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Actes des apôtres

III. Jusqu’aux extrémités de la terre, 13.1-28.31

La mission de l’Eglise : annoncer l’Evangile et préparer l’Eglise au retour de son Seigneur, cf. Luc 1.17 et Mt 24.14. Actes souligne l’extension, les Lettres la préparation. Cette section couvre le ministère de l’apôtre Paul.

Le premier voyage de Paul, 13.1-14.28. Chypre, Galatie

Antioche, 13.1-4, un genre de Jérusalem bis, une église modèle. Cf. 11.19-30. Une équipe de dirigeants multiethnique soudée, consciente de sa mission et disponible pour Dieu. Modèle missionnaire : Dieu appelle et envoie, l’église obéit, envoie et soutient, les missionnaires sont redevables, cf. 14.26-28. Comment décident-ils où aller ? Cf. 4.36; 11.20. Pourquoi une équipe missionnaire (Barnabas, Paul et Marc—cf. 12.12 et Col 4.10) ? Protection, encouragement, formation.

Chypre, 13.5-12. La synagogue comme point de premier contact. Saul devient Paul, :9. Un nom latin plutôt qu’un nom hébreu : sa mission, cf. 22.21. L’opposition spirituelle par “un autre Jésus” ! Le but de Satan est de conserver son influence et son territoire. Mais Satan n’aura jamais le dernier mot. Paul n’est pas très “tolérant” !

Antioche en Pisidie, 13.13-52. Paul devient le moteur de l’équipe et Marc abandonne (15.38). Luc nous donne deux prédications types de Paul, une aux Juifs, ici, et une aux païens en 17.22. Voici les 5 points en évidence dans sa prédication aux Juifs : 1. :17-22, Intro historique sur le choix d’Israël jusqu’à David. Paul a choisi d’introduire Jésus comme le fils de David. Il commence avec ce qui est connu de tous. 2. :23-25, Jésus fut précédé par Jean-Baptiste, un prophète probablement connu (et reconnu ?), cf. 18.24,25. 3. :26-29, le rejet et la mort de Jésus par les autorités juives à Jérusalem étaient selon les prophéties. Sans aucun motif est l’évaluation de l’ancien Pharisien !  Le bois rappelle Dt 21.23. La mention du tombeau prépare l’annonce de la résurrection. 4. :30-37, la résurrection. C’est le point central qui semble recevoir le plus d’attention. Il la prouve par les témoignages et par l’AT. Cf. aussi Rom 1.2-6 pour le raisonnement de Paul. En passant, notons la phrase sur David au :36. On ne peut guère faire mieux et plus que servir le plan de Dieu en sa génération ! 5. :38-41, L’application de tout cela aux auditeurs. Pardon et justification par la foi forme le noyau de l’Evangile. L’impossibilité même de la Loi pour nous pardonner et pour nous déclarer juste pointe déjà vers cet Evangile. Le prophète Habakuk rappelle qu’ignorer volontairement “l’œuvre étrange” de Dieu peut avoir de conséquences désastreuses.  Le résultat, :41-52, la conversion d’un certain nombre et l’opposition acharnée d’autres à cause de l’intérêt des païens ! Il y aura alors un autre message des apôtres, :46-48. Leur rejet est volontaire et responsable (ils n’ont donc pas été ‘prédestinés’ à cela !). La primauté des Juifs ne signifie pas l’exclusivité de ce peuple. L’usage de l’AT : Esaïe parle du Messie, Paul et Barnabas disent : nous. Le résultat est la joie des païens. Destinés, :48, pas ici le verbe habituel (établir, enrôler, appartenir, être classé ou compté parmi); “et crurent tous ceux qui étaient {établis, comptés} {dans, en vue de} la vie éternelle”. Certains traduisent : ceux qui étaient disposés à la vie éternelle, ou : tous ceux qui se comptaient (parmi ceux qui voulaient obtenir) la vie éternelle… Les apôtres restent dans la ville, mais la parole de Dieu se répand dans toute la région. Deux groupes se dessinent alors dans la ville : les apôtres et les nouveaux chrétiens d’une part, les ennemis d’autre part, soulevés par la jalousie des Juifs. Paul et Barnabas chassés, cf. Mt 10.14, mais ici, ce n’est pas contre la ville. Quel résultat chez les nouveaux croyants soudain ‘orphelins’ ?

