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Actes des apôtres
III. Jusqu’aux extrémités de
la terre, 13.1-28.31
La mission de l’Eglise :
annoncer l’Evangile et préparer l’Eglise au retour de son Seigneur, cf. Luc
1.17 et Mt 24.14. Actes souligne l’extension, les Lettres la préparation. Cette
section couvre le ministère de l’apôtre Paul.
Le premier voyage de Paul,
13.1-14.28. Chypre, Galatie
Antioche,
13.1-4, un genre de Jérusalem bis, une église modèle. Cf. 11.19-30. Une équipe
de dirigeants multiethnique soudée, consciente de sa mission et disponible pour
Dieu. Modèle missionnaire : Dieu appelle et envoie, l’église obéit, envoie
et soutient, les missionnaires sont redevables, cf. 14.26-28. Comment
décident-ils où aller ? Cf. 4.36; 11.20. Pourquoi une équipe missionnaire (Barnabas, Paul et Marc—cf. 12.12 et Col
4.10) ? Protection, encouragement, formation.
Chypre,
13.5-12. La synagogue comme point de premier contact. Saul devient
Paul, :9. Un nom latin plutôt qu’un nom hébreu : sa mission, cf. 22.21.
L’opposition spirituelle par “un autre Jésus” ! Le but de Satan est de
conserver son influence et son territoire. Mais Satan n’aura jamais le dernier
mot. Paul n’est pas très “tolérant” !
Antioche en
Pisidie, 13.13-52. Paul devient le moteur de l’équipe et Marc abandonne
(15.38). Luc nous donne deux prédications types de Paul, une aux Juifs, ici, et
une aux païens en 17.22. Voici les 5 points en évidence dans sa prédication aux Juifs : 1. :17-22,
Intro historique sur le choix d’Israël jusqu’à David. Paul a choisi d’introduire
Jésus comme le fils de David. Il commence avec ce qui est connu de tous. 2. :23-25, Jésus fut précédé par
Jean-Baptiste, un prophète probablement connu (et reconnu ?), cf.
18.24,25. 3. :26-29, le rejet
et la mort de Jésus par les autorités juives à Jérusalem étaient selon les
prophéties. Sans aucun motif est
l’évaluation de l’ancien Pharisien !
Le bois rappelle Dt 21.23. La
mention du tombeau prépare l’annonce de la résurrection. 4. :30-37, la résurrection. C’est le point central qui semble
recevoir le plus d’attention. Il la prouve par les témoignages et par l’AT. Cf.
aussi Rom 1.2-6 pour le raisonnement de Paul. En passant, notons la phrase sur
David au :36. On ne peut guère faire mieux et plus que servir le plan de
Dieu en sa génération ! 5. :38-41,
L’application de tout cela aux auditeurs. Pardon et justification par la foi
forme le noyau de l’Evangile. L’impossibilité même de la Loi pour nous
pardonner et pour nous déclarer juste pointe déjà vers cet Evangile. Le
prophète Habakuk rappelle qu’ignorer volontairement “l’œuvre étrange” de Dieu
peut avoir de conséquences désastreuses. Le
résultat, :41-52, la conversion d’un certain nombre et l’opposition
acharnée d’autres à cause de l’intérêt des païens ! Il y aura alors un
autre message des apôtres, :46-48. Leur rejet est volontaire et
responsable (ils n’ont donc pas été ‘prédestinés’ à cela !). La primauté
des Juifs ne signifie pas l’exclusivité de ce peuple. L’usage de l’AT :
Esaïe parle du Messie, Paul et Barnabas disent : nous. Le résultat est la joie des païens. Destinés, :48, pas ici le verbe habituel (établir, enrôler,
appartenir, être classé ou compté parmi); “et crurent tous ceux qui étaient
{établis, comptés} {dans, en vue de} la vie éternelle”. Certains
traduisent : ceux qui étaient disposés à la vie éternelle, ou : tous
ceux qui se comptaient (parmi ceux qui voulaient obtenir) la vie éternelle… Les
apôtres restent dans la ville, mais la parole de Dieu se répand dans toute la
région. Deux groupes se dessinent alors dans la ville : les apôtres et les
nouveaux chrétiens d’une part, les ennemis d’autre part, soulevés par la
jalousie des Juifs. Paul et Barnabas chassés, cf. Mt 10.14, mais ici, ce n’est
pas contre la ville. Quel résultat chez les nouveaux croyants soudain
‘orphelins’ ?
