est l’assistant des anciens. Sa tâche est-elle de répondre aux divers besoins pratiques de l’église ? Peut-être, mais ce n’est pas absolument sûr dans les textes bibliques. Comme dans la vie de Jésus, cela contient probablement tout un ministère social de bienfaisance. C’est peut-être la première chose à laquelle il faut penser. Or, dans nos églises, quel immense champ de travail généralement sous-exploité ! Phœbé était la protectrice de beaucoup, y compris de l’apôtre Paul, Rom 16.2. Le mot était utilisé à Athènes pour indiquer celui qui devait légalement protéger le non citoyen, l’étranger. On y voit sans peine le rôle d’assistant du berger tel que nous venons de le décrire. Les veuves de 1Tim 5.9,10 entraient peut-être dans cette catégorie de diaconesses. Hospitalité, ‘laver les pieds des saints’, secourir les malheureux, rechercher toute œuvre bonne, voilà leur ministère. Ainsi, à côté de l’action sociale et matérielle, prépondérante ?, comme aussi en Act 6 ?, il faudra probablement discerner une assistance dans le travail pastoral au sens plus général. Dans le sens de l’aide sociale, notez également les passages suivants qui contiennent tous le mot grec ‘diaconat’ : Act 11.29 (secours); 12.25; Rom 15.31 (dons); 1Cor 16.15; 2Cor 8.4; 9.1 (assistance),12. Est-ce dans ce sens que les anges sont envoyés vers nous pour exercer leur service en notre faveur, Héb 1.14 ? En 2Tim 1.18, Onésiphore est dit avoir rendu beaucoup de services à Paul (consolé, visité en prison…). Que ce ministère, avec des conditions plus souples, pouvait conduire ceux qui l’exerçaient bien à devenir ancien, on se l’imagine sans trop de peine. Ce n’est pas qu’il y a une hiérarchie figée, ou un automatisme, mais plutôt que le diaconat peut être une fameuse école pour anciens. Mais n’oublions pas que toute œuvre faite pour le Seigneur est un service, cf. Act 20.24; Rom 11.13; 2Cor 4.1; 5.18; 1Tim 1.12. |
Il
n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin
de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)
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