Iconium, 14.1-7. Division, causée par les Juifs restés incrédules à l’Evangile. C’est une des choses normales quand on témoigne de Jésus, Mt 10.34-39. Les apôtres ici, :4, = Paul et Barnabas. Comment Dieu nous dirige-t-il, :6 ? Cf. Mt 10.23.

Lystre, 14.8-20. Une guérison devient une occasion pour le Diable de détourner les gens de Christ. :9, la foi pour être sauvé : certaines traductions : pour être guéri. Ici le mot habituel de sauver, cf. Mt 9.21,22; Luc 17.19. Quand “sauver” est utilisé pour une guérison, la question du salut spirituel est toujours posée en même temps. La réaction chez les païens est immédiate : les dieux sont descendus de l’Olympe. Barnabas doit être Zeus (Jupiter), car il ne dit rien. Paul = Hermès (Mercure), le porte parole des dieux. Paul et Barnabas refusent des adhésions faciles fondées sur la confusion et leur annoncent la vérité, :15-17. La révélation générale (ce que la nature nous apprend sur Dieu) doit nous conduire à la révélation spéciale de Dieu (sa Parole, son Fils). Les idoles sont des vanités limitées et locales, Dieu est universel. Dieu a laissé faire les païens jusqu’à la venue de Jésus (Paul y reviendra en détail dans la Lettre aux Romains). La religion peut tout assimiler. L’Evangile conduit à la conversion. La religion contrecarrée et déçue conduit à la violence et au meurtre. Et l’Evangile ? Paul est lapidé et laissé pour mort, 2Cor 11.25; Gal 6.17 et 2Tim 3.11,12. Les disciples = les membres de la toute récente église de Lystre. Parmi eux, sans doute la mère et la grand-mère de Timothée, cf. 16.1 et 2Tim 1.5.

Le retour, 14.20-28. Encore 50 km plus loin, à Derbe où une autre église est implantée. Le retour est ensuite un voyage d’affermissement, d’enseignement et d’organisation, :22,23. Quelle est la place de la tribulation dans la pensée de Paul ? Des anciens sont nommés dans chaque communauté après très peu de temps (mais cf. l’arrière-plan juif de beaucoup d’où une bonne connaissance de l’AT). La nomination : soit, ils firent nommer (action des églises), soit, ils désignèrent (action des apôtres). Tite 1.5 et 1Tim 3.1 semblent pencher en faveur de la deuxième traduction. Sur le retour, ils évangélisent à Perge, qu’ils avaient apparemment délaissé en allant. Leur voyage a été d’environ 750 km, surtout à pied, + le voyage par mer. Ils reviennent à Antioche pour faire un rapport, pour se reposer ? et pour être actifs dans l’église. Probablement qu’Antioche les avait soutenus (prière, dons). Durant cette période, Paul écrit Galates (±AD 49) aux églises nouvellement fondées où des dangers énormes guettent les chrétiens (rôle de la Loi et de la circoncision, Gal 5.2-6).

La conférence missionnaire de Jérusalem, 15.1-35.

Occasion, 15.1-4. Surviennent à Antioche des “Judaïsants” qui ont probablement eu vent du travail de Paul et de Barnabas, et qui soulèvent les mêmes questions qu’en Galatie. Cf. aussi la discussion plus tôt qui avait impliqué Pierre et Barnabas, Gal 2.11-14 et la conclusion de Paul en 2.15-21. La question est cruciale : Comment peut-on être sauvé ? Pour Paul, ce genre de doctrine est un faux évangile, Gal 1.6-8. Aujourd’hui, la même question surgit chaque fois qu’on veut ajouter des conditions au salut (la foi + …). Comme la question était importante (risque de division entre églises juives et païennes), que le problème venait de Jérusalem (:24), et que les esprits étaient surchauffés, ils envoient une délégation à Jérusalem avec Paul et Barnabas. A Jérusalem, Jacques, le frère du Seigneur, venait d’écrire sa lettre, cf. Ja 2.20-26. Notez la structure de l’église de Jérusalem en :4.

Déroulement, 15.5-22. Quatre étapes ?

1. 4,5 : Toute l’église réunie. Les deux opinions sont présentées.