Iconium, 14.1-7.
Division, causée par les Juifs restés incrédules à l’Evangile. C’est une des
choses normales quand on témoigne de Jésus, Mt 10.34-39. Les apôtres
ici, :4, = Paul et Barnabas. Comment Dieu nous dirige-t-il, :6 ?
Cf. Mt 10.23.
Lystre,
14.8-20. Une guérison devient une occasion pour le Diable de détourner les gens
de Christ. :9, la foi pour être sauvé : certaines traductions :
pour être guéri. Ici le mot habituel de sauver, cf. Mt 9.21,22; Luc 17.19.
Quand “sauver” est utilisé pour une guérison, la question du salut spirituel
est toujours posée en même temps. La réaction chez les païens est
immédiate : les dieux sont descendus de l’Olympe. Barnabas doit être Zeus
(Jupiter), car il ne dit rien. Paul = Hermès (Mercure), le porte parole des
dieux. Paul et Barnabas refusent des adhésions faciles fondées sur la confusion
et leur annoncent la vérité, :15-17. La révélation générale (ce que la
nature nous apprend sur Dieu) doit nous conduire à la révélation spéciale de
Dieu (sa Parole, son Fils). Les idoles sont des vanités limitées et locales,
Dieu est universel. Dieu a laissé faire les païens jusqu’à la venue de Jésus
(Paul y reviendra en détail dans la Lettre aux Romains). La religion peut tout
assimiler. L’Evangile conduit à la conversion. La religion contrecarrée et
déçue conduit à la violence et au meurtre. Et l’Evangile ? Paul est lapidé
et laissé pour mort, 2Cor 11.25; Gal 6.17 et 2Tim 3.11,12. Les disciples = les
membres de la toute récente église de Lystre. Parmi eux, sans doute la mère et
la grand-mère de Timothée, cf. 16.1 et 2Tim 1.5.
Le retour, 14.20-28. Encore
50 km plus loin, à Derbe où une autre église est implantée. Le retour est
ensuite un voyage d’affermissement, d’enseignement et
d’organisation, :22,23. Quelle est la place de la tribulation dans la
pensée de Paul ? Des anciens sont nommés dans chaque communauté après très
peu de temps (mais cf. l’arrière-plan juif de beaucoup d’où une bonne
connaissance de l’AT). La nomination : soit, ils firent nommer (action des
églises), soit, ils désignèrent (action des apôtres). Tite 1.5 et 1Tim 3.1
semblent pencher en faveur de la deuxième traduction. Sur le retour, ils
évangélisent à Perge, qu’ils avaient apparemment délaissé en allant. Leur
voyage a été d’environ 750 km, surtout à pied, + le voyage par mer. Ils
reviennent à Antioche pour faire un rapport, pour se reposer ? et pour
être actifs dans l’église. Probablement qu’Antioche les avait soutenus (prière,
dons). Durant cette période, Paul écrit Galates (±AD 49) aux églises
nouvellement fondées où des dangers énormes guettent les chrétiens (rôle de la
Loi et de la circoncision, Gal 5.2-6).
La conférence missionnaire de Jérusalem,
15.1-35.
Occasion,
15.1-4. Surviennent à Antioche des “Judaïsants” qui ont probablement eu vent du
travail de Paul et de Barnabas, et qui soulèvent les mêmes questions qu’en
Galatie. Cf. aussi la discussion plus tôt qui avait impliqué Pierre et
Barnabas, Gal 2.11-14 et la conclusion de Paul en 2.15-21. La question est
cruciale : Comment peut-on être sauvé ? Pour Paul, ce genre de doctrine
est un faux évangile, Gal 1.6-8. Aujourd’hui, la même question surgit chaque
fois qu’on veut ajouter des conditions au salut (la foi + …). Comme la question
était importante (risque de division entre églises juives et païennes), que le
problème venait de Jérusalem (:24), et que les esprits étaient surchauffés, ils
envoient une délégation à Jérusalem avec Paul et Barnabas. A Jérusalem,
Jacques, le frère du Seigneur, venait d’écrire sa lettre, cf. Ja 2.20-26. Notez
la structure de l’église de Jérusalem en :4.
Déroulement,
15.5-22. Quatre étapes ?
