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Actes des apôtres
III. Jusqu’aux extrémités de
la terre, 13.1-28.31 Suite.
Le quatrième voyage de Paul, 21.15-28.31.
Arrestation. Rome.
Jérusalem, 21.15-23.35. Mnason,
peut-être un des membres de l’église du temps d’Act 2. Probablement une des
sources de Luc sur le temps de la Pentecôte.
La dernière mention du mot disciple
dans le NT. Quels autres mots pour nommer les Chrétiens ? Frères, saints. Luc s’est occupé autrement entre 21.17 et
27.1. Paul raconte son histoire, avec ceux qui l’accompagnent (:29), et
transmet sans doute les dons collectés. Plus d’apôtres présents à Jérusalem.
Jacques = le demi-frère de Jésus, surnommé Jacques le juste. Le rapport des anciens
témoigne de l’impact de l’Evangile dans la ville ! Leur zèle pour la
Loi : ils sont devenus Chrétiens, mais demeurent des Juifs. Un bruit court
sur Paul qu’il détourne les Juifs convertis du Judaïsme. Ils proposent à Paul
une mesure simple pour étouffer ce bruit, mais sans revenir sur ce qui avait
été convenu en Act 15. Ce n’est donc pas un retour en arrière ! Paul ne
s’y oppose pas, cf. 18.18 et 1Cor 9.20-23. Le souci de l’unité de l’Eglise
semble être le motif.
Paul est arrêté suite à une accusation fausse par des Juifs d’Ephèse,
venus eux aussi pour la Pentecôte à Jérusalem. L’accusation est grave :
peine de mort ! Aussi vite, une émeute transforme ces Juifs ‘pieux’ en une
meute assoiffée de sang. Comme quoi la civilisation n’est souvent rien qu’un vernis.
La bête n’est pas morte. Le tribun, Lysias, 23.26, venu de la forteresse
d’Antonia à côté du temple avec au moins 200 soldats, sauve la vie de Paul. Le
cri de 21.36 = Luc 23.18.
Luc consacre ¼ de son livre à l’emprisonnement qui va suivre. Parce que
ce serait le lot de milliers de Chrétiens ? Parce que cela montre que
l’opposition officielle contre les Chrétiens n’a pas de fondement ? Il y
aura cinq rapports de la défense de Paul : devant le peuple, 21.37-22.23,
devant le Sanhédrin, 23.1-9, devant Félix, 24.1-21, devant Festus, 25.6-12, et
devant Agrippa, 25.24-26.32.
Défense devant le peuple,
21.37-22.23. Paul est pris pour un autre par le tribun qui lui permet de
s’adresser à la foule, ce que Paul fait en Hébreu. Comme au chapitre 9, avec des détails en
plus, adaptés à l’auditoire. Son histoire personnelle de Juif zélé opposé aux
Chrétiens. Sa vision de Jésus et son arrivée à Damas. Le rôle d’Ananias, un
Juif chrétien et son appel (:16=achèvement de sa conversion). Sa vision de
Jésus dans le temple, :18 et l’appel d’aller aux païens (ton
témoin=martyr). Ce n’est que là qu’intervient le point de rupture. Voilà le
péché mortel ! Dieu s’occupe seulement des Juifs et n’a aucun projet pour
les païens.
Le tribun n’a probablement rien compris et procède à la manière
habituelle pour des non Romains. En clamant sa citoyenneté Paul gagne le
respect du tribun ce qui sera important pour la suite (la flagellation pouvait
paralyser, et même tuer un homme).
Défense devant le Sanhédrin,
22.30-23.11. Le lendemain. Lysias veut comprendre ce qui se passe avant
d’impliquer le gouverneur. La bonne conscience de Paul, cf. 1Cor 4.4.
Ananias : un des pires rapaces à tenir la position. Tué par les Juifs en
66. Paul aurait-il dû souffrir en silence, 1P 2.23 ? Ne soyons pas trop
vite à condamner quelqu’un sans avoir été à sa place ! L’interruption lui
a peut-être fait changer de tactique en faisant appel à une opposition entre
Sadducéens et Pharisiens. Une ruse ? Ou une question fondamentale ?
La confusion laisse Paul sans être même accusé avec précision. Toute critique
de Paul évapore devant la vision qui suit. Jésus l’encourage et lui dicte la
conduite qui sera la sienne plus tard. Il avait sans doute été découragé. Le
Seigneur le renouvelle.