2. 6-11 : Les apôtres et les anciens, donc en petit comité. La discussion est vive et les positions sont très tranchées, malgré 11.18. Pierre aura une intervention claire en faveur de la position de Paul. Est-il le pape qui tranche ? Non. Il montre clairement en quoi il avait le pouvoir des clés. Sa référence est sans doute son expérience chez Corneille qui est confirmé par ce que Paul et Barnabas avait raconté. Il oppose la Loi et la grâce et montre l’impossibilité de tenir la Loi (= la théologie de Paul). Revenir à la Loi = tenter Dieu …

3. 12-21 : Toute l’église ? Cf. le mot ‘multitude’ en :12. (Peut-être toujours en ‘petit’ comité) Rapport de Paul et de Barnabas corrobore l’intervention de Pierre. Dieu a clairement été à l’œuvre. Si ne pas circoncire les païens = péché, Dieu semble être d’accord avec cela ! Les chrétiens Galates avaient reçu l’Esprit sans la circoncision, Gal 3.2-5.

4. 22-29 : La conclusion avec toute l’église. Qui donne la conclusion, un apôtre ou un ancien ? Il rappelle l’épisode avec Corneille comme preuve de la façon d’agir de Dieu. Mais il fonde la décision sur la Parole de Dieu, Amos 9.11,12 selon la version grecque. La tente de David redressée : l’Eglise est le début de l’accomplissement de la prophétie, et le but est que toutes les ethnies puissent venir à la foi. Dieu est en train d’accomplir les anciennes prophéties. Nous sommes embarqués dans une œuvre décisive de Dieu. Si Dieu veut accueillir les païens, alors éviter de mettre des obstacles sur le chemin. Pas ajouter des conditions à la foi. Son conseil, :20, =rendre possible la vie ensemble dans une même église, donc se respecter, ne pas se provoquer. Les 4 règles énoncées, rappelées en 21.25; Ap 2.14,20 : ne pas manger de viande provenant des sacrifices offerts aux idoles, se garder de toute inconduite sexuelle, et ne consommer ni viande d’animaux étouffés ni sang (= l’alliance avec Noé, Gen 9.4 et Lév 17.11,12). Ce conseil n’est donc pas un compromis, mais une solution biblique : une doctrine claire et une pratique remplie de respect mutuel. Jacques ajoute qu’on n’a pas besoin d’aller plus loin. Quiconque veut aller plus loin dans le sens de la compréhension de Dieu dans l’AT peut trouver cet enseignement dans la synagogue.

Résultat, 15.23-35. Unanimité. Communication par lettre et de vive voix par une délégation mixte, sans doute que Jude et Silas étaient des Juifs hébeux. Notez leur assurance en :28 ! Au Saint-Esprit et à nous. L’effet à Antioche est joie et paix. L’obstacle le plus sérieux au progrès de l’Evangile dans un monde païen est enlevé.

Le deuxième voyage de Paul, 15.36-18.22. De Galatie à Corinthe

Dispute, 15.36-41. La cause de cette dispute : personnalités, caractères, et non doctrine. Qui avait raison ? Sans doute les deux ! Ils n’ont pas pu trouver une solution ‘à l’amiable’. Le résultat : un doublement des effectifs : deux équipes partiront. Plus tard, Marc “retrouvera grâce” aux yeux de Paul, Col 4.10 et 2Tim 4.11. Et pour Barnabas, cf. 1Cor 9.6. Le doublement des équipes permet aussi une répartition géographique : pas de compétition !

L’impasse, 16.1-10. Lystre, le lieu où Paul avait été lapidé (2Tim 3.11), devient un lieu de bénédiction dans la personne de Timothée (1Tim 1.5; 3.14,15). L’importance d’une recommandation (18.27). Pourquoi la circoncision ? Paul a-t-il changé d’opinion ? Vu 16.4, c’est impossible ! Raison : Timothée est un Juif pour les païens et un païen pour les Juifs. 1Cor 9.20, cf. Act 21.26 expliquent la motivation de Paul. La circoncision lui permit une plus grande utilité dans le ministère en clarifiant sa position. Pour Paul, manifestement, aucune autre considération ne jouait. 1Tim 4.14 doit probablement être compris  comme ayant eu lieu à ce moment.

