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Actes des apôtres
II. Judée et Samarie - Les barrières tombent, 8.5-12.25
Philippe : la barrière culturelle,
8.5-40. Pourquoi ce récit ? Une
avance significative : une barrière vieille de 7 siècles. Une haine
ancestrale. Cf. Jn 4, la femme samaritaine et la demande des fils de
Zébédée ! Et une exception à la règle d’Act 2.38,39.
Le succès de
Philippe, cf. Jn 4.25, 39-42 ? Et peut-être une insatisfaction avec
l’emprise de Simon le magicien, 8.9-12. Philippe : un diacre et un
évangéliste, son origine hellénique explique sans doute qu’il était étranger à
l’aversion innée des Juifs hébraïques. Pourtant, il rencontre un blocage
spirituel, 8.14-17. [Blocage, ou normal ? Pas d’Esprit = pas de Chrétien =
pas de conversion, cf. Rom 8.9,14. Mais ils sont devenus Chrétiens !
Besoin d’un apôtre qui impose les mains pour entrer pleinement dans la
foi ?]
Deux
solutions :
a) Les Samaritains n’étaient pas nés de nouveau. Il
y a eu un mouvement de masse dû aux miracles qui ont tellement impressionné
Simon. Il semble être question d’une foi à Philippe, 6,10,13. Simon n’est
manifestement pas un vrai Chrétien, 21,22. Il n’est pas possible d’être
Chrétien sans avoir reçu l’Esprit. Cf. Ralph Shallis, Le miracle de l’Esprit, pp255ss et
Alfred Kuen, Le Saint-Esprit, baptême et plénitude, pp52ss.
b) Les Samaritains étaient nés de nouveau. La
prédication de Philippe était claire, 5,12. Il était un prédicateur valable,
26-37. Les gens ont reçu la parole de Dieu, 14. Leur joie est un résultat
normal, 8. Il y a donc ici une exception, 16, nécessitant la venue des apôtres.
Ce n’est pas le cas en :39 ! Et on ne rebaptise pas les Samaritains,
cf. 19.3-5. Cf. John Stott, Baptême et plénitude, ch 1.
La solution b) semble mieux respecter le texte. Dieu
a retenu son Esprit pour qu’il n’y ait pas de division avec une église juive et
une église samaritaine. Deux Chrétiens Juifs de Jérusalem doivent intervenir.
Les uns doivent accepter les Samaritains, parce que Dieu ne fait pas
d’acception de personnes (pas d’orgueil tribal, culturel dans l’Eglise). Les
autres doivent accepter que le salut vient des Juifs, Jn 4.22. L’imposition des
mains souligne cela : identification mutuelle, reconnaissance mutuelle,
unité fondamentale. Baptême + imposition seulement ici, en 19.6 et en Héb 6.2
(donc lié aux Juifs ?). Autre chose qui joue : Mt 16.18,19, le
pouvoir des clefs, que Pierre exerce en Act 2,8,10.
Simon le magicien, 18-24 : il veut lier le don
de l’Esprit et l’argent, des conditions. Mais le don de l’Esprit est gratuit,
accordé à tous ceux qui se repentent en croyant en Jésus-Christ. Plus tard,
Simon aurait fondé une secte gnostique.
L’eunuque,
8.26-40. La disponibilité de Philippe : il n’a pas un terrain de chasse
privé. A cause de cela, l’Evangile va entrer en Ethiopie ! L’eunuque est
préparé et Dieu lui envoie un prédicateur. Prier que Dieu fasse de même pour
nous ! La tâche du prédicateur, 30,31,35,36. La confession de foi, 37,
peut-être pas d’origine dans le texte, mais trace d’une très ancienne habitude
dans l’Eglise. L’eunuque ne devient pas dépendant de Philippe. Il part avec la
Parole (Esaië) et l’Esprit.
Cinq récits de conversions personnelles dans les
Actes : l’eunuque, Paul, Corneille, Lydie et le geôlier. Tous des gens
déplacés, étrangers.
Paul, la barrière sociale et religieuse,
9.1-30. Préparation à cela en Rom 16.7 ? Rôle d’Etienne ? Soudain,
mais une conscience probablement mise sous pression, cf. 22.4,5 et Phil 3.6, on
n’en fait jamais assez …
Son histoire
jusque là. Né à Tarse, 22.3, dans une famille influente et aisée vu ses
études et 22.28. Benjaminite et Pharisien. Disciple de Gamaliel, 22.3; 26.4.
Membre du Sanhédrin, 26.10 ? Dans ce cas, marié et veuf ?
Sa conversion.
1Tim 1.16 : un exemple type. Trois témoignages :
Comme il était en chemin et
qu’il approchait de Damas, tout à coup une lumière venant du ciel resplendit
autour de lui. Il tomba par terre et entendit une voix qui lui disait :
Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? … Les hommes qui voyageaient avec
lui s’étaient arrêtés, muets de stupeur; ils entendaient la voix, mais ne
voyaient personne. (9.3-7)
… tout-à-coup vers midi, une
grande lumière venant du ciel resplendit autour de moi. Je tombai par terre et
j’entendis une voix …Ceux qui étaient avec moi virent la lumière, mais
n’entendirent pas la voix de celui qui me parlait. (22.6-9)
Vers le milieu du jour, ô
roi, je vis en chemin briller autour de moi et de mes compagnons de route une
lumière venant du ciel, plus brillante que le soleil. Nous sommes tous tombés
par terre, et j’entendis une voix … (26.13-15)
Toute la portée de la rencontre n’était évidente que
pour Paul. Ses compagnons discernent la lumière, entendent du bruit, mais tout
le reste leur échappe. Pour appréhender cette autre réalité, cette autre
dimension, il faut en recevoir la capacité.