1. 4,5 : Toute l’église
réunie. Les deux opinions sont présentées.
2. 6-11 : Les apôtres
et les anciens, donc en petit comité. La discussion est vive et les positions
sont très tranchées, malgré 11.18. Pierre aura une intervention claire en
faveur de la position de Paul. Est-il le pape qui tranche ? Non. Il montre
clairement en quoi il avait le pouvoir des clés. Sa référence est sans doute
son expérience chez Corneille qui est confirmé par ce que Paul et Barnabas
avait raconté. Il oppose la Loi et la grâce et montre l’impossibilité de tenir
la Loi (= la théologie de Paul). Revenir à la Loi = tenter Dieu …
3. 12-21 : Toute
l’église ? Cf. le mot ‘multitude’ en :12. (Peut-être toujours en
‘petit’ comité) Rapport de Paul et de Barnabas corrobore l’intervention de
Pierre. Dieu a clairement été à l’œuvre. Si ne pas circoncire les païens =
péché, Dieu semble être d’accord avec cela ! Les chrétiens Galates avaient
reçu l’Esprit sans la circoncision, Gal 3.2-5.
4. 22-29 : La
conclusion avec toute l’église. Qui donne la conclusion, un apôtre ou un
ancien ? Il rappelle l’épisode avec Corneille comme preuve de la façon
d’agir de Dieu. Mais il fonde la décision sur la Parole de Dieu, Amos 9.11,12
selon la version grecque. La tente de David redressée : l’Eglise est le
début de l’accomplissement de la prophétie, et le but est que toutes les
ethnies puissent venir à la foi. Dieu est en train d’accomplir les anciennes
prophéties. Nous sommes embarqués dans une œuvre décisive de Dieu. Si Dieu veut
accueillir les païens, alors éviter de mettre des obstacles sur le chemin. Pas
ajouter des conditions à la foi. Son conseil, :20, =rendre possible la vie
ensemble dans une même église, donc se respecter, ne pas se provoquer. Les 4 règles
énoncées, rappelées en 21.25; Ap 2.14,20 : ne pas manger de viande
provenant des sacrifices offerts aux idoles, se garder de toute inconduite
sexuelle, et ne consommer ni viande d’animaux étouffés ni sang (= l’alliance
avec Noé, Gen 9.4 et Lév 17.11,12). Ce conseil n’est donc pas un compromis,
mais une solution biblique : une doctrine claire et une pratique remplie
de respect mutuel. Jacques ajoute qu’on n’a pas besoin d’aller plus loin.
Quiconque veut aller plus loin dans le sens de la compréhension de Dieu dans
l’AT peut trouver cet enseignement dans la synagogue.
Résultat,
15.23-35. Unanimité. Communication par lettre et de vive voix par une
délégation mixte, sans doute que Jude et Silas étaient des Juifs hébeux. Notez
leur assurance en :28 ! Au
Saint-Esprit et à nous. L’effet à Antioche est joie et paix. L’obstacle le
plus sérieux au progrès de l’Evangile dans un monde païen est enlevé.
Le deuxième voyage de Paul, 15.36-18.22.
De Galatie à Corinthe
Dispute, 15.36-41. La cause
de cette dispute : personnalités, caractères, et non doctrine. Qui avait
raison ? Sans doute les deux ! Ils n’ont pas pu trouver une solution
‘à l’amiable’. Le résultat : un doublement des effectifs : deux
équipes partiront. Plus tard, Marc “retrouvera grâce” aux yeux de Paul, Col
4.10 et 2Tim 4.11. Et pour Barnabas, cf. 1Cor 9.6. Le doublement des équipes
permet aussi une répartition géographique : pas de compétition !
L’impasse, 16.1-10. Lystre,
le lieu où Paul avait été lapidé (2Tim 3.11), devient un lieu de bénédiction
dans la personne de Timothée (1Tim 1.5; 3.14,15). L’importance d’une
recommandation (18.27). Pourquoi la circoncision ? Paul a-t-il changé
d’opinion ? Vu 16.4, c’est impossible ! Raison : Timothée est un
Juif pour les païens et un païen pour les Juifs. 1Cor 9.20, cf. Act 21.26
expliquent la motivation de Paul. La circoncision lui permit une plus grande
utilité dans le ministère en clarifiant sa position. Pour Paul, manifestement,
aucune autre considération ne jouait. 1Tim 4.14 doit probablement être
compris comme ayant eu lieu à ce moment.