La direction de l’Esprit : Manifestement, Paul avait d’autres projets, mais l’Esprit-Saint va le pousser dans un coin, :8. Sans doute une conviction intérieure : Soumets tes projets à Dieu, et reste dépendant de lui. Dieu ne nous laissera pas partir dans la mauvaise direction. On peut donc avoir confiance et assurance. Dieu avait-il rejeté ces régions ? Non, plus tard, ils iraient à Ephèse et d’autres iraient en Bythinie,  1P 1.1. Dieu voulait amener Paul en Grèce où la porte était largement ouverte. A Troas, une direction claire par une vision (vision> partage et réflexion>action). Luc les rejoint à Troas et restera à Philippes, 20.6.

Philippes, 16.11-40. Un voyage de 2 jours, cf. 20.6. Absence de synagogue, mais un lieu de prière. Un début très humble, cf. Za 4.10. Lydie de Thyatire, Ap 2.18-29 !), pas une Juive. “Nous pensions”, Dieu ne dédaigne pas l’usage d’un cerveau sanctifié ! La conversion : communiquer l’Evangile (= part du prédicateur), écouter (= part du converti), ouvrir le cœur (= part de Dieu). Elle devient le centre de la nouvelle église, cf. :40. Sa famille, au sens romain : esclaves, serviteurs etc.  La fille médium : une esclave dominée par un démon et exploitée par des hommes, :16,19. Elle est décrite comme victime, et non comme coupable. Une action étonnante de la part d’un démon. Mais peut-être un mélange de révélation démoniaque et de recherche spirituelle. La première description d’une délivrance démoniaque depuis Jésus. L’arrestation sommaire et sans procès était contre la loi (:37). Luc et Timothée échappent, peut-être parce qu’ils n’avaient pas l’air juif. Quelles coutumes, :21 ? Cf. 17.7 ? L’évangélisation des citoyens romains interdite par la loi ? Battus, torturés et enfermés dans les chaînes. Mais Dieu est souverain. Même dans les circonstances les plus noires, il a son plan. Et Paul et Silas en sont bien conscients.  Tertullien : Les jambes ne sentent rien des ceps quand le cœur est au ciel. Leur attitude la raison de leur autorité sur les autres prisonniers, :25,28 ? Rom 8.28 est peut-être né ici. Le tremblement de terre : cf. la libération de Pierre : pas la manière habituelle de délivrer les Chrétiens ! Le geôlier : le 3e converti nommé à Philippes. Sa conclusion le pousse au suicide, ce que voient Paul et Silas (sa silhouette contre le ciel nocturne). Un Evangile simple pour un homme simple. Son cœur préparé par les événements. Chrysostome : Il les lavait et il fut lavé. Paul et Silas ont dû croire leur souffrance un bon prix pour une telle moisson ! (Baptême ici = baptême de bébés ? Jamais sauter à des conclusions à partir d’un silence, mais à partir de textes clairs !) Les citoyens romains avaient une protection particulière contre une justice expéditive. Invoquer ce droit a peut-être donné une certaine reconnaissance à l’église. Philippes aura toujours une place spéciale dans le cœur de Paul, cf. sa lettre, 12 ans plus tard.

Thessalonique, 17.1-9. Capitale de la Macédoine. 1Th 2.1,2 donne le contexte. Le schéma habituel : d’abord les Juifs. Cf. la méthode de Paul, :2,3. Evangélisation (entretiens (=dialogues), expliquer, exposer, annoncer, persuader ; rassemblement dans une église (1Th 1.6); instruction (lettres etc. 4 mots résument son enseignement : Se dépouiller de sa vieille nature, se soumettre à Christ dans tous les domaines de la vie, veiller dans les jours difficiles avant le retour de Christ et résister contre les attaques des ennemis. Cf. ces 4 éléments dans le cours Avancer avec Dieu. Peu de succès parmi les Juifs, beaucoup parmi les Grecs convertis au Judaïsme. Les femmes notables, peut-être les protectrices de la jeune église par la suite. Paul est très clair sur ce qui constitue la conversion, cf. 1Th 1.9,10. La persécution commence de suite (jalousie, cf. 1Th 2.14-16) et atteint un nouveau croyant, Jason (souvent l’équivalent grec du nom de Josué). L’accusation : Chrétiens = révolutionnaires, :6,7. ‘Kurios’, Seigneur = le titre officiel de l’empereur, et Jésus était présenté comme Roi. Cf. le succès des apôtres à travers l’accusation ! Que nous dit l’accusation de l’Evangile prêché par les apôtres ? Les Chrétiens probablement forcés de faire partir Paul (caution sans l’approbation de Paul ? Cf. 1Th 2.18).