Sa conversion
normative (Michael
Green) : intelligence renseignée, 5a; conscience atteinte, 5b;
émotions éveillées, 5c; volonté pliée, 5d,6; vie transformée, 9.15,16; 26.19. Quand né de nouveau ? De suite, ou
expérience sur trois jours, qui s’achève avec son baptême ? (22.16)
Ananias : le problème : amener le Chrétien à parler au
non-chrétien ! :13, cf. :32 les saints = les Chrétiens, première
mention dans le NT = les frères, :30. Le changement
d’Ananias, :17 ! Un ‘laïc’. La méfiance générale et le rôle de
Barnabas.
Essai de
chronologie de sa vie :
Actes
|
Galates
|
Evénement
|
Date
|
9.1-19 (23)
|
1.15,16
|
Conversion
|
±35
|
9.23
|
1.17,18a
|
Désert
|
35-37
|
9.(19) 23-29
|
1.18-20 = 2Cor 11.32,33
|
Vers Jérusalem
|
37
|
9.29,30
|
a) 1.21-24 (= Act 11.29,30)
b) 1.21-24 (= Act 15)
|
A Tarse et à Antioche
|
35-47/48
37-49/50
|
Tout un processus pour ‘digérer’ le changement et
rebâtir sa vie. Le résultat : Gal 2.15-21.
Pierre, la barrière raciale,
9.31-11.18. Pierre en Judée. La conversion du persécuteur = la paix de
l’Eglise. Comment l’utiliser ? Edification, sanctification,
extension. :32-43 donnent contenu
au :31. Social et spirituel vont ensemble.
Conversion de
Corneille, 10.1-11.18. Le vrai début de la percée dans le monde païen
(l’eunuque = circoncis ? Sa conversion sans influence direct hors
d’Ethiopie.) 11.3 = barrière. L’auditoire :
Corneille était aussi près du salut que possible sans être sauvé,
10.1-8,22,24,30-33. Quelle différence entre sa vie pieuse et une vie
chrétienne ? Que fait Dieu pour de telles personnes ? Le prédicateur : C’est lui le
problème ! Distance géographique (45 km) et spirituelle. Dieu renverse la
barrière dans la tête de Pierre, 10.9-22. Une conviction définitivement
acquise ? Cf. Gal 2.11-14 ! Il lui a fallu du temps pour en arriver à
la conviction de 1P 3.15 ! Pierre ne vient pas seul, 10.23,45; 11.12. Un
comité de contrôle ? Mais aussi un appui dans le débat qui va suivre en
11.1-18. La prédication : Cinq points : 1) Dieu aime tout le monde,
34,35 = leçon de la vision de Pierre. 2) Dieu a envoyé son Fils, 36-38.
L’Evangile = la paix par Jésus. 3) Christ est mort, 39. ‘Ils’ = les Juifs, pas
‘vous, les Romains’. 4) Dieu l’a ressuscité, 40,41. L’importance des témoins.
5) La conséquence : jugement, foi et pardon, 42,43. Le
résultat : Dieu prend l’initiative ! Lien Parole-Esprit. La clé
du don de l’Esprit = la foi en Christ fondée sur l’Evangile. Le baptême en est
une conséquence logique. Pourquoi les langues ? (ni recherché, ni attendu,
ni demandé !) Présence de Juifs à convaincre que Dieu accepte les païens
sans circoncision, 45,46 (‘car’) cf. 11.3 ! L’enseignement après, cf. Mt
28.19.
L’explication,
11.1-18. Le salut vient des Juifs. Mais doit-elle passer par l’intégration au
Judaïsme ? Pour les Chrétiens Juifs : oui. Devenir Juif pour devenir
Chrétien, donc besoin de circoncision. L’explication + le témoignage des 6
frères bouscule tout cela. :15, Act 10 = Act 2, pas donc l’habitude à
chaque conversion ! Ici, la transition est complète. C’est comme si le NT
commence ici pour les païens. :17, refuser de baptiser quelqu’un qui si
manifestement est devenu Chrétien est impossible. :18, cf. 5.31, la
repentance d’un païen vaut la repentance d’un Juif. Aucun rite juif supplémentaire
n’est requis.
Barnabas, la barrière centraliste,
11.19-30. Jérusalem est le centre : tout part de là et y revient. L’Eglise
est unipolaire. Ici, elle va devenir multipolaire. Antioche deviendra une
église autonome et missionnaire comme Jérusalem, un nouveau relais, mais pas
indépendant, 11.27-30.
Qui vont parler aux païens ? Des Juifs hellénistes.
Ont-ils su discerner “la vague de Dieu” ?
Barnabas : un envoyé idéal pour encourager et
nourrir cette œuvre. Pourquoi envoyé ? Contrôler ? Pas un apôtre,
mais un facilitateur, un mentor. Sa recherche de Paul (il s’est souvenu de
celui que tout le monde avait oublié) sera une démarche cruciale pour la suite.
Le nom Chrétien un sobriquet ? ‘Petit Christ’. Pas mal comme surnom !
Solidarité dans les deux sens : partage des
biens spirituels et matériels.
La délivrance de Pierre, la barrière de la
persécution, 12.1-25. Fin de la section des Actes qui concerne Pierre. Un
nouvel Hérode, une autre persécution. Le premier apôtre meurt, Jacques, le
frère de Jean. Arrestation de Pierre pour subir le même destin. Réaction de
l’église, :5. Pierre dort, l’église veille. Une cellule, :12, connue
de Pierre. Des géants de la foi ? :15,16, leur incrédulité si
humaine !
Le dénouement : la mort du tyran, la croissance
de l’église. Le grand bond en avant de Act 13 se prépare.
Jean-Marc, :25,
cf. :12, = le futur évangéliste.
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