Le complot montre ce qui anime réellement les Juifs. Ce sera la
politique de trop d’hommes religieux devant la dissension. En guerre de
religion, tous les moyens sont bons s’ils conduisent au but. Mais Dieu veille
par des moyens très ordinaires. Nous ne savons rien de la famille de Paul (cf.
Rom 16.7,11). L’accès de son neveu prouve que Paul avait une certaine liberté.
Lysias décide d’envoyer Paul chez le gouverneur à Césarée pour sa propre
sécurité et écrit une lettre très ‘politique’ pour l’accompagner. Il s’attribue
le beau rôle ! Comment Luc a-t-il su ce qu’il y avait dans la
lettre ?
Césarée, 24.1-26.32. Voici la
troisième défense, devant le
gouverneur Félix (52-59). Tertulle, avocat embauché par le Sanhédrin. Selon la
coutume de l’époque, sa présentation est mielleuse à souhait, … et fausse. La
clémence de Félix, :4, était inexistante : il était réputé pour sa
férocité ! L’accusation : Paul est une peste (contagieux !), un
provocateur de disputes (il secouait les traditions non bibliques, mais aucune
preuve d’action contre la loi romaine), un chef de secte (ce qui ne veut rien
dire) et un profanateur du temple (= faux). Lysias est accusé en passant (le
texte manque dans les meilleurs manuscrits). La réponse de Paul : calme,
factuelle et logique, sans les fioritures de Tertulle. Les vv. 13-16 sont
typiques des défenses chrétiennes devant les accusations gratuites. Il réfute
(absence des témoins !), explique ce qu’il a fait et témoigne de sa vie
chrétienne. Jugement : Félix était manifestement au courant du
Christianisme. Il remet l’affaire à plus tard. Peu après, il organise une
audience privée avec sa femme, Drusilla, fille d’Hérode Agrippa I, qui avait
quitté son mari pour Félix, dont elle était la troisième femme. Leur fils
Agrippa mourra lors de l’éruption du Vésuve en 79. Paul explique sa foi avec
une franchise inconfortable, parlant des implications morales de la foi en Dieu :
justice (devant les injustices notoires de Félix, cf. :26), maîtrise de
soi (l’adultère du couple) et le jugement à venir (source de terreur pour tout
juge injuste !). Jésus-Christ ne sauve pas dans le péché, mais du
péché (Rochedieu). La peur ne produit pas nécessairement la repentance. Paul
reste en prison parce que Félix croyait pouvoir lui soutirer de l’argent. Au
départ de Félix, deux ans plus tard, Paul demeure en prison.
Quatrième défense devant
Festus (59-61). L’attente n’avait pas
adouci les sentiments des ennemis de Paul. L’empressement de Festus :
bonne volonté et peur. La province de Judée était une des plus difficiles de l’empire.
Paul en appelle à César pour échapper à un guet-apens des Juifs, encouragé sans
doute par la parole de Jésus en 23.11. Festus était ainsi quitte du problème.
Cinquième défense devant
Agrippa, fils d’Hérode Agrippa I, Act 12.1, roi d’un territoire près de la Galilée.
Sa réputation, 26.3,27. Bérénice était sa sœur, devenue bien plus tard la
concubine de Titus, le futur empereur. Drusilla, 24.24, une autre fille du même
Hérode. Aujourd’hui, ces “grands” sont connus presque seulement parce que leur
route a croisé celle de Paul pour un court instant ! Festus explique son
désarroi : il doit expliquer à l’empereur la raison de l’appel et l’arrière-plan
d’un cas qui lui échappait. 25.19,26,27. Pour Festus, Paul est en fait
innocent. Luc donne un rapport détaillé de la défense de Paul.
Introduction, 2,3. Ses origines de Pharisien, 4-8. L’espérance des
Juifs que Dieu accomplirait ses promesses. Cela rendu évident par la résurrection
= pour Paul, celle de Jésus = le signe qu’il est le Messie, cf. Rom 1.4.
Son zèle de persécuteur, 9-11.
Mon suffrage, = ma pierre, par laquelle on votait. Son but en :11
fait entrevoir ses méthodes !