La direction de l’Esprit :
Manifestement, Paul avait d’autres projets, mais l’Esprit-Saint va le pousser
dans un coin, :8. Sans doute une conviction intérieure : Soumets tes
projets à Dieu, et reste dépendant de lui. Dieu ne nous laissera pas partir
dans la mauvaise direction. On peut donc avoir confiance et assurance. Dieu
avait-il rejeté ces régions ? Non, plus tard, ils iraient à Ephèse et d’autres
iraient en Bythinie, 1P 1.1. Dieu
voulait amener Paul en Grèce où la porte était largement ouverte. A Troas, une
direction claire par une vision (vision> partage et réflexion>action). Luc
les rejoint à Troas et restera à Philippes, 20.6.
Philippes, 16.11-40. Un
voyage de 2 jours, cf. 20.6. Absence de synagogue, mais un lieu de prière. Un
début très humble, cf. Za 4.10. Lydie
de Thyatire, Ap 2.18-29 !), pas une Juive. “Nous pensions”, Dieu ne
dédaigne pas l’usage d’un cerveau sanctifié ! La conversion :
communiquer l’Evangile (= part du prédicateur), écouter (= part du converti),
ouvrir le cœur (= part de Dieu). Elle devient le centre de la nouvelle église,
cf. :40. Sa famille, au sens romain : esclaves, serviteurs etc. La
fille médium : une esclave dominée par un démon et exploitée par des
hommes, :16,19. Elle est décrite comme victime, et non comme coupable. Une
action étonnante de la part d’un démon. Mais peut-être un mélange de révélation
démoniaque et de recherche spirituelle. La première description d’une
délivrance démoniaque depuis Jésus. L’arrestation sommaire et sans procès était
contre la loi (:37). Luc et Timothée échappent, peut-être parce qu’ils
n’avaient pas l’air juif. Quelles coutumes, :21 ? Cf. 17.7 ?
L’évangélisation des citoyens romains interdite par la loi ? Battus,
torturés et enfermés dans les chaînes. Mais Dieu est souverain. Même dans les
circonstances les plus noires, il a son plan. Et Paul et Silas en sont bien
conscients. Tertullien : Les jambes ne sentent rien des ceps quand le
cœur est au ciel. Leur attitude la raison de leur autorité sur les autres
prisonniers, :25,28 ? Rom 8.28 est peut-être né ici. Le tremblement
de terre : cf. la libération de Pierre : pas la manière habituelle de
délivrer les Chrétiens ! Le geôlier :
le 3e converti nommé à Philippes. Sa conclusion le pousse au
suicide, ce que voient Paul et Silas (sa silhouette contre le ciel nocturne).
Un Evangile simple pour un homme simple. Son cœur préparé par les événements.
Chrysostome : Il les lavait et il fut lavé. Paul et Silas ont dû croire
leur souffrance un bon prix pour une telle moisson ! (Baptême ici =
baptême de bébés ? Jamais sauter à des conclusions à partir d’un silence,
mais à partir de textes clairs !) Les citoyens romains avaient une
protection particulière contre une justice expéditive. Invoquer ce droit a
peut-être donné une certaine reconnaissance à l’église. Philippes aura toujours
une place spéciale dans le cœur de Paul, cf. sa lettre, 12 ans plus tard.
Thessalonique, 17.1-9. Capitale
de la Macédoine. 1Th 2.1,2 donne le contexte. Le schéma habituel : d’abord
les Juifs. Cf. la méthode de Paul, :2,3. Evangélisation (entretiens (=dialogues), expliquer, exposer,
annoncer, persuader ; rassemblement
dans une église (1Th 1.6); instruction
(lettres etc. 4 mots résument son
enseignement : Se
dépouiller de sa
vieille nature, se soumettre à Christ dans tous les domaines de la vie, veiller
dans les jours difficiles avant le retour de Christ et résister contre
les attaques des ennemis. Cf. ces 4 éléments dans le cours Avancer avec Dieu. Peu de succès parmi les Juifs, beaucoup parmi les Grecs
convertis au Judaïsme. Les femmes notables, peut-être les protectrices de la
jeune église par la suite. Paul est très clair sur ce qui constitue la
conversion, cf. 1Th 1.9,10. La persécution commence de suite (jalousie, cf. 1Th
2.14-16) et atteint un nouveau croyant, Jason (souvent l’équivalent grec du nom
de Josué). L’accusation : Chrétiens = révolutionnaires, :6,7. ‘Kurios’,
Seigneur = le titre officiel de l’empereur, et Jésus était présenté comme Roi.