Bérée, 17.10-15. Une petite ville, lieu d’un arrêt sans doute imprévu. Accueil par les Juifs. Crédulité ou incrédulité ? :11, ni l’une, ni l’autre ! La foi aura toujours un cerveau à son service. Sans cela, comment discerner le vrai du faux ? L’illumination spirituelle ne confère aucune infaillibilité ! :11 est en fait un modèle recommandé. L’opposition à l’Evangile est prête à voyager, :13 (plus de 100 km) ! Paul part (sa protection en jeu). Timothée et Silas restent pour assurer un premier enseignement.
 

Le stoïcisme distingue strictement ce qui est bien moralement de ce qui est seulement agréable. Tout acte est bon ou mauvais en lui-même, et le plaisir ne doit jamais devenir le but d’une action. La vertu est le bien suprême; elle consiste à vivre selon la loi universelle, à soumettre sa volonté à la volonté divine. Elle est en somme une résignation à l’égard de la destinée. Panthéisme.

Epicuriens : il faut rechercher le plaisir et éviter la souffrance; mais, par ‘plaisir’, il n’entend pas seulement les jouissances sensuelles. Epicure appelle aussi ‘plaisir’ l’exercice des facultés intellectuelles et morales. Sa vie fut si pure qu’il sembla lui-même étranger aux passions. La plupart des Epicuriens étaient doux et calmes, tout différents des stoïciens, connus pour leur raideur austère.

Athènes, 17.16-34. Paul est seul, 1Th 3.1,2. Athènes était la capitale philosophique de l’empire romain. L’épicentre de laculture de l’époque, mais d’une culture centrée sur l’idolâtrie, manifeste dans les nombreux temples et statues. La réaction de Paul fut non pas l’admiration mais l’exaspération. Il n’est pas un touriste en vacances, mais un Chrétien en mission ! Apparemment peu de résultat à la synagogue. Ses discussions avec les philosophes : ils représentent les deux réponses opposées à la question vitale : comment vivre ? Mais aucune des deux n’avaient des problèmes avec le polythéisme flagrant de leur monde. Leur mépris de Paul évident. Certains prenaient Jésus et Anastasis (=résurrection) comme une nouvelle paire de dieux, :18. On offre alors à Paul une tribune pour présenter ses convictions.

Pas de condamnation ouverte (cf. Jonas !), mais recherche d’un point de contact. Pas de citations bibliques, mais des auteurs classiques. Mais une théologie biblique. Son but n’est pas de critiquer, mais de convaincre et d’amener à la foi. Pas le compromis d’un terrain commun ! Le point de contact sera l’histoire d’Epiménide, que Paul connaissait, :23,28 (il le cite aussi en Tt 1.12). Ce philosophe crétois avait fait ériger des autels à un dieu inconnu environ six siècles plus tôt lors d’une épidémie (voir le récit e, D. Richardson, L’éternité dans leur cœur, 1982). Voici le vers entier que cite Paul :

“Ils ont fait une tombe pour toi, ô Saint et Très-Haut,

les Crétois, toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux.

Mais tu n’es pas mort : tu vis et demeures pour toujours;

car en toi nous vivons, nous nous mouvons et nous sommes.”

Paul trouve dans le dieu inconnu la clef dont il va se servir pour trouver le chemin du cœur des Athéniens.

Sa présentation : Introduction :22,23. ‘Extrêmement religieux’ ou superstitieux : pas un compliment, mais une constatation. Il suscite leur intérêt, tout en soulignant leur ignorance profonde et avouée. “Je connais ce que vous ignorez !”