Sa vision de Jésus, 12-18. Seul Paul avait compris le sens de la vision
et avait entendu les paroles. Les autres ont vu la lumière et entendu le bruit.
Pour voir plus, il fallait que Dieu ouvre les yeux (cf. la résurrection de
Jésus). La mission de Paul : être
serviteur (litt. rameur d’une galère), témoin et apôtre. Cf. Col 1.12-14. L’héritage
des païens, cf. Eph 3.6, le message particulier de Paul.
Les conséquences de son appel, 19-23. Un Evangile clair qui soulève l’opposition
jalouse des Juifs. Opposition sans raison, car l’Evangile est totalement
enraciné dans la Bible juive.
L’interruption de Festus arrive au même point que celle des Juifs en
22.21,22. Mais Paul appelle le roi à son secours. Il sait que ce qu’il vient de
dire est totalement raisonnable. L’espoir de Paul était-il la conversion du roi ?
Sans doute ! Mais Agrippa n’allait pas perdre la face devant le gouverneur !
La conclusion de l’innocence de Paul est soulignée. Agrippa a probablement aidé
Festus dans la formulation de sa lettre à l’empereur. Cela a-t-il contribué à
la libération de l’apôtre quelques années plus tard ? C’est possible.
Le voyage à Rome, 27.1-28.31.
“Nous” : Luc est de nouveau là. Durant les deux ans de Paul à Césarée, il
a sans doute recueilli les témoignages en vue d’écrire son Evangile. Aristarque,
cf. 20.1; Col 4.10. Paul reçoit un traitement de faveur du centenier Julius
(les centeniers romains reçoivent assez systématiquement bonne presse de Luc),
peut-être parce qu’il a des “serviteurs”.
Ce voyage est l’accomplissement imprévu du désir de Paul, Rom 1.15.
Le naufrage, 27.9-44. La saison
dangereuse pour voyager dans cette partie de la Méditerranée allait du 14
septembre au 11 novembre. Après, tout voyage cessait jusqu’en février au plus
tôt. Le jeûne est celui de Kippour, qui tombait le 5 octobre en 59, année
probable du voyage. L’avertissement de Paul lors d’un conseil. Il était sans
doute invité à cause de son expérience (2Cor 11.25). Mais son conseil ignoré.
La tempête les surprend et ils perdent toute maîtrise du bateau. Seul Paul
garde courage. Il sait qu’il doit arriver à Rome. Quelle image positive de Dieu
dans ses paroles ! Un Dieu qui se soucie de ceux qui ne croient pas en
lui. Un Dieu qui est plus grand même que les tempêtes et leurs effets. Un Dieu
qui fait comme il promet. Après 14 jours et nuits, ils approchent de terre.
Devant la fuite planifiée des matelots, l’autorité de Paul prévaut. Son calme
est contagieux et sa religion attrayante. Grâce à lui, même les prisonniers
auront la vie sauve. :44 est l’accomplissement de la “prophétie” du :24.
Malte, 28.1-10. La
superstition des indigènes, des Phéniciens, et la simplicité de Paul. Quel
profit tire-t-il du miracle ? Aucun ! Commence alors une mission
impromptue, avec le concours de Luc, médecin ? Ont-ils fondé une église ?
Rome, 28.11-31. Paul jouit
maintenant d’une grande liberté de mouvement. Une église près de Naples. Les
chrétiens de Rome viennent à sa rencontre à 64 km de Rome ! ( :15, cf.
la même expression en Mt 25.6 et 1Th 4.17) A Rome, Paul semble être gardé hors
de la prison, cf. Phil 1.13,14. Son appel des notables Juifs conforme à son
habitude. Il explique la raison de ses chaines et reçoit l’occasion d’expliquer
l’Evangile. La réaction est très partagée. Mais aucun réel mouvement de
conversion. Un dernier avertissement (inspiration !). Le refus des uns ne
peut compromettre le salut des autres, cf. Luc 7.30. Pendant deux ans :
écriture d’Eph, Phil, Col et Philémon. Le royaume de Dieu est le royaume de son
Fils. Paul libéré ? Cf. Phil 1.25; Phm 22; 1Tim 1.3; 3.14. Probablement
libéré après deux ans d’attente d’un procès qui n’a pas eu lieu. Sans empêchement.
Ainsi, l’Evangile progresse jusqu’à ce que vienne son Seigneur.
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