Cf. le succès des apôtres à travers l’accusation ! Que nous dit
l’accusation de l’Evangile prêché par les apôtres ? Les Chrétiens probablement
forcés de faire partir Paul (caution sans l’approbation de Paul ? Cf. 1Th
2.18).
Bérée, 17.10-15. Une petite
ville, lieu d’un arrêt sans doute imprévu. Accueil par les Juifs. Crédulité ou
incrédulité ? :11, ni l’une, ni l’autre ! La foi aura toujours
un cerveau à son service. Sans cela, comment discerner le vrai du faux ?
L’illumination spirituelle ne confère aucune infaillibilité ! :11 est
en fait un modèle recommandé. L’opposition à l’Evangile est prête à
voyager, :13 (plus de 100 km) ! Paul part (sa protection en jeu).
Timothée et Silas restent pour assurer un premier enseignement.
Le
stoïcisme distingue strictement ce
qui est bien moralement de ce qui est seulement agréable. Tout acte est bon ou
mauvais en lui-même, et le plaisir ne doit jamais devenir le but d’une action.
La vertu est le bien suprême; elle consiste à vivre selon la loi universelle, à
soumettre sa volonté à la volonté divine. Elle est en somme une résignation à
l’égard de la destinée. Panthéisme.
Epicuriens : il faut rechercher le plaisir et éviter la
souffrance; mais, par ‘plaisir’, il n’entend pas seulement les jouissances
sensuelles. Epicure appelle aussi ‘plaisir’ l’exercice des facultés
intellectuelles et morales. Sa vie fut si pure qu’il sembla lui-même étranger
aux passions. La plupart des Epicuriens étaient doux et calmes, tout différents
des stoïciens, connus pour leur raideur austère.
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Athènes,
17.16-34. Paul est seul, 1Th 3.1,2. Athènes était la capitale philosophique de l’empire romain. L’épicentre de laculture de l’époque, mais d’une culture centrée sur l’idolâtrie, manifeste dans
les nombreux temples et statues. La réaction de Paul fut non pas l’admiration
mais l’exaspération. Il n’est pas un touriste en vacances, mais un Chrétien en
mission ! Apparemment peu de résultat à la synagogue. Ses discussions avec
les philosophes : ils représentent les deux réponses opposées à la
question vitale : comment vivre ? Mais aucune des deux n’avaient des
problèmes avec le polythéisme flagrant de leur monde. Leur mépris de Paul
évident. Certains prenaient Jésus et Anastasis (=résurrection) comme une nouvelle
paire de dieux, :18. On offre alors à Paul une tribune pour présenter ses
convictions.
Pas de condamnation ouverte (cf. Jonas !), mais
recherche d’un point de contact. Pas de citations bibliques, mais des auteurs
classiques. Mais une théologie biblique. Son but n’est pas de critiquer, mais
de convaincre et d’amener à la foi. Pas le compromis d’un terrain commun !
Le point de contact sera l’histoire d’Epiménide, que Paul
connaissait, :23,28 (il le cite aussi en Tt 1.12). Ce philosophe crétois
avait fait ériger des autels à un dieu inconnu environ six siècles plus tôt
lors d’une épidémie (voir le récit e, D. Richardson,
L’éternité dans leur cœur, 1982). Voici
le vers entier que cite Paul :
“Ils ont fait une tombe
pour toi, ô Saint et Très-Haut,
les Crétois, toujours
menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux.
Mais tu n’es pas
mort : tu vis et demeures pour toujours;
car en toi nous vivons,
nous nous mouvons et nous sommes.”
Paul trouve dans le dieu inconnu la clef dont il va se
servir pour trouver le chemin du cœur des Athéniens.
Sa
présentation : Introduction :22,23.
‘Extrêmement religieux’ ou superstitieux : pas un compliment, mais une
constatation. Il suscite leur intérêt, tout en soulignant
leur ignorance profonde et avouée. “Je connais ce que vous ignorez !”