1. La nature du Dieu inconnu, :24-29. Il est Créateur et Seigneur, indépendant et incomparable (cf. Ps 50.10-12; Es 40.12-26; 2Chr 6.18, mais Euripide avait dit une chose semblable). Son but : être trouvé par les hommes qui le cherchent. La vie ne consiste pas de hasard et de fatalité. Nous devons donc nous efforcer à rechercher ce Dieu vivant. Dans cette recherche, toute la race est unie, il n'y a pas de différence de temps ou d’endroit, de peuple civilisé ou de peuple barbare. (‘Toutes les nations humaines’ est peut-être plutôt ‘la race humaine dans son ensemble’) Or, ce Dieu inconnu n’est pas loin et introuvable. Il nous a donné une indice claire pour nous aider dans la recherche : nous sommes de sa race parce que créés par lui. Alors, ne pas le rendre semblable aux choses inanimées (cf. Es 44.9,15-18)! Si Dieu est comme nous, c’est qu’il est un Etre intelligent et moral avec qui nous pouvons communiquer. Nous, les hommes, formons une partie de la révélation générale (cf. aussi Rom 1.19,20 à ce sujet).

2. La révélation du Dieu inconnu, :30,31. Devant cet Etre suprême, nous sommes tous coupables. Notre ignorance (14.16 ; Rom 3.25) n’excuse jamais notre idolâtrie (cf. Rom 1.21). Notre Juge est absolument juste et impartial. Donc, comment échapper à ce jugement et avoir ce Juge de l’univers pour notre Ami ? Nous devons faire demi- tour, nous détourner des idoles et nous tourner vers celui que Dieu a désigné par la résurrection. Est-ce que la suite a été interrompue par les Athéniens ? Paul allait peut-être présenter plus en détail la personne et l’œuvre de Christ. A moins que c’était là le sujet d’une présentation suivante. Malgré la raillerie de certains (la philosophie n’avait aucune place pour une résurrection), quelques-uns s’attachent à Paul, parmi lesquels Denys (Dionisios, nom d’un dieu grec qui aurait passé par une semblance de résurrection, symbolisée dans le rituel du culte). Il ne semble pas que Paul ait fondé une église à Athènes.

Corinthe, 18.1-17. Port important (600.000 habitants dont 400.000 esclaves), réputé pour sa débauche (“vivre comme un Corinthien”). Aquilas et Priscille (18.26; 1Cor 16.19; Rom 16.3-5) gagnés à Christ par Paul ? Ou Chrétiens expulsés de Rome ? (“Comme les Juifs se soulevaient continuellement, à l’instigation d’un certain Chrestos, il les chassa de Rome.” Suétone) Pourquoi travaille-t-il avec eux, :5 ? Cf. 2Cor 11.8,9 et 8.1-5. Malgré l’opposition des Juifs, beaucoup de convertis, mentionnés ici, :7 (=Gaïus ?),8 et 1Cor 1.1,14,16 (le même Sosthène qu’Act 18.16 ?); 16.15; Rom 16.23. Un travail stressant et décourageant, :9,10, cf 1Th 3.7. Corinthe une ville et église difficiles, et Paul devait être assez déçu. Le résultat de la vision : il ne part pas, mais reste 18 mois, probablement de l’automne 50 au printemps 52. Il écrit 1,2Th en cette période, et donc environ 6 mois après le début de l’église là-bas. Persécution. Mais Gallion voit les Chrétiens comme un groupe juif, et donc autorisé. Important, parce que Gallion est le frère de Sénèque, le précepteur de Néron, le bientôt empereur. Son indifférence à la base d’une rixe anti-juive.

Le retour, 18.18-22. Le vœu de Paul : ne pas oublier qu’il est toujours Juif tout en étant devenu Chrétien ! Son vœu correspond sans doute à No 6. Peut-être que ce vœu avait un rapport avec son travail difficile à Corinthe. Maintenant, que ce travail est terminé, il se rase ses cheveux à Cenchrées, port à l’est de Corinthe d’où venait Phoebe, Rom 16.1. L’arrêt à Ephèse prépare déjà le prochain voyage, d’où peut-être l’idée d’y laisser Pricille et Aquila. Si Dieu le veut, cf. Ja 4.15. L’église, :22, est celle de Jérusalem.

Suite


Il n’est pas fou celui qui perd ce qu’il ne peut garder, afin de gagner ce qu’il ne peut perdre. (Jim Elliot)