Beaucoup de questions sont laissées à notre liberté et à notre discernement de chrétiens responsables. Dieu juge que nous sommes capables de décider ces questions sur la base de la sagesse qu'il veut nous impartir.
Mais ces questions peuvent facilement nous diviser parce qu’on les juge différemment. Or, cela inclut un grand nombre de nos décisions : Loisirs (musique, sport…), manger et boire, notre train de vie, télévision… Comment déterminer ce que nous pouvons nous permettre ? Comment empêcher que nos décisions déchirent notre communion avec nos frères et sœurs ?

1. Sur les traces d’une conviction
Rom 14.5,23. Comment arriver à des convictions saines et équilibrées ?
1. Se poser la question. Tant de choses sont “avalées” comme normales dans notre so-ciété. Se poser la question est un bon signe de la présence de tension entre notre vie chrétienne nouvelle et notre vieille nature de péché.
2. Discerner entre questions primaires et secondaires. Il y a des priorités absolues, et il y a des choses de 2me ordre, Phil 1.10. Quand ces choses secondaires occultent tout le reste, c’est qu’il y a un problème !
3. Résister au légalisme. Le légalisme a étouffé beaucoup de chrétiens. Il ne faut ni se laisser imposer la loi des autres, ni imposer sa loi aux autres dans ces domaines, Col 2.16-3.4. C’est le privilège de chacun de découvrir ce qu’il peut ou ne peut pas faire. Et ces convictions sont changeables ! Mais ne pas refuser les conseils !
4. Ne pas oublier la réalité du monde ennemi. Cf. 2Cor 2.11. Le danger de se laisser aveugler par l’ennemi n’est jamais à écarter, 2Cor 4.4. Plus nous nous sentons obnubilés par une chose, plus nous devons être prudents. Le monde cherche constamment à nous récupérer. La pression est permanente. Cf. 1Jn 2.15-17. Donc existence de tension. Cf. cela dans la vie de Paul en Rom 8.18-24. Nous vivons dans le “pas encore” du chemin étroit, Mt 7.13,14. Attention aux travaux publics occupés à élargir ce chemin !
5. Accepter de vivre sobrement. 1P 4.1-11. Nous sommes citoyens d’un autre royaume. Autrefois, c’était différent. Pour nos voisins, c’est différent. Au lieu de nous concentrer sur nous-mêmes, de nous servir nous-mêmes, nous voulons servir Dieu et les autres.
6. Cinq questions pour voir clair. L’apôtre Paul a été confronté à ces mêmes questions avec le problème des viandes sacrifiées aux idoles en Rom 14,15 et 1 Cor 8-10. Ses conclusions peuvent être résumées en cinq questions.

• Est-ce à la gloire de Dieu ? 1Cor 10.31; cf. 6.19,20. Sans exceptions, Col 3.17. Jésus a vécu selon ce principe, Jn 17.4.
• Est-ce que cela édifie ? 1Cor 10.23,24; cf. Rom 14.19; 15.1-3. Pas seulement l’édification de soi, mais surtout celle des autres. Appelé à nous édifier mutuelle-ment, 1Th 5.11.
• Cela affecte-t-il mon frère ? 1Cor 8.9-13; 10.32,33; cf. Rom 14.13. Ne pas devenir un obstacle à son frère. Rester conscient de la portée de nos actes, de notre vie sur des chrétiens moins affermis.
• Cela me rend-il esclave ? 1Cor 6.12 (“c’était plus fort que moi”, cf. 10.13 !). Cf. 2P 2.19. Cf. 1Cor 9 : Je peux faire sans, et je ferai sans si c’est plus utile. Car je suis libre. Cf. Gal 5.22.
• Cela m’aide-t-il :

  - A résister au diable et à m’approcher de Dieu, Ja 4.7,8
  - A résister aux désirs de la chair, Rom 13.11-14
  - A m’abstenir des apparences du mal, 1Th 5.22; cf. 2Cor 9.20,21.
  - A avancer dans ma vie spirituelle, 1Jn 2.12-14.
  - A rechercher une vie pure, 2Cor 6.17-7.1.

La vie chrétienne n’est pas un voyage de tourisme : nous sommes en guerre !

2. Je me sens jugé !
Cinq principes pour prendre nos décisions dans ce genre de questions : (FRIESEN)

1. Apprends à distinguer entre ce qui est ordonné et ce qui est liberté, Rom 14.14,20. Ce qui n’est pas expressément commandé, et ce qui n’est pas immoral par rapport à l’Ecriture est du domaine de la liberté. (1Cor 8.9 ton droit; 10.29, ma liberté) Les ordres bibliques concernent la sainteté, l’amour, la gestion de nos biens, la consécration personnelle, la séparation d’avec le monde. Mais comment appliquer ? Culture, éducation, société nous influencent pour arriver à cette distinction. C’est souvent le tension entre la tradition et la Parole de Dieu.

2. Cultive tes propres convictions dans le domaine de la liberté, Rom 14.5. Pour cela, important de remettre ses priorités à la bonne place, Cf. 14.6-8. On ne vit pas “comme on veut”, mais “pour le Seigneur”. De toute façon, tu devras rendre compte de ta vie, 14.12. Cf. plus haut pour le chemin qui mène vers des convictions bibliques.

3. Laisse à ton frère la liberté d’arriver à ses propres convictions, même si celles-ci diffèrent de ta conviction, Rom 14.1-12. L’unité n’est pas l’uniformité, donc des opinions différentes sur des questions non essentielles ne doivent pas conduire à la division, à la critique ou au mépris (on se donne des noms : légaliste, libéral…) Nous sommes responsables envers Dieu. “L’Ecriture est obligatoire, la tradition est optionnelle !” (STOTT)

4. Accepte que ta liberté peut être limitée par l’amour, Rom 14.13-15.2. LUTHER : “Un chrétien est l’homme le plus libre du monde, il n’est soumis à personne. Un chrétien est le serviteur avec le plus de devoirs au monde, il est soumis à tous.” Comment dé-finir les faibles et les forts ? Quelle différence entre les faibles et les étroits ? Entre les forts et les indifférents ? Le faible : faible en la foi, :1; dans sa connaissance, 1Cor 8.7; dans sa conscience, 1Cor 8.7,10,12; dans sa volonté, 1Cor 8.10. A cause de sa faiblesse, ce chrétien peut être influencé par le plus fort à pécher contre sa conscience. Les forts sont forts dans ces mêmes domaines. Paul assume que leurs opinions dans cette matière sont justes, Rom 14.14; 1Cor 8.4-7. Mais il n’est pas nécessairement plus fort en amour. Ce chrétien est suffisamment au clair dans son esprit pour pouvoir exercer sa liberté avec une conscience tranquille sans se laisser indûment influencer par les opinions des autres. L’étroit : c’est le pharisien des temps modernes. Cf. le schéma de Friesen. (J’y ai ajouté l’indifférent)

Quand dans une église il y a une majorité des deux derniers groupes, la catastrophe est imminente !

Etre une pierre d’achoppement ou un marchepied ? Cf. l’exemple de Paul en 1Cor 9.19-22.
Jouir de sa liberté avec discrétion.
Devant le frère étroit :

• N’en deviens pas un toi-même (confusion entre commandement divin et application) (Rom 14.3)
• Si pris à part, explique les raisons de tes convictions avec grâce (Col 4.6)
• Ne capitule pas devant sa pression, surtout sur des questions de principe (Col 2.16-23)
• Poursuis la paix (Rom 14.19) S’il te rejette, laisse-le et prie pour lui
• Avertis les autres contre les dangers de devenir des Pharisiens (Rom 15.14)
• Si le frère étroit commence à causer des torts aux autres, confronte-le en privé pour l’aider à changer (Mt 18.15; 2Th 3.14,15)
• Si cela ne change rien, applique les règles de la discipline biblique (Mt 18.15-20, cf. Mt 23)

5. Sois modelé et motivé par Christ dans une vie de serviteur, Rom 15.3-13. Plus nous nous approchons de Christ, plus les différences deviendront triviales. Dans la mesure qu’il remplit notre vision, notre cohésion en tant qu’église augmentera. Parce que nous nous mettrons à vivre selon son exemple, cf. Phil 2.2-11. Rappelons-nous que devenir consciemment les serviteurs n’est donné qu’aux forts.

Les schémas ont été traduits et adaptés du chapitre 24 du livre de Gary Friesen (voir bibliographie à la fin).

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