1. La nature du Dieu inconnu, :24-29. Il est Créateur et Seigneur, indépendant et incomparable (cf. Ps 50.10-12; Es 40.12-26;
2Chr 6.18, mais Euripide avait dit une chose semblable). Son but : être
trouvé par les hommes qui le cherchent. La vie ne consiste pas de hasard et de
fatalité. Nous devons donc nous efforcer à rechercher ce Dieu vivant. Dans
cette recherche, toute la race est unie, il n'y a pas de différence de temps ou
d’endroit, de peuple civilisé ou de peuple barbare. (‘Toutes les nations
humaines’ est peut-être plutôt ‘la race humaine dans son ensemble’) Or, ce Dieu inconnu n’est pas
loin et introuvable. Il nous a donné une indice claire pour nous aider dans la
recherche : nous sommes de sa race parce que créés par lui. Alors, ne pas le rendre semblable aux choses
inanimées (cf. Es 44.9,15-18)! Si Dieu est comme nous, c’est qu’il est un Etre
intelligent et moral avec qui nous pouvons communiquer. Nous, les hommes,
formons une partie de la révélation générale (cf. aussi Rom 1.19,20
à ce sujet).
2. La révélation du Dieu inconnu, :30,31. Devant cet Etre
suprême, nous sommes tous coupables. Notre ignorance (14.16 ; Rom
3.25) n’excuse jamais notre idolâtrie (cf. Rom 1.21). Notre Juge est
absolument juste et impartial. Donc, comment échapper à ce jugement et avoir ce
Juge de l’univers pour notre Ami ? Nous devons faire demi- tour, nous
détourner des idoles et nous tourner vers celui que Dieu a désigné par la
résurrection. Est-ce que la suite a été interrompue par les
Athéniens ? Paul allait peut-être présenter plus en détail la personne et
l’œuvre de Christ. A moins que c’était là le sujet d’une présentation suivante.
Malgré la raillerie
de certains (la philosophie n’avait aucune place pour une résurrection),
quelques-uns s’attachent à Paul, parmi lesquels Denys (Dionisios,
nom d’un dieu grec qui aurait passé par une semblance de résurrection,
symbolisée dans le rituel du culte). Il ne semble pas que Paul ait fondé une
église à Athènes.
Corinthe,
18.1-17. Port important (600.000 habitants dont 400.000 esclaves), réputé pour
sa débauche (“vivre comme un Corinthien”). Aquilas et Priscille (18.26; 1Cor
16.19; Rom 16.3-5) gagnés à Christ par Paul ? Ou Chrétiens expulsés de
Rome ? (“Comme les Juifs se soulevaient continuellement, à l’instigation d’un
certain Chrestos, il les chassa de Rome.”
Suétone) Pourquoi travaille-t-il avec eux, :5 ? Cf. 2Cor
11.8,9 et 8.1-5. Malgré l’opposition des Juifs, beaucoup de convertis,
mentionnés ici, :7 (=Gaïus ?),8 et 1Cor 1.1,14,16 (le même Sosthène
qu’Act 18.16 ?); 16.15; Rom 16.23. Un travail stressant et décourageant, :9,10, cf 1Th 3.7.
Corinthe une ville et église difficiles, et Paul devait être assez déçu. Le
résultat de la vision : il ne part pas, mais reste 18 mois, probablement
de l’automne 50 au printemps 52. Il écrit 1,2Th en cette période, et donc
environ 6 mois après le début de l’église là-bas. Persécution. Mais Gallion
voit les Chrétiens comme un groupe juif, et donc autorisé. Important, parce que
Gallion est le frère de Sénèque, le précepteur de Néron, le bientôt empereur.
Son indifférence à la base d’une rixe anti-juive.
Le retour, 18.18-22. Le vœu
de Paul : ne pas oublier qu’il est toujours Juif tout en étant devenu
Chrétien ! Son vœu correspond sans doute à No 6. Peut-être que ce vœu
avait un rapport avec son travail difficile à Corinthe. Maintenant, que ce
travail est terminé, il se rase ses cheveux à Cenchrées, port à l’est de
Corinthe d’où venait Phoebe, Rom 16.1. L’arrêt à Ephèse prépare déjà le
prochain voyage, d’où peut-être l’idée d’y laisser Pricille et Aquila. Si Dieu
le veut, cf. Ja 4.15. L’église, :22, est celle de Jérusalem.
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