Introduction

Un service

Exercer un ministère, c’est avant tout être serviteur :
Qu’est-ce donc qu’Apollos, et qu’est-ce que Paul ? Des serviteurs (= diacres, diakonoi), par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l’a donné à chacun. J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail. Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. (1Cor 3.5-9)
Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes; c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs (= esclaves, douloi) à cause de Jésus. (2Cor 4.5)

L’exemple, le modèle à suivre, c’est Jésus, qui est venu pour servir (être diacre), Mc 10.45; Luc 22.26,27; Jn 13.12-17; Phil 2.3-8. Comment a-t-il exercé ce diaconat ? Il guérissait les malades, nourrissait les affamés, consolait ceux qui étaient abattus, lavait les pieds de ses disciples… Nous servons (comme esclaves) en vue de l’Evangile, Phil 2.22. Celui qui est appelé à un ministère ne monte pas en grade, il descend dans le service de Dieu et des autres. L’orgueil disqualifie pour le ministère. Dieu résiste aux orgueilleux, 1P 5.5. Autrement dit, que celui qui ne cherche qu’une belle place s’abstienne !

Ce service n’est pas toujours facile. Le serviteur de Christ, 1Cor 4.1, est, littéralement, celui qui rame sous les ordres de Christ (hupèretès). C’est servir le dessein de Dieu pour notre génération (Act 13.36, même verbe).

Tous les croyants sont ainsi des serviteurs, des ministres, car tous sont appelés à servir, tout comme chaque croyant est sacrificateur, 1P 2.4,5, 9,10. Le but d’un ministère est d’équiper l’église en vue du service (Eph 4.12, diaconat).

Charges et ministères

“Tout dirigeant a un ministère, mais tous ceux qui exercent un ministère ne sont pas des dirigeants” (D. Watson). Il faut distinguer entre les deux, parce que le NT le fait. Dans l’église locale, il n’y a que deux charges : les anciens ou évêques et les diacres.
Paul et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ, à tous les saints en Jésus-Christ qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres  (Phil 1:1)
Cette parole est certaine: Si quelqu’un aspire à la charge d’évêque, il désire une œuvre excellente… Les diacres aussi doivent être … (1Tim 3:1,8)

Ainsi, il y a une différence entre les ministères, comme en Eph 4.11 : (et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs…) et les charges locales d’ancien et de diacre. Par exemple, l’apôtre Paul avait un ministère itinérant d’apôtre. Mais il n’était ni ancien, ni diacre. L’apôtre Pierre avait également un ministère d’apôtre, mais il était aussi ancien. Les charges dans une église locale sont confiées à des gens qui ont prouvés la réalité de leur ministère et qui sont établis localement. Les ministères sont les évidences des dons spirituels. Les charges sont la confirmation publique d’une responsabilité locale fondée sur la reconnaissance d’un caractère spirituel. Un ministère est donné par Dieu, une charge est accordée par les hommes. Les deux sont également nécessaire dans une église. Etienne et Philippe, Act 6.5, avaient des ministères d’évangélistes. Ils ont été élus diacres (si Act 6 parle des diacres comme la charge précise connue plus tard). Ainsi, il y a une liste de conditions à remplir pour pouvoir remplir une charge, mais il n’y a aucune liste semblable pour exercer un ministère. Dans les deux cas, tout chrétien est appelé et à mettre en pratique son/ses don(s) et à servir ses frères et sœurs.

Exemples : Dons/ministère : 1P 4.10 –
Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu’il a reçu…

Charge : 1Th 5.14 est adressé à tous les chrétiens, même si certains sont établis plus particulièrement pour cela :
Nous vous en prions aussi, frères, avertissez ceux qui vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont abattus, supportez les faibles, usez de patience envers tous.

Le lien entre dons et ministère est direct, causal. Le lien entre dons et charge est accidentel. Le lien causal est entre charge et caractère.

Le développement historique

A Jérusalem, une église se développe où les apôtres jouent le rôle d’anciens. Mais il n’y a pas encore de structure établie. Cependant, le propre du rôle apostolique est d’être itinérant. Les besoins vont peu à peu exiger une structure locale plus évidente.

Act 6 voit une première différentiation : les apôtres se donnent à la diaconie de la Parole, les sept se donnent à la diaconie des tables. Est-ce à dire que le rôle des diacres est un service matériel ? Pas nécessairement. Il faudra probablement dire que cela semble être le cas, mais ce n’est sans doute pas limitatif. Notons que l’accent tombe sur le caractère, :3 – réputation, spiritualité et sagesse.

La dispersion de l’église en Act 8.1-4 crée forcément un changement dans cette structure. En 8.14, les apôtres semblent être les seuls responsables de l’église de Jérusalem, mais dès 11.1 il est question des apôtres et des frères. Et en 11.30, il est fait mention des anciens. D’ailleurs, ces anciens-là s’occupent également des questions diaconales. N’y avait-il plus de diacres dans l’église de Jérusalem ? Lors de Conférence de Jérusalem au ch. 15, ce sont les apôtres et les anciens, :2,6,13, avec Jacques, le frère du Seigneur, comme ‘président’. Plus tard, Paul revient à Jérusalem chez Jacques et tous les anciens, 21.18.

Dans les églises que Paul fonde, on nomme des anciens, 14.23; Tite 1.5, pour remplacer les apôtres et leurs délégués dans la direction locale de la communauté.

Quant aux diacres, il n’y a aucune mention jusqu’à Phil 1.1, déjà cité, où l’église consiste des saints, des évêques et des diacres. Il faudra se satisfaire de 1Tim 3.8-13 pour en savoir plus. A Cenchrées, près de Corinthe, on a nommé une diaconesse, Phœbé, Rom 16.1,2. Voyage-t-elle à cause de sa charge ? Nous l’ignorons.

Définitions et conditions